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ARGUMENTATION FICTIVE OU DIRECT

Par   •  12 Mai 2018  •  3 030 Mots (13 Pages)  •  542 Vues

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Recourir à une argumentation qui se sert du récit, c'est faire pratiquer une lecture active au lecteur, ce qui implique aussi quelques dangers. L’auteur en suggérant plus qu’en affirmant, évite la lourdeur d’une démonstration et se protège de la censure. Ainsi comme « La Fontaine », nombres d’auteurs ont « transposés » des objets, animaux… à des personnages réels de leur société. De ce fait, dans l'apologue, le lecteur est invité à voir plus loin que l'allégorie ou la personnification et donc à effectuer un déchiffrage au niveau des personnages. Dans « Le Loup et l'Agneau », chaque animal a une valeur symbolique. Le loup incarne la force et la violence alors qu’à l'inverse, l'agneau serait l'image d'une personne raisonnable et ouverte au dialogue. Ici l’auteur fait une dichotomie en opposant le principe du « mal » avec celui de « l’innocence ». Par conséquent, sous le masque des animaux, se montre des faits sur le monde des humains. Ces histoires peuvent être ironiques, elles montrent en exagérant quelque chose pour la tourner en ridicule et ainsi montrer la réalité aux yeux de tous. Par exemple dans « Zadig » de Voltaire, le protagoniste feint souvent d’adopter le point de vue de ses geôliers. Au premier degré cela permet à Zadig de s’échapper dans le roman. Mais au second degré, Voltaire démasque l’absurdité des positions de ses adversaires avec grandiloquence et de cette manière se moque de ceux-ci implicitement. En effet l’ironie peut-être pris à contre sens. Il peut donc être compris au sens propre et le lecteur peut passer à côté de l’enseignement souhaité. Le lecteur peut du coup changer son raisonnement et l’auteur n’aura donc pas eu l’effet escompté.

En usant du voile du récit, l’argumentation fictive réussit tout à la fois à plaire et à instruire mais mise sur l’intelligence du lecteur à décrypter le message implicite.

Pour conclure, on peut dire qu'il n’existe finalement pas de procédé plus efficace que l'autre, puisque tout dépend du message que l'on veut véhiculer ainsi que du contexte. Les deux formes d'argumentation sont toutes aussi efficace. On peut voir que l’argumentation directe permet de gagner du temps et peut paraître plus claire mais il ne trouve pas forcément son public. A l'inverse, l'argumentation indirecte permet une réflexion plus globale et séduit davantage par son caractère plaisant, cependant, il peut faire passer le lecteur à côté de son sens réel. Néanmoins, il est possible de concilier les deux au sein d'une seule et même œuvre, pour plus d'impact et cibler un plus grand nombre de lecteur.

SUJET 1 – ARGUMENTATION FICTIVE OU DIRECT

Les écrivains ont depuis « longtemps pris la plume pour épée », car comprenant son précieux et puissant pouvoir. Mais chaque auteur adopte son propre style ainsi que sa propre manière de penser. Faire adopter son opinion à un public est donc une forme d’art dans laquelle on peut relever deux procédés argumentatifs distincts; la manière directe ou indirecte. Mais pour défendre ses idées, laquelle de ces formes d’argumentation paraît la meilleure ? Exprimer sa thèse directement présente ses avantages mais nous étudierons aussi ses limites. Nous analyserons par la suite l’argumentation passant par une fiction ainsi que ses bornes.

Comme son nom l'indique, l'argumentation directe ne passe pas par des détours fictionnels pour exposer une théorie mais le lecteur doit être prêt à réfléchir à des questions complexes, demandant un certain sens de la nuance qui pose des limites.

Tout d’abord, l’auteur, par le biais de cette stratégie argumentative, autorise une certaine proximité avec ses lecteurs. Il semble s’adresser à eux, les mettre sur un pied d’égalité, ce qui les amène à confronter leurs réflexions avec les siennes. Comme la pensée du lecteur est prise en compte, différents points de vue se rencontrent alors. Il s’agit donc d’une ouverture à l’échange et au débat. Par ailleurs, l’argumentation directe permet de développer toutes les nuances d’une même réflexion grâce à différentes stratégies. Par exemple bien discernable dans « Discours sur les Sciences et les Arts » où Rousseau, pour démontrer sa thèse emploie diverses manières; il fait référence à une vérité générale, utilise des comparaisons entre société actuelle et d’époque; avant de faire appel à un exemple historique frappant pour illustrer ses propos. L’efficacité de l’argumentation directe passe justement par une dimension logique de cette structure. Dans le fragment « Imagination » des Pensées, Blaise Pascal condamne l’imagination et bâtit un raisonnement structuré. Il donne la définition de celle-ci pour ensuite en montrer les dangers et fait de même par la suite avec deux exemples concrets, tout cela organisé avec rigueur et précision. Le fait d’exprimer clairement sa thèse avec impassibilité et concision peut aussi venir à séduire le lecteur. Ainsi, cela offre une réflexion développée directement, et donc sans ambiguïté pour le lecteur. Les idées de l’auteur paraissent alors plus claires puisque les arguments sont ouvertement énoncés et que les thèses défendues ainsi que les thèses adverses se distinguent avec aisance. Les auteurs par l’utilisation du « je » et parfois en signant de leur vrai nom s’impliquent personnellement comme dans « J’accuse » de Emile Zola. Ainsi en prennent soin de souligner leur volonté, ces écrivains se font clairs et précis dès l’introduction et assure déjà le lecteur de l’honnêteté et de la transparence de leur entreprise comme dans la préface du « Dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo. Ainsi le lecteur est assuré de saisir le sens de leurs propos, il est alors amené à poursuivre la réflexion de son côté, en faisant preuve d’esprit critique.

L'argumentation directe par sa franchise peut aussi gêner un lecteur, qui offensé par une vérité qu'il ne partagerait pas, pourrait se fermer. La vérité peut être désobligeante et le but de l'argumentation est alors manqué. Ainsi, quand La Rochefoucauld publie « Les Maximes », qui dresse un constat pessimiste sur la nature humaine, il offusque bien des mentalités. L'argumentation directe peut aussi tomber dans la lourdeur du traité. Le passage d’arguments réfutés aux arguments affermis, peuvent rendre la réflexion laborieuse et ardu. Comme par exemple dans « Gabriel Péri » de Paul Eluard ou l’anaphore des noms « homme » et « mot » puis du verbe « vouloir » vient à prêter confusion ainsi que l’emploi

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