Comparaison d'un conte européen et africain
Par Stella0400 • 9 Juillet 2018 • 2 725 Mots (11 Pages) • 765 Vues
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2 - Le type de récit
Les deux contes sont, d’après la classification de Denise Paulme, des contes "descendants". Par ailleurs, on retrouve souvent cette structure dans les contes africains. Dans chacun des contes, il y a transmission d’une morale visant à éduquer et à transmettre des valeurs aux jeunes générations. De la situation initiale à la situation finale, après une série d'épreuves qu'il a surmontées et dont il a triomphé, le héros voit sa situation s'améliorer (le Petit Poucet, abandonné pour cause de misère, devient riche et le lion dont la mère est tuée par le roi tyran devient roi et libère son peuple du tyran.
Dans mon analyse et la comparaison de ces deux récits, je me suis interrogé sur la classe à attribuer à chacun d’entre eux. Je me suis rendu compte qu’il est difficile d’attribuer le conte africain à une rubrique car c’est un conte sur les animaux mais on peut aussi penser que c’est une fable, une légende ou un mythe. Je ne pense pas que ce soit un conte merveilleux car je n’y retrouve pas d’éléments typiques du merveilleux tels que pouvoirs magiques (mis à part la parole qui pourrait être considérée comme un pouvoir magique !), des animaux merveilleux, des princes et des princesses etc. J’ai compris que puisque la frontière entre les genres étant fluide, des récits sont des mythes ou légendes dans une société et des contes dans une autre. Je crois donc pouvoir considérer ces deux récits comme des contes. Le conte de Charles Perrault, le Petit Poucet, conte de diffusion universelle, est un conte merveilleux car on y retrouve tous les éléments correspondants.
3 - Quelques éléments de comparaison
Etape
Comment le lion est devenu roi
Le Petit Poucet
La situation initiale
Le conte ne commence pas par une phrase d’introduction type mais on comprend que c’était un temps très ancien impossible à situer. Le peuple des animaux souffre de la tyrannie du buffle. Personne n’a le droit de boire avant le buffle.
Les personnages sont des animaux alors que dans le Petit Poucet ce sont des personnes.
Mais le héros est un petit dans les deux contes.
Le texte commence par « Il était une fois », la famille du héros est très pauvre et la famine sévit.
Les personnages sont des personnes.
Le héros est un petit.
L’élément perturbateur
Dans le conte africain la mère est considérée comme protectrice et elle peut même donner sa vie pour son enfant. La lionne va braver les interdits et en mourir pour que son enfant vive, pour qu’il puisse boire. Il y a désobéissance de la loi.
Les parents sont considérés comme mauvais car ils préfèrent voir leurs enfants abandonnés à un sort terrible et se préserver eux-mêmes.
Les péripéties
Le lion va s’enfuir et attendre patiemment le jour où il pourra se venger, où il sera suffisamment fort. On retrouve également cela dans le Roi Lion de Walt Disney.
Dans le conte occidental, le héros va affronter les difficultés en utilisant son intelligence et sa ruse. Il ne va pas attendre d’être plus grand. Même s’il est le plus faible il s’en sort et montre qu’il est le plus intelligent.
Le dénouement
Dans le conte africain, l’usage de la force amène le héros à la victoire.
Le Petit Poucet, par la ruse, va sauver sa famille et atteindre son objectif, sans faire preuve de violence.
La situation finale
Dans la situation finale, on retrouve les mêmes principes, le faible est dorénavant le fort, le pauvre est le riche. La lutte des classes, la lutte contre l’oppression se solde par une victoire méritée par le faible.
Ils commencent par une situation dite « normale ». Cette situation, dans les deux contes n’est pas réellement normale car il y a tout de même un manque. Dans « le Petit Poucet », la famille souffre de la famine, et, dans « Comment le lion devint Roi », le héros et son peuple vivent dans la souffrance à cause d’un roi tyran (le buffle). Ensuite, la situation se détériore car le petit poucet est abandonné et le lion se retrouve orphelin. Dans le conte africain, la dégradation vient ici à la suite d’une désobéissance à la loi. Le personnage de la lionne commet la faute en connaissance de cause bien que la loi ne soit pas juste, elle est tout de même punie par la peine capitale. Dans le conte de Charles Perrault la dégradation survient suite au comportement critiquable (c’est aussi un élément de discussion et de morale) des parents en conséquence au manque (abandonner leurs enfants dans la forêt). Puis, après des péripéties et une importante ellipse dans le conte africain, les éléments de résolutions se mettent en place. Enfin, la situation finale amène une certaine stabilité et le héros voit sa situation s’améliorer sensiblement.
Ces récits permettent de traiter de grands thèmes en les simplifiant tels que le bien et le mal, la liberté et la dictature, la place de chacun dans la fratrie (dans le petit poucet) les liens de l’attachement et la vengeance (Comment le lion est devenu roi). De plus, on peut comprendre que ces textes permettent de critiquer la société dans laquelle ils ont été produits. En effet, le conte africain semble critiquer l’absurdité des lois qui ne servent qu’aux plus forts et le non-respect de la vie, des jugements et sanctions insensés et inadaptés aux crimes commis. Dans le Petit Poucet, le manque de valeurs des gens est critiqué ainsi que les situations de famines qu’ont vécues les populations sous le règne de Louis XIV alors que le roi se faisait construire le palais le plus somptueux de tous les temps.
Ces contes permettent aussi de traiter le sujet de la lutte des classes et des rapports entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui le subissent. Dans le conte africain, le faible qui veut lutter contre l’oppression et l’injustice souffre puis voit sa situation s’améliorer car il fait preuve de courage et de bonté mais aussi car il se bat. Dans le Petit
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