Est-il vrai d'affirmer que, dans le Survenant, le bonheur réside dans le nomadisme?
Par Claire Rousseau • 21 Juin 2021 • Dissertation • 461 Mots (2 Pages) • 1 902 Vues
Il est vrai d’affirmer que, dans le Survenant, le bonheur réside dans le nomadisme, mode de vie basé sur le mouvement et le déplacement.
Tout d’abord, le nomadisme apporte au Survenant une liberté de pensée et d’action. Il est maître de ses décisions. Lorsqu’il organise son voyage pour Montréal, Didace lui demande des précisions. Venant lui répond : « [j]e partirai peut-être demain, au jour. Peut-être après-demain. Mais je resterai pas plus que deux, trois jours, dans le plus, dans le plus … » (p. 121). Il n’a pas d’obligation ou de contrainte, il n’est pas soumis à l’autorité de Didace. Il décide du moment de son départ et de la durée de son déplacement. Le fait de ne pas appartenir à un clan, de ne pas avoir d’attachement lui donne l’entière liberté de ses actions. Il remarque que : « [d]e jour en jour, pour chacun d’eux, il devient davantage le Venant à Beauchemin : […]. Pour tout le monde, il fait partie de la maison. Mais un jour la route le reprendra… » (p. 187-188). Venant rejette l’attachement que les habitants lui portent au profit de son indépendance.
Grâce à son mode vie, il a aussi acquis diverses connaissances qu’il partage volontiers avec les autres. L’auteur écrit qu’: « [u]n soir le Survenant chanta : […] Personne n’y comprit rien, sinon que l’air en était enlevant et que les pieds d’eux-mêmes battaient la mesure sur le plancher. » (p. 57). Il joue du piano, chante des chansons que personne ne comprend et a beaucoup de connaissances géographiques. Il a aussi appris de nombreux métiers à travers ses voyages. Nous le voyons dans cette comparaison faite par Angelina : « Celle-ci regardait, sans pouvoir en détacher ses yeux, cette grande main d’homme, déliée et puissante, tout à la fois souple et forte, une main qui semblait douce au toucher et en même temps ferme et blonde, comme le cœur du chêne, une main adroite à façonner de fins ouvrages, Angelina en était sûre. » (p. 59). Ses mains sont aussi habiles à travailler la terre qu’à effectuer de délicats métiers d’artisanat.
Enfin, le nomadisme donne au Survenant une grande ouverture d’esprit. Il est habitué à côtoyer du monde de tout horizon sans à priori ; contrairement aux habitants du Chenal-du-Moyne. Lors d’une veillée au cours de laquelle il évoque la nouvelle blonde de Didace. il déclare alors : « [d]es maldi-sances, tout ça, rien que des maldisances! Comme de raison une étrangère, c’est une méchante : elle est pas du pays. » (p. 186). Celle-ci venant d’une autre contrée, elle est automatiquement criti-quée avant même d’être rencontrée, ce qui le fâche.
En somme, le Survenant trouve son bonheur dans la liberté, les apprentissages et l’ouverture d’esprit que lui apporte le nomadisme.
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