Fiche lecture René Raymond
Par camille.v • 10 Juin 2018 • Fiche de lecture • 1 741 Mots (7 Pages) • 584 Vues
Fiche de lecture – Thème : Histoire contemporaine
REMOND, René, Introduction à l'histoire de notre temps, t. 2 Le XIX° siècle, Paris, Seuil "Points histoire", 1974, 248p
Situer :
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René Rémond (1918-2007) est un historien et politologue français, membre de l’Académie Française et président de la Fondation nationale des sciences politiques. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages traitant de l’histoire politique, intellectuelle et religieuse de la France des XIXème et XXème siècles.
Ce livre, second tome d’une trilogie, est directement tiré d’un cours donné par l’auteur à l’IEP de Paris. Il donne une vision globale du monde entre 1815 et 1914 en se centrant avant tout sur l’Europe, berceau de mutations dont les répercussions se traduisent presque universellement.
Plan :
L’auteur dans cet ouvrage donne une large vision de l’histoire européenne au XIXème siècle. Pour se faire, il croise politique, économie, idéologie, sociologie et religion qui sont des axes complémentaires à l’étude des différentes notions abordées.
On note cependant la prépondérance de certains axes en fonction des chapitres :
- Partie politique : « L’Europe en 1815 », « L’Age du libéralisme », « L’ère de la démocratie », « L’évolution du rôle de l’Etat », « Le mouvement des nationalités » (chapitres 1, 2, 3, 4, et 8)
- Partie économique et sociale : « Mouvement ouvrier, syndicalisme et socialisme », « Les sociétés rurales », « La croissance des villes et l’urbanisation », « Religion et société », « Les relations entre l’Europe et le monde » (chapitres 5, 6, 7, 9 et 10)
Problématiques et méthode :
- Quels mouvements sont à l’origine des vagues révolutionnaires jalonnant le XIXème siècle ?
- Comment définir le libéralisme, la démocratie, le socialisme et le nationalisme ?
- Quelles mutations politiques, économiques et sociales ont permis d’aboutir à un XXème siècle si radicalement différent du XVIIIème ?
L’auteur répond à ces questions par l’analyse de situations concrètes, empruntées à divers contextes et régions pour illustrer ses propos.
Synthèse :
Le XIXème est un siècle de révolutions dirigées contre l’ordre établi, livrées tantôt sur l’autel de la liberté, de la démocratie, de l’indépendance ou de l’unité nationale en fonction des lieux et des années.
En 1815, c’est la restauration de l’Ancien Régime en Europe, avec la notion de légitimité monarchique : historique et traditionaliste qui s’oppose aux idées révolutionnaires de 1789.
Cette restauration non intégrale (création de constitutions, chambres électives, …) ne fait pas l’unanimité et voit s’affronter deux camps contestataires : les ultras et les libéraux.
Les libéraux (cf. libéralisme) connaissent leur âge d’or dans la première moitié du XIXème. Le foyer du libéralisme réside dans les années 1820 au niveau de l’armée (conspirations militaires) sans aboutissements de leurs complots. Cependant, l’attitude de Charles X en 1830 et la promulgation d’ordonnances violant le pacte de 1814 entraînent une révolution conduite par les libéraux qui est cette fois une réussite. Durant l’âge d’or du libéralisme, qui favorise les initiatives individuelles, l’Etat ne joue qu’un rôle mineur dans la vie politique.
A partir du milieu du XIXème, un mouvement prend le pas sur le libéralisme : c’est l’idée démocratique (cf. démocratie) qui reprend l’héritage des libertés mais qui en est un prolongement, avec l’ajout de la notion d’égalité. Les idées des démocrates aboutissent notamment à une universalisation du suffrage (cf. chronologie 1848), à un élargissement de l’enseignement primaire, à la liberté de la presse, …
Cependant, les démocrates sont critiqués par le socialisme qui trouvent leur idéologie trop théorique.
