Le mariage de Figaro de Beaumarchais
Par Christopher • 13 Mars 2018 • 1 345 Mots (6 Pages) • 755 Vues
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Un comique de geste
-Acteurs de la scène très mobiles. Didascalies indiquent leurs actions notamment celles de F tj en mvt rappelant le bouffon de la commedia del arte : « lui prend les mains » l.4, « se frottant la tête » l. 61, « court après elle » l.16.
-Personnages tj gais et vifs malgré les épreuves qu’ils s’apprêtent à traverser. Quand F perplexe se « frotte la tête » prenant conscience de la duplicité de son maître -> S en rie malgrè la gravité de la situation.
Un comique verbal
Exploité de différentes manières :
-A travers un langage imagé et familier : « zeste » l.26, « crac » l.28, friponne » l.67.
-A travers différentes allusions grivoises : «Apprends qu’il la destine à obtenir de moi secrètement certain quart d’heure, seul à seule» l.53-54, «Quand je pourrai te le prouver du soir jusqu’au matin» l.92-93.
-Surtout à travers l’ironie de S -> refuse d’exprimer clairement le nœud du pb et donner explication par sous entendu : « en deux pas, il est à ma porte, et crac, en trois sauts… » l.31-32.
-Double effet comique de ce sous entendu -> 1) réutilisation expression de son fiancé « crac, en trois saut me voilà rendu » l.28 avec un sens nouveau. Inachèvement de sa phrase donne le loisir d’imaginer la suite mais suggère très fortement. 2) Spectateur comprend où veut en venir S mais pas F « Qu’entendez-vous pas ces paroles ? » l.33. Utilisation « vous » -> distance soupçonneuse.
-Litote « il espéra que ce logement ne nuira pas » l.39-40 -> précise manigances de Comte de façon ironique.
-Ironie en décrivant Bazile l. 40 à 42. Les adjs sont employés de manière sarcastique + double sens de l’exp « maître à chanter » (acceptation 1ère mais aussi maître chanteur)
3. Une critique sociale
Les lieux symbolisent l’appartenance physique des serviteurs
-Pièce évoquée comme assez pauvre « Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu ». F la voit comme un kdo du Comte : « la chambre du château la plus commode » l.23-24 mais ne voit que l’aspect pratique pour faciliter leur travail.
-Situation symbolique de la chbre comme l’explique S ; quand son valet est envoyé en mission -> que deux pas à faire pour rejoindre S.
-Chbre au centre des appartements du château comme couple S/F au centre de la pièce.
-Le Comte s’accorde de posséder physiquement ses serviteurs, il les installe où il le souhaite. C’est ce à quoi S répond « je n’en veux point » l.15. Refuser le cadeau de la chambre est le moyen pour Suzanne de s’émanciper des volontés de son maître et de la naïveté de son fiancé.
Un maître qui manque de vertu
-Amour entre S/F sincère opposé à l’image du libertin renvoyée par la Comte -> H manipulateur («Apprends qu’il la destine à obtenir de moi secrètement certain quart d’heure, seul à seule» l. 53 à 55), qui utilise Bazile pour exercer une forte pression sur Suzanne.
-H de peu de foi et de conviction -> il a aboli le droit de cuissage mais souhaite le rétablir pour lui-même : « s’il l’a détruit, il s’en repent ; et c‘est de ta fiancée qu’il veut le racheter en secret aujourd’hui » l.59-60.
Ainsi, la scène d’exposition oppose l’image des serviteurs à celle du maître et laissant déjà transparaître une critique sociale.
Conclusion
Le mariage de Figaro s’ouvre sur une scène classique d’exposition qui permet de présenter les personnages principaux et une partie de l’intrigue. Sur un ton comique et badin, Beaumarchais entend divertir son spectateur tout en proposant une critique sociale, à travers l’opposition entre le couple soudé et sincère que forment Figaro et Suzanne et le libertinage du Comte. Cette supériorité du valet sur le maître illustre les injustices sociales de la société de l’Ancien régime et plaide en faveur d’une société plus juste et égalitaire. En cela, Le Mariage de Figaro s’inscrit dans le mouvement de lumières.
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