Lettres modernes françaises
Par Stella0400 • 23 Mars 2018 • 8 901 Mots (36 Pages) • 394 Vues
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de la polyvalence et la polysémie des V5 (demeurer, devenir, paraître, rester et sembler) à travers le lexique-grammaire de Gross, a montré à travers les verbes occasionnellement attributifs que, les verbes transitifs exigent la construction d’un objet direct (O.D) ou d’un objet indirect (O.I). Mais, les raisons de la construction transitive restent encore floues.
Après avoir examiné les travaux de ces prédécesseurs, nous nous rendons compte qu’il existe une rareté d’études contextuelle et circonstancielle de ce phénomène grammatical.
Bandolo, Ch.R. (1981 ; 1992) quant à elle, a mené les études sur la syntaxe du verbe du point de vue teniériste. Selon cette dernière, l’étude syntaxique du verbe français est en mesure de dévoiler les articulations de la phrase française. Sur ce, elle a porté une attention particulière (1992) à la complémentation verbale et a de ce fait étudié la typologie des compléments du verbe : elle a décrit la nature, le mode de relation que le syntagme verbal (SV) entretient avec les différents syntagmes nominaux (SN) de la droite du verbe.
Les travaux de ces chercheurs qui ne se sont pas limités au seul CO tendent à démontrer le fonctionnement morphosyntaxique et quelque peu sémantique (dans le sens de la grammaire traditionnelle) de la transitivité verbale. C’est d’ailleurs dans le prolongement de ces travaux que notre réflexion tire son ancrage. Nous envisageons, nous l’avons déjà dit, une analyse contextuelle, morphosyntaxique et sémantique de la T.V.
Objectifs
La réflexion sur la transitivité verbale est, de nos jours, dominée par des approches qui la considèrent comme un domaine clos, épuisé. Les valences verbales, surtout les variables de la droite du verbe sont davantage explorées afin de comprendre de quelle manière fonctionnent le prédicat et ses satellites. Ce faisant, le principal objectif de ce travail est de montrer que la transitivité verbale est un phénomène circonstanciel, contextuel et que les verbes dits transitifs ne le sont pas toujours. Dans un second temps, il tentera de monter que certains verbes dits intransitifs connaissent des aménagements qui leur permettent d’admettre comme complément un objet et de passer à l’étiquette de transitive.
Bref, nous sommes appelée, dans ce travail, à montrer que l’emploi des verbes transitifs en français moderne, est un phénomène grammatical régi par divers paramètres : le contexte discursif et la circonstance.
Problématique
Qu’est-ce qui explique la construction confuse des verbes transitifs du français ? En d’autres termes, l’emploi des verbes transitifs obéit-il à la norme grammaticale prescrite du français ou s’accommode-t-il à la réalité des usages effectifs ? Les constructions transitives admettent-elles toujours un complément d’objet ? Le contexte discursif n’influe-t-il pas sur la construction des verbes dits transitifs ? Le complément d’objet fait absolument de son support un verbe transitif ? En clair, les constructions transitives ne relèvent elles d’un phénomène circonstanciel ?
Sans être exhaustive, c’est cette problématique qui a motivé le choix du sujet : La problématique de la transitivité verbale dans Moi taximan de Gabriel Kuitche Fonkou et Trop de soleil tue l’amour de Mongo Béti. Par définition, transitif selon Béchade, H.D. (1986 :19), vient de transitivus et signifie qui passe d’un endroit à un autre.
Cette notion a fait et continue de faire l’objet des débats en grammaire française. A ce titre, Dubois, J. et alii (1961 :77), pensent qu’un verbe est transitif quand l’action s’accomplit sur un être animé ou sur une chose, qui est alors complément d’objet. Il exemplifie comme suit :
J’ouvre la porte.
Je sais que tu m’attends.
Ce point de vue est celui partagé de plusieurs grammairiens. Mais, le point d’accomplissement de l’action ici présenté fait abstraction de certaines réalités complément d’objet. Nous faisons ainsi allusion aux faits tels les états d’âme, le sentiment, le procès, les relations et même une qualité comme ci-dessous illustrés :
Il éprouve de l’indignation envers son père.
Elle incarnait une beauté parfaite.
Si tel n’était pas le cas, que dirions-nous des verbes éprouver et incarner qui sont des verbes transitifs dont l’action s’accomplit non sur un être animé ou sur une chose, mais plutôt dans l’un ou l’autre cas, sur un sentiment ou sur une qualité ?
Pour ce faire, Dubois, J. et alii (1975 :497), remédient à cette situation. Selon ces auteurs, on appelle transitivité la propriété d’un verbe transitif, c’est-à-dire d’un verbe suivi en français d’un syntagme nominal complément d’objet non précédé d’une préposition. Autrement dit, la transitivité verbale se limiterait à la seule structure SN0+V+SN1 ; le SN2 ou SP (syntagme prépositionnel) étant exclu de la définition. C’est dire que cette approche ne prend pas en compte la transitivité dans sa diversité. D’où il est plausible de convoquer Arrivé, M. et alii (1985 :674-675) pour qui on parle de transitivité lorsqu’un verbe admet un complément d’objet. Cette conception de la notion de transitivité généralise le débat sur tout ce qui peut être objet en français : objet direct, objet indirect, objet second ou atribution, objet interne.
Wagner, R-L. et Pinchon, J. embouchent la même trompette, mais se situent du point de vue de la forme des verbes. D’après ces auteurs (1962 :278), « l’emploi d’un verbe comme transitif résulte d’une intention en vue d’obtenir le style » Ils semblaient dire qu’un verbe est transitif lorsque, employé à la voix active, elle peut également subir une transformation passive sans risque de rendre agrammaticale la phrase.
Ainsi, dans « une pierre a blessé son fils », le verbe blesser est en emploi transitif car pour c.o le substantif fils, et peut être tourné à la voix passive sans risque de rendre la phrase agrammaticale. Aussi aurons-nous la phrase suivante « son fils a été blessé par une pierre ».
A ce sujet Wagner, R-L. et Pinchon, J. (op.cit :283), concluent en ces termes : la transitivité se définit par la propriété qu’a un procès, évoqué par un verbe, d’être décrit alternativement du point de vue du sujet (agent) et du point de vue de l’objet (patient).
Ainsi
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