La Double Inconstance - Acte 1, scène 1 - Marivaux
Par Ninoka • 25 Septembre 2018 • 921 Mots (4 Pages) • 2 129 Vues
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On peut partager ce passage en 4 parties :
- La tirade de Trivelin (p. 42)
- Un dialogue entre Silvia et Trivelin
- La tirade de Silvia (p. 44)
- Un autre dialogue qui découle de la tirade
La tirade de Trivelin est construite sur une question rhétorique, « n’êtes-vous pas déjà servie comme si vous étiez sa femme ? » Celle-ci est suivie d’une énumération : « Voyez les honneurs qu’ils vous fait rendre, le nombre de femmes qui sont à votre suite, les amusements qu’on tâche de vous procurer par ses ordres. » Cette énumération met en avant les richesses du prince.
Dans la tirade de Silvia, le langage utilisé est beaucoup plus cru, direct et moins truffé d’artifices que celui de Trivelin. « Que m’importe cette musique, ces concerts et cette danse dont on croit me régaler ? Arlequin chantait mieux que tout cela, et j’aime mieux danser moi-même que de voir danser les autres, entendez-vous ? » Silvia ne cherche pas à convaincre Trivelin mais ne fait que se défendre. Elle donne de l’importance à la qualité alors que Trivelin valorise la quantité : « S’il [le prince] est si jeune et aimable, tant mieux pour lui, j’en suis bien aise, qu’il garde tout cela pour ses pareils, et qu’il me laisse mon pauvre Arlequin […] qui n’est pas plus riche que moi. »
Dans son argumentation, Trivelin incite Silvia à épouser le prince qui lui promet de l’argent (p. 42 : « Eh, Madame ouvrez les yeux, voyez votre fortune, et profitez de ses faveurs. ») tandis que Silvia préfère l’amour à l’argent (p. 44 : « Une bourgeoise contente dans un petit village vaut mieux qu’un princesse qui pleure dans un bel appartement. »). Marivaux fait ici une critique du matérialisme.
Aux pages 40 apparaît le champ lexical de la raison (raison, raisonnable). Cependant, il est évident que Silvia ne veut pas être raisonnable, elle est amoureuse. Trivelin essaye de lui donner des conseils : « Vous avez soupé si légèrement, que vous serez malade, si vous ne prenez rien ce matin. » Silvia répond qu’elle « hait la santé et [qu’elle est] bien aise d’être malade. »
Conclusion
Marivaux critique ici l’amour et ses artifices au travers du langage. Il dénonce aussi les préférences pour le matérialisme au travers de l’opposition entre les deux mondes de nos personnages.
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