Critique de la religion
Par Raze • 18 Mai 2018 • 1 814 Mots (8 Pages) • 583 Vues
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psychanalytique du fait religieux15. Freud partage l’idée de nombreux penseurs et philosophes que la religion est une illusion. Cependant l’explication qu’il propose du rôle et de la fonction de la religion et autres croyances est différente de la métaphore vindicative et négative de Marx. Il affirme le caractère artificiel de la religion mais lui attribue une fonction positive apaisante pour l’âme16
Bertrand Russell proposa une critique systématique de la religion dans son œuvre et plus particulièrement dans son essai Science et Religion : « Quel que soit le savoir accessible, il doit l’être par des méthodes scientifiques. Ce que la science ne peut connaître, l’homme ne le peut ». « Une religion purement personnelle, aussi longtemps qu’elle s’écarte des affirmations que la science pourrait infirmer, peut survivre dans l’age scientifique le plus avancé »17.
Simone Weil, philosophe mystique touchée par les malheurs du monde, dénonce, malgré son attachement à la parole du Christ et sa foi en Dieu, les abus de pouvoir de l’Église18.
XXIe siècle
La question de l’existence de Dieu reste une problématique centrale. La parole de physicien comme Stephen Hawking est largement médiatisée et débattue. Dans son dernier ouvrage il écrit « La question est : est-ce que la façon dont le monde a commencé fut choisi par Dieu pour une raison que nous ignorons, ou est-ce déterminé par une loi scientifique ? Je crois dans la seconde (hypothèse) »19. « L’univers le peut et il s’est créé lui même de rien19 ».
Anticléricalisme
« L’action cléricale sur notre malheureuse planète », illustration du journal La Calotte (Asmodée, 1908).
Article détaillé : Anticléricalisme.
L’anticléricalisme est une idéologie qui refuse ou se montre très critique envers toute forme de présence ou d’ingérence du clergé, dans l’organisation de la vie publique. D’après Françoise Marcard20, l’anticléricalisme s’oppose au cléricalisme. « Sachant qu’il y a présomption de cléricalisme chaque fois que le fait religieux transgresse les frontières du terrain dit temporel »,
L’anticléricalisme insiste sur la nécessaire séparation du religieux et du profane, réclame l’indépendance absolue de l’État à l’égard des Églises et postule la liberté de conscience individuelle. Autour de ce noyau dur de convictions, l’anticléricalisme évolue en relation étroite avec le cléricalisme qu’il combat et d’une façon plus large avec la religion20.
Selon l’historien et politologue René Rémond : « L’anticléricalisme comporte un élément irréductible et qui est une défiance, peut-être une aversion insurmontable pour toute Église. Si peu clérical que le fait religieux puisse devenir, il gardera toujours de quoi irriter, inquiéter ou susciter l’anticléricalisme. Il y a donc lieu de considérer que l’anticléricalisme constitue un facteur durable du champ des idéologies »21.
Pour Jean-Marc Schiappa dans son Histoire de la libre-pensée (2011), le terme clérical utilisé depuis 1848, contemporain à l’apparition de la libre pensée organisée et entendu par les protagonistes renvoie à la volonté de l’Église d’imposer sa volonté politique. Le cléricalisme c’est la volonté politique d’organiser la société, donc l’État, par ou autour d’une ou plusieurs religions (qu’il y ait un clergé ou pas ne change rien à l’affaire). L’anticléricalisme, c’est l’inverse. C’est la volonté d’organiser la société séparément des religions. Voilà pourquoi l’anticléricalisme adhère aux grands principes qui définissent la conception de la laïcité. L’anticléricalisme est le moyen, la laïcité est le but22.
Situation contemporaine
Dans la plupart pays démocratiques modernes, la critique politique de la religion n’est plus vraiment d’actualité, le projet ayant été largement accompli : la politique est aujourd’hui largement sécularisée.
Il reste la critique scientifique. Celle-ci puisait sa source dans le rejet de la position de l’Église catholique romaine sur l’affaire Galilée23, pour laquelle l’Église a fait acte de repentance en 1992.
Tandis que certains auteurs insistent sur l’irréductible incompatibilité entre science et religion24, d’autres affirment la possibilité d’une convergence de la science et de la religion25.
Aujourd’hui, la critique scientifique cherche en particulier à répondre aux mouvements fondamentalistes pouvant défendre des positions créationnistes, surtout aux États-Unis. L’Église catholique romaine, rejetant d’abord le darwinisme au XIXe siècle26 l’admit ensuite à titre d’hypothèse (ce qui permit au jésuite Teilhard de Chardin de travailler sur son système propre), puis comme davantage qu’une hypothèse sous Jean-Paul II. Elle évite toute interprétation littérale de la Genèse, et ne comporte de ce fait pas de courants créationnistes. Plus généralement la zététique propose une étude rationnelle et scientifique des phénomènes qualifiés de surnaturels, qui peuvent n’être soit pas surnaturels (mais juste mal expliqués sur le moment), soit pas des phénomènes du tout.
Il est important de noter que tous les conflits n’ont pas pour cause une différence de croyance religieuse. Au contraire, le partage d’une même foi n’empêche pas les pires horreurs. Par exemple lors du génocide au Rwanda, Hutu et Tutsi sont d’obédience catholique. Il en allait de même des protagonistes; Anglais et Français, de la Guerre de Cent Ans.
Au XXe siècle, dans une Europe de plus en plus sécularisée, des personnes ecclésiastiques dénoncent le développement de l’athéisme et la perte de la foi27.
Situation contemporaine et islam
L’Union européenne compte environ 16 millions de musulmans, en 2007. La grande majorité des musulmans en Europe occidentale sont des immigrants, ou descendant d’immigrants, arrivés dans les années 1960 et 1970. La pratique de la religion islamique de plus en plus prégnante dans les pays européens entraîne des attitudes d’hostilité, de refus et même de confrontation de la part d’une partie des populations, souvent attisées, de part et d’autre, par des opportunismes politiques ou idéologiques28,29. La compatibilité de l’islam avec les institutions
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