Le Théâtre a-t-il pour but de divertir ou de faire réfléchir le public ?

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Cela fait instruire les spectateurs par la tragédie, mais on peut se demander aussi quel est son intérêt à les faire réfléchir.

a) son intérêt

Le théâtre fait réfléchir. On peut dire que s’il n’a pas de message le théâtre manque d’intérêt, tombe dans l’oubli et laisse les spectateurs dans l’ignorance. Par exemple les farces avec les scènes de coups, de seaux sur la tête qui sont tombés dans l’oubli. Le théâtre répond au besoin spécifiquement humain de s’extérioriser pour prendre conscience de soi. Dès lors, une pièce de de théâtre nous coupe de nos soucis quotidiens mais pour mieux nous faire prendre conscience de l’essentiel de l’humain. Car réfléchir, c’est prendre du recul avec ce qu’on se représente, recul absent du rêve qui est bien plutôt adhésion à l’apparence. Et c’est bien ce que permet l’œuvre d’art, le rôle de l’art est de dénoncer, de changer les consciences. On le voit dans l’école de femmes sur le mariage à ranger. L’image que propose l’œuvre d’art permet donc la réflexion sur soi de l’homme, elle lui permet de se connaître. C’est ce que montre théâtre, notamment le théâtre comique qui nous montre nos défauts et nous permet d’y réfléchir. On peut donc dire simplement qu’elle nous fait réfléchir.

b) La tragédie

Par ailleurs, on peut considérer que la tragédie, qui provoque la catharsis c’est-à-dire l’apaisement des passions, qui instruit les hommes en ce qu’elle les libère des excès de la passion. Définie par Aristote comme l’idéal poursuivi par la tragédie, la catharsis procède d’un double effet. D’une part, la représentation dramatique inspire de la "terreur" au public. D’autre part, il est amené à éprouver de la compassion à l’égard de protagonistes qui ne sont pas entièrement coupables ou du moins, pas responsables de leurs actes. Par identification aux personnages, le spectateur peut ainsi vivre diverses émotions par procuration, sans connaître pour de vrai. Dans la pièce, l’héroïque obstination d’Antigone a voulu défier Créon et l’aveuglement tyrannique de ce dernier, qui demeure intransigeant jusqu’au dénouement, permettent au spectateur d’éprouver à la fois terreur et pitié. Terreur devant la façon dont Créon conduit les siens à la mort, et pitié face au suicide d’Antigone emmurée. Sur un ton didactique, le coryphée clôt la pièce en rappelant les vertus de la prudence et les méfaits de l’orgueil. Les émotions de la tragédie paraissent donc bien de nature à faire réfléchir les spectateurs mais le théâtre nous fait aussi réfléchir en nous divertissent.

Conclusion

En conclusion, le théâtre repose bien sur le divertissement, qui prend des formes variées. Mais de là, il tire également son efficacité didactique en nous détournant temporairement de la réalité, grâce aux émotions qu’il suscite, qu’il nous instruit le mieux en nous faisant réfléchir.