Le socialisme apparait dans le dernier quart du XIXème (3ème mouvement successif). Il est né avec la révolution industrielle et l’apparition d’une nouvelle catégorie sociale : la classe ouvrière en réponse à la misère des travailleurs et à la dureté de la condition ouvrière. Le socialisme rêve d’élargir la démocratie politique à une démocratie sociale.
Ces trois mouvements successifs (libéralisme —> 1ère moitié du XIXème, démocratie —> 1848 > 1GM, socialisme —> dernier quart du XIXème) ont été concomitants avec un 4ème mouvement de pensée : le mouvement des nationalités (cf. chapitre détaillé).
Clés :
Evènements clés :
1814 : Louis XVIII promulgue une Charte Constitutionnelle
1815 : Congrès de Vienne, restauration des dynasties légitimes
1815-1840 : force du mouvement libéral : au nom de la liberté, contre l’Ancien Régime
- 1820 : complots militaires de l’armée (échecs)
- 1830 : révolutions conduites par les libéraux, Charte révisée par le Chambre de députés → Charte de Louis Philippe
1848-1914 : ère de la démocratie
- 1848 : adoption du suffrage universel masculin en France (« alors que la veille le corps électoral comptait quelque 250 000 citoyens, il passe sans transition à 9 500 000 » - p69), abolition de l’esclavage
- 1879-1885 : élargissement de l’enseignement primaire – lois de Jules Ferry
- 1881 : liberté de la presse, extension du public, prix abordable
- 1881 : création du ministère de l’agriculture
- 1901 : 1er congrès fédératif à Paris parti républicain radical et radical socialiste
- 1913 : service militaire général
- 1914 : baisse des pressions, isoloir et enveloppe en France
≈ 1875-1914 : le mouvement socialiste
- 1864 : 1ère internationale marxiste
- 1864 : loi autorisant les grèves et coalitions
- 1884 : loi de la liberté syndicale
- 1895 : Confédération générale du Travail
- 1901 : loi pour la liberté d’association
- 1905 : SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière)
Vocabulaire :
- Libéralisme : philosophie politique basée sur la liberté et l’individualisme. C’est un mouvement contre le pouvoir absolu : séparation des pouvoirs, décentralisation et non-intervention en matière économique et sociale.
C’est au XIXème le mouvement des classes riches et instruites (pouvoir politique par le cens), entrainant le maintien de l’inégalité sociale.
- Démocratie : opposée à l’Ancien Régime et dépassement du libéralisme. Elle se base sur l’universalité et l’égalité (revendication du droit de vote pour tous), avec pour objectif un peuple souverain (étendre la liberté à tous).
- Capitalisme : concept économique, sociologique et politique basé sur la propriété privée, la liberté d’entreprendre et la recherche du profit (au XIXème apparaît le capitalisme industriel).
- Socialisme : Mouvement réactionnaire contre l’individualisme et le libéralisme. Il combat les vestiges de l’Ancien Régime, le fait religieux, et rêve d’élargir la démocratie politique à une démocratie sociale.
- Syndicalisme : mouvement ayant pour objet d’organiser certaines catégories professionnelles (comme les ouvriers) en vue de défendre leurs intérêts.
- Paupérisme : état permanent de pauvreté d’une certaine classe sociale ou de toute une population.
- Nationalisme : cf. chapitre détaillé
Personnages :
- F. Guizot (1787-1874) : historien, il est à l’origine du libéralisme politique français.
- Bismarck (1815-1898) : homme d’Etat prussien (puis allemand), notamment chancelier de l’Empire Allemand de 1871 à 1890. Il joue un grand rôle dans l’unification de l’Allemagne et dans la création d’un système de sécurité sociale.
- K. Marx (1818-1883) : socialiste allemand connu pour sa description du capitalisme et pour son activité révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier. Il est à l’origine du courant de pensée marxiste.
- J. Ferry (1832-1893) : homme d’Etat français, il est sous la IIIème République l’auteur de lois restaurant l’instruction obligatoire et gratuite.
Choix d’un chapitre : Chapitre 8 – Le mouvement des nationalités, p174-192
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