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George Sand

Par   •  2 Octobre 2018  •  3 390 Mots (14 Pages)  •  448 Vues

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Il est vraisemblable qu’elle a eu aussi en main l’Ordre des Francs-maçons trahis et le secret des Mopses révélé car dans une lettre à Louis Peret, elle demande « Corrige par un mot d’errata en note de la 1ère page du prochain numéro - le nom d’Alopses donné à une société secrète mentionnée dans le dernier numéro de la Comtesse de Rudolstadt est une faute d’impression. Lisez Mopses »[12]. Ensuite, en 1843 elle tombe sur le livre qui va mettre de l’ordre dans tout ce qu’elle a pu récolter, l’ouvrage de Bègue Clavel, Histoire pittoresque de la Franc-maçonnerie et des Sociétés Secrètes anciennes et modernes paru en 1841. Pour cet ouvrage elle remercie Ferdinand François et le prie de transmettre ses remerciements à ceux qui le lui ont procuré : Si j’avais connu plus tôt l’ouvrage de M. Clavel, j’aurais été dispensée de toutes autres recherches, car il n’a rien oublié, et ses renseignements ont la précision et l’ordre qui manquent à tous les autres. De tout ce que je viens de lire sur les sociétés secrètes et les sectes, il résulte pour moi que la vérité de notre cœur et de notre temps était plus dans le XVème siècle que dans le XVIIIème, et que j’aurai gagné à mes lectures de bien savoir que j’ai tout à inventer dans mon roman, sous ce rapport. Je ne me servirai des sociétés secrètes qui ont eu à cette époque une sorte de réalité historique que pour passer à travers, et ne pas m’y heurter. Jamais, je crois, l’égalité, la liberté, la fraternité n’ont été moins comprises à l’étranger que dans ce beau siècle. Cependant ; il est curieux que les formules s’en soient conservées comme des mystères à travers la dépravation des temps, et qu’il ait suffi de ces trois mots pour allumer dans toutes les imaginations une soif de merveilleux, et l’idée d’un secret redoutable qui devait changer la face de l’univers. J’aurais pu faire mon roman avec cette première idée que j’avais des mystères maçonniques, et, après avoir lu une quinzaine de volumes, j’y reviens. Mais ma conscience n’eût pas été en repos, et elle y est maintenant.[13] Cette étude[14] est complétée par la liste de toutes les loges de tous les pays et suivie par un travail sur les sociétés secrètes à l’origine de la franc-maçonnerie. Cette recherche la fait remonter à l’Egypte, aux templiers, la construction de cathédrales, le compagnonnage et bien évidemment Les Constitutions d’Anderson.

Cependant, Il faut noter qu'au moment ou George Sand cherche à se documenter sur la Franc-maçonnerie, elle n'a que trente-neuf ans et que Pierre Leroux n'est pas encore Franc-maçon[15]. Ce qui explique que Consuelo et le roman qui lui fait suite ne sont que faiblement imprégnés des mystères de l'initiation.

De plus, d’après sa correspondance avec Godefroy Cavaignaic nous apprenons que l’ouvrage de l’abbé Barruel intitulé Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme a largement contribué à culture maçonnique de George Sand. Cet ouvrage, dont elle ne connaissait qu’u abrégé lui a été fourni par l’abbé Rochet en 1835.

Comme nous l’avons signalé plus haut, George Sand a subi l'influence de Pierre Leroux, Autodidacte, issu du saint-simonisme, c'est un ancien ouvrier typographe qui à tenté de refaire la grande Encyclopédie du XVIII siècle, sous la dénomination peu originale d'Encyclopédie Nouvelle. Huit volumes ont été publies de 1838 a 1841, puis l'œuvre a été abandonnée. Comme Lamartine et Hugo, Sainte-Beuve, curieusement, admirait cet esprit irréaliste et fumeux, dont l'idéologie, inspirée de Jean Jacques Rousseau avait tout pour plaire à George Sand, à laquelle il l’a recommandé. Ce fut pour elle une révélation.

Il faut noter que Pierre Leroux, lorsque George Sand lui écrit le 15 juin 1843 pour lui reprocher amicalement de l'avoir fourrée dans un labyrinthe avec ses francs-mâcons, n'est pas Franc-maçon lui-même. Il ne sera initie qu'en 1848 a la « Loge Les Artistes réunis » à l'Orient de Limoges. Mais elle a en lui une confiance absolue, et elle a écrit : « Si j'ai une goutte de vertu dans les veines, c'est à lui que je le dois depuis que je l'ai étudié, lui et ses œuvres. La philosophie de Leroux est la seule chose qui soit claire comme le jour et qui parle du cœur comme l'évangile. J'y ai trouvé le calme, la force, la foi, l'espérance »[16]. Sur cette liste d’apports énumérés par George Sand, Henri Prouteau ajoute la charité qu’il juge essentiel à l’enseignement de Leroux.

Le mystère dans les œuvres de G. Sand

Le thème du secret est fréquemment exploité par les auteurs du dix-neuvième siècle, notamment par George Sand. Ce secret peut reposer sur une histoire, celle que le lecteur cherche à déterminer et qui s’ancre dans le passé du personnage.

Dans Le Péché de M. Antoine George Sand nous raconte une histoire à la recherche d’une autre histoire. Le personnage insiste sur l’ignorance du secret. Ce récit pose dès le titre l’existence d’un secret dont le contenu est caché et le lecteur découvre le secret de monsieur Antoine progressivement.

Le plus souvent, comme nous le notons avec Consuelo et Le Péché de M. Antoine, plus le secret et le mystère sont présents dans une œuvre plus le portrait des personnages paraît dramatique.

Le traitement de George Sand du secret se distingue de celui fait par certains autres auteurs tels que Balzac par exemple (qui, notons le, faisait partie du cercle d’amis d’Aurore Dudevant) qui ne dévoile pas toujours le secret jusqu’à la fin du roman. Selon Chantal Massol : « La difficulté à proposer des ‘’solutions’’ aux énigmes est aussi une marque du récit balzacien ; la collecte et l’examen des indices ne suffisent pas à déboucher sur la vérité ; et, au moment où devraient enfin se dissiper les mystères, ce sont, souvent, de nouveaux mystères qui se mettent à sourdre. »[17]

En ce qui concerne, Consuelo, la Comtesse de Rudolstadt, la structure du récit s’organise d’abord autour de secrets puis autour de leur dévoilement. L’identité d’un mystérieux chevalier dont Consuelo tombe amoureuse est inconnue jusqu’à la fin de l’initiation de Consuelo à la société secrète des Invisibles, néanmoins le nom du personnage reste « l’inconnu ».

De plus, le port d’un masque au sein de la société secrète des Invisibles est une règle générale. La couleur du masque varie en fonction du grade. Quant au premier Invisible que rencontre Consuelo, il s’agit d’un mystérieux chevalier

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