Le mendiant de Victor Hugo
Par Raze • 19 Octobre 2018 • 1 198 Mots (5 Pages) • 1 167 Vues
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de l’image que nous donne le narrateur du mendiant :
« Un pauvre homme » v. 1- « le pauvre » v. 12- « brave homme » - « cet homme plein de prières » v. 24, cet = ille latin, sens laudatif.
3. Une description évocatrice
Absence de portrait du mendiant mais description de ses vêtements et du lieu. Hypotypose : nous avons l’impression de voir la scène :
- éléments du décor : la cheminée, le feu
- vêtements du mendiant qui sèchent devant la cheminée : manteau réduit à l’état de haillon, l’eau dégouline du vêtement « D’où ruisselait la pluie » 23.
Scène esthétique et picturale caractérisée par des jeux d’ombre et de lumière. La lumière est associée à la chaleur, elle est évoquée à travers un champ lexical : « chaude fournaise », lueur de braise », « ciel […] étoilé, l’âtre » ».
L’ombre est évoquée à travers un champ lexical : le « manteau […] bleu », le « ciel noir ».
Ces oppositions préparent la révélation finale.
III Le poète « voyant » et sa mission
1. Un narrateur attentif et songeur
- Le narrateur observe : description de l’extérieur et du mendiant. Importance du regard : « Je le regardais » v. 25, « je voyais » v. 26.
- Le narrateur est songeur : « pensif » v. 15, songeais v. 23. Cela signifie qu’il médite. Il se ferme au monde pour mieux se concentrer : il n’entend pas, il fixe son attention sur des images visuelles : « il me parlait, /Et je lui répondais, pensif, et sans l’entendre » v. 15, « Et je regardais, sourd à ce que nous disions » v. 25.
Le poète voit la réalité cachée, derrière les apparences.
2. Evolution de l’attitude du narrateur envers le mendiant
- d’abord pitié : il lui offre l’hospitalité. Le geste qu’il fait : prendre les mains du mendiant, est révélateur : attitude fraternelle qui prouve qu’il le reconnaît comme son égal, comme un homme (contrairement au reste de la population)
- puis admiration : il le regarde attentivement « et je le regardais ». Il a compris que le mendiant est un homme de Dieu, un homme plein de prières, presque un saint : « je songeais que cet homme était plein de prières, /« sa bure où je voyais des constellations ». Le mendiant porte en lui une richesse spirituelle qui semble rayonner, illuminer son vêtement.
Antithèse entre l’apparence grossière du mendiant représentée par la bure et sa beauté intérieure suggérée par le mot « constellations ». Mot qui marque la chute du poème, mis en valeur par la diérèse. Le poème se clôt sur la révélation de la véritable nature du mendiant.
Opposition entre son manteau sombre et troué et la lumière intérieure qui semble irradier et provenir du manteau. Opposition entre la pauvreté apparente et la richesse spirituelle traduite dans le vers 9 : « Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu. »
3. la mission du poète
Le poète est un voyant qui doit déchiffrer la réalité cachée et la révéler aux hommes, il doit interpréter les signes.
Dans la scène décrite, il y a des signes annonciateurs du dénouement et notamment des couleurs symboliques : la boisson offerte est du lait, boisson de couleur blanche qui peut correspondre à la pureté de l’âme du mendiant.
Le manteau bleu du mendiant est de la couleur du ciel, c’est-à-dire qu’il symbolise la religion, la sainteté.
(cf représentation de la Trinité chez les catholiques)
Conclusion
- Poème narratif et descriptif qui présente un mendiant qui se révèle progressivement aux yeux du narrateur être un homme de Dieu.
- La poésie a un rôle social pour V. Hugo. Le poète veut dénoncer la misère. Œuvre engagée de Hugo, il veut sensibiliser ses contemporains à la misère. Cf Discours sur la misère prononcé devant les députés en 1849, roman Les Misérables, 1862.
- Ouverture : Le poème rappelle indirectement quelle est la mission du poète : il est voyant, il déchiffre le monde, il décryte les signes, il voit l’avenir : cf « Fonction du poète », Les Rayons et les ombres, 1840 :
« Peuples ! écoutez le poète !
Écoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit, sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé.
Des temps futurs perçants les ombres,
Lui seul distingue en leurs flancs sombres
Le germe qui n’est pas
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