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Fiche Lecture Section Spleen et Idéal

Par   •  14 Mai 2018  •  2 032 Mots (9 Pages)  •  769 Vues

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La mythologie personnelle de Charles Baudelaire prend chair quand il évoque la femme. Elle est pour lui, par nature, « abominable ». Mais, parée de bijoux, la chevelure parfumée, elle est l’idole d’un culte fort ambigu de la part de l’auteur. Il lui rend grâce de ses charmes, et cet amour, spiritualisé, donne parfois même lieu à une mystique salvatrice, mais il reste en général entaché par le soupçon du péché et de la damnation. Outre les lesbiennes qui peuplent ses fantasmes, trois femmes, principalement, constituent la constellation érotique et poétique de Baudelaire : Jeanne Duval, la mulâtresse, la Vénus noire, est l’amour sensuel, « Le Serpent qui danse », « Le Vampire », la « belle ténébreuse », la femme exotique pour laquelle il se damnerait. À l’opposé se trouve Apollonie Sabatier, « l’Ange gardien, la Muse et la Madone », « Harmonie du soir » et « Aube spirituelle » à la fois. Entre ces extrêmes se situe Marie Daubrun, « la fille aux yeux verts », la plus ambiguë des trois. Il n’est pas malaisé de pressentir le rôle d’amante, de mère et de sœur, que le poète, consciemment ou non, tente de leur assigner. Le poème « Correspondances » fait partit du mouvement littéraire du symbolisme, le poème « Parfum exotique » fait partit du romantisme.

Tableau parisiens

- Lien avec la peinture

Constantin Guys est un dessinateur et peintre français, né le 3 décembre 1802 à Flessingue aux Pays-Bas et mort le13 mars 1892 à Paris. Ces principales œuvres sont « Femme au panier » et « Une élégante ». Beaudelaire a publié une étude nommée « Le Peintre de la vie moderne », c’est un recueil d'essais, traitant du peintre et dessinateur Constantin Guys. Cette étude a été publiée en trois épisodes, les 26 et 29 novembre et le 3 décembre 1863, par Le Figaro, et en 1869 dans L'Art romantique.

- Le thème de la ville

Aujourd’hui, faire des poèmes sur la ville vous semble peut-être un sujet assez banal. Pourtant, au XIX siècle, c’était quelque chose de très nouveau et de très moderne. Baudelaire, en puisant son inspiration dans la ville, s’inscrit à contre-courant du mouvement romantique qui puise son inspiration dans la nature. Pour Baudelaire, l’artificiel, dans le sens de ce qui n’est pas naturel, ce qui est produit par l’homme, est supérieur au naturel. C’est dans l’artificiel qu’il trouve sa source d’inspiration.

Il avait pris acte de l'intérêt qu'un peintre comme Constantin Guys mettait à croquer des scènes tirées de l'univers urbain, et le poète a voulu à son tour rendre sensible ce qu'il y a d'éternel dans le spectacle toujours changeant qu'un monde tel Paris met en scène. De fait, le crime, la misère, la souffrance, la solitude, la vision fugitive de la beauté, rien de tout cela n'est spécifiquement urbain, mais la ville révèle ces traits avec une extraordinaire acuité, comme si l'indifférence absolue des foules, son empathie devant le malheur des autres, devait parfaitement mettre en valeur ce que la douleur a d'unique et de tragiquement solitaire.

Les personnages de « Tableaux Parisiens » sont dépeints de façon très visuelle : il y a beaucoup de précisions concernant les formes, les couleurs, les attitudes des personnages, ce qui apparente chaque poème à un tableau. Surtout, les personnages constituent des allégories de Paris. Les poèmes de « Tableaux parisiens » s’apparentent à une série de tableaux qui illustrent chacun un aspect de Paris.

Le mouvement d’ensemble de la section est le symbolisme.

- Le Spleen

(Poème 75) Ce poème nous présente le spleen à la fois comme un sentiment de malaise physique et morale, mais aussi comme un sentiment chez le poète. Baudelaire dit le spleen poétiquement à travers des suites d'images symboliques, de plus en plus fantastiques et délirantes.

Des quatre spleens, c'est le seul sonnet en alexandrin. Ce sonnet est pratiquement régulier, mis à part les rimes du quatrain qui sont croisées (ABAB) au lieu d'être embrassées (ABBA). Pour évoquer le spleen, c'est-à-dire un état de malaise, Baudelaire garde ici une forme stricte ; ce qui n'est pas le cas dans les autres spleens.Le poète parle ici à la première personne ("Mon chat" vers 5), il évoque apparemment son environnement : la pluie sur la ville, une cloche au son grave, son chat, le bourdon, la bûche, la pendule et pour finir deux cartes à jouer.Mais en réalité, il fait de ces éléments des symboles de son état de spleen, il métamorphose cet espace quotidien en un ensemble hanté par le mal d'être, l'incapacité à dire et à chanter.

(Poème 76) Baudelaire en tant qu'homme et poète est victime du spleen. Pour l'homme, sa mémoire est un cimetière où ne règne que l'ennui. Pour le poète, il est paralysé, il ne sait plus que dire la mort. Poétiquement Baudelaire exprime son spleen par une accumulation de métaphores, apparemment chaotiques mais en fait très liées.

Le vers 1 se prononce d'un seul tenant -> cela donne une impression d'immensité.- Dans ce vers, Baudelaire donne l'impression d'être une immense mémoire, las, il a tout vu ; il utilise une hyperbole très expressive.- Ce vers est une ouverture, annonçant la suite, la tonalité : la lassitude. Dans les vers 2 à 14 Baudelaire fait l'inventaire de ses souvenirs à l'aide de métaphores.

(Poème 77) Dans les spleens précédents (75 et 76), il y avait encore place pour le poète. Or ici il n'en est même plus question. Quant à l'être en proie, il n'est plus un granit, une chose, il n'est plus rien, le spleen a fait son œuvre.

Ce poème commence par "Je" comme le spleen 76, mais ici il n'y a aucune allusion à la vie de Baudelaire. Le poète en proie au spleen se définit, en dehors de toutes allusions à sa vie, à l'aide d'une vaste comparaison.

(Poème 78) C’est un poème dramatique qui dépeint la montée de la crise (vers 1 à 12), puis son paroxysme (vers 13 à 16) et la défaite finale (vers 17 à 20), le tout de manière de plus en plus malsaine, démente. Ici le spleen s'exprime à trois niveaux : le mauvais temps, la moral et psychologique et métaphysique (strophe 4).

C’est le plus terrible, le plus angoissant, délirant, dément.

- L’idéal

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