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Chant d'Automne! Baudelaire

Par   •  17 Septembre 2018  •  1 529 Mots (7 Pages)  •  535 Vues

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b) Les images de souffrance et de mort

- en parallèle avec la plongée ds le gouffre, nous sommes happés par le monde (gouffre) intérieur du poète animé d’images de mort. Une angoisse qui hallucine et fait vivre des scènes de torture et de mort en direct (emploi du présent).

Images d’invasion initiées par le bois qu’on « rentre » : le moi intérieur est envahi par l’ « hiver » qui réprésente ici tous les sentiments négatifs qui alimentent une souffrance morale : énumération avec enjambement qui reproduit ds le rythme même du vers cette invasion totale de l’esprit du poète. Un hiver spirituel : les frissons sont ceux du froid mais aussi de la peur. De même la colère suggère les tempêtes hivernales mais transformation immédiate de l’extérieur en équivalent psychique.

« Enfer » et « labeur » suggèrent souffrances physiques et morales. - images d’agonie : « échafaud, « succombe »

-

L’au-delà de la mort

- On passe de « en frémissant » à « bercé ». De même : « chocs funèbres » => « choc monotone » => « bruit mystérieux » On passe du bruit réaliste des bûches dans la cour, identifié au début, à un bruit associé à une comparaison de mort (angoisse), puis à un bruit auquel on s’insensibilise, « monotone », qui « berce » (anesthésie de la douleur) à « mystérieux » qui génère un espoir : éloignement du réel par l’imagination qui dépasse l’angoisse - Changement de rythme et de tonalité ds dernière strophe : flux d’images de mort s’est arrêté, apaisement + ouverture des interrogatives et de l’espace : « quelque part », lieu vague mais ouvert à toutes les possibilités. On s’éloigne, on n’est plus concerné par la mort représentée par le « cercueil ». Incertitude apparaît comme libératrice après certitude de la mort qui arrive. « Modalisation : « il semble ». En même temps la mort apparaît dépassée avec le cercueil qu’on ferme.

- départ : mot chargé de connotations positives chez B. Cf dernier vers de « La mort des Pauvres » et « Le Voyage ».

- Enfin le bruit devient mélodieux avec « sonne » (justification du titre « chant ») comme les sonorités du vers avec la vibration des « i », la diérèse qui donne toute son ampleur à l’adjectif « mystérieux » et la voyelle ouverte « a » de « départ » : ouverture de l’espace clos et oppressant. Mot valorisé car en fin de vers et de poème : clef de celui-ci. Renvoie à l’ailleurs, au voyage.

La mort n’est donc plus appréhendée dans l’angoisse. Elle est dépassée et vue comme libératrice, porteuse de nouveauté, ouverture de la prison d’ennui que représente l’existence pour B. ds ses moments de spleen. Cf « Le

Voyage » : « Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! »

Conclusion :

Un poème du spleen sous sa forme la plus aiguë : « l’Angoisse despotique » dont parle le 4ème Spleen des Fleurs du Mal.

Mais à l’inverse de ces quatre « Spleen », celui-ci se termine sur une note d’espoir, celui du grand voyage, la mort, dont l’idée suscite tantôt la terreur, chez Baudelaire, tantôt le soulagement. Car comme chez les romantiques dont il est l’héritier, elle apparaît libératrice de la souffrance inhérente à l’existence humaine. Elle est aussi la porte d’accès à un autre monde, répondant ainsi à l’aspiration déchirante de l’âme qui s’écrie dans le poème en prose intitulé « Anywhere out of the world » : « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! »

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