Traité sur la tolérance

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Les exemples employés par Voltaire dans les chapitres suivants ont pour but d’établir une définition négative de l’intolérance. La critique et la dénonciation de l’intolérance présentées sous différentes formes sont un moyen d'amener le lecteur vers la tolérance. Dans le chapitre XI, l'auteur s’adresse directement aux lecteurs dans un registre polémique : apostrophes, exclamations, accumulations et gradations, provocations, lexique de l’indignation et de la surprise et procédés de dévalorisation. Voltaire laisse éclater sa révolte. Pour montrer que faire preuve d'intolérance est source de violence et de barbarisme, Voltaire utilise en premier un registre satirique dans le chapitre XIV par exemple, avec des antiphrases ou des sous-entendus, dans le but de dénoncer les comportements et les défauts des personnes intolérantes en se moquant, tout avec une visée argumentative. Puis, il choisit une forme dialoguée théâtrale dans le chapitre XVI et décide d’écrire une lettre fictive destinée au Jésuite Tellier dans le chapitre XVII. Il a recours à nouveau au registre polémique et satirique. La lettre est une caricature ironique de la barbarie qui a suivi la révocation de l’Edit de nantes. On peut également parler de registre réaliste ; en effet il fait passer la fiction pour vraisemblance dans cette lettre. Quand au dialogue théâtral, au travers des personnages très contrastés, celui d’un mourant et celui d’un homme qui se porte bien, il essaye de faire réagir le lecteur et susciter de l’émotion pour le faire réfléchir. C’est une claire contestation contre l’intolérance religieuse. D’autre part, le chapitre XV est un ensemble de citations que Voltaire appelle “Témoignages contre l’intolérance”. Nous pouvons également trouver un apologue sous forme de nouvelle d’une dispute sans fin au chapitre XIX. La différence entre le comportement excessif des chrétiens et la morale du texte suscitent un effet comique. De plus, Voltaire écrit un monologue fictif dans le chapitre XXII pour présenter ses idées. Le registre réaliste est présent dans les deux cas; la nouvelle raconte une histoire réaliste dans un lieu réel et le monologue paraissent réel. Enfin, Voltaire emploie le registre lyrique dans les quatre derniers chapitres dans le but d’exprimer ses sentiments, avec beaucoup de marques de la première personne mais également un certain rythme et une métaphore filée dans le chapitre XV par exemple. Il essaye d’émouvoir le lecteur tout en transmettant ses pensées et ses convictions. En effet, le chapitre XXIII est écrit sous la forme d’une prière à Dieu, mais qui est en fait destinée aux hommes. C’est un véritable plaidoyer à la tolérance universelle et à la paix. Le chapitre XXV quant à lui, est, d’après Voltaire, la réponse à une lettre que lui avait envoyé un correspondant qui lui reprochait d’avoir écrit un livre qui ferait plus de mal à la famille Calas. Ces différentes formes de texte sont un bon moyen d’éviter la censure et permettent au lecteur de mieux comprendre les idées que Voltaire prônent tout au long de son oeuvre. L’argumentation de Voltaire s’achève en crescendo en délivrant un message très fort avec la prière à Dieu, pour marquer l’esprit du lecteur et l’amener à la réflexion sur la tolérance universelle en expliquant que les humains pourraient se réconcilier auprès d’un Dieu universel à la place d’être aveuglés par les différentes religions et superstitions.

En écrivant ce plaidoyer universel et en luttant contre l’injustice, Voltaire montre qu’il est un écrivain engagé. Ce texte est bien représentatif du combat des philosophes des Lumières pour lutter contre les superstitions attachées à la pratique religieuse et le fanatisme, toujours existant de nos jours. Le Traité sur la Tolérance reste alors d’actualité.