Dans les textes de Cartier et de Lahontan, les Français sont-ils présentés de la même façon ?
Par Junecooper • 25 Septembre 2018 • 1 148 Mots (5 Pages) • 1 686 Vues
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Explication 2.2
En revanche, dans le récit de Lahontan, le Sauvage semble être traité au même piédestal que Monsieur le baron. Cette façon de se rapprocher par la découverte de l’autre témoigne d’une saine réciprocité et tente de minimiser le sentiment de supériorité d’un peuple à l’autre.
Argument principal 3 (point de vue)
Malgré que les textes traitent d’un même sujet, soit le contact et la découverte du peuple Amérindiens, de son mode de vie, la manière dont Cartier et Lahontan présentent les Français diverge.
Sous-argument 3.1
Cartier perçoit le peuple Amérindiens sous le contrôle d’un seul chef et doit, par conséquent, miser sur son contrôle de dominance afin de manipuler la crédulité du capitaine afin d’établir une relation pour parvenir à réaliser les projets des Français au niveau du territoire, un enjeu important dans cette époque des découvertes.
Illustration 3.1
La manipulation sournoise des Français à la rencontre de deux modes vie différents, « À ceci il acquiesça et peu à peu s’approcha du bord de notre navire, croyant avoir ladite hache. … il en entra deux ou trois dans leur barque et on les fit entrer dans notre navire, de quoi ils furent bien étonnés ». L’usage des verbes et des qualificatifs désigne la relation dominant/dominé.
Explication 3.1
Ceci équivoque la rencontre de deux civilisations complètement différentes, le mode de vie des Amérindiens devient rapidement sous le joug des Français. Désormais, les Français
dominent et semblent bénéficier d’une grande liberté.
Sous-argument 3.2
À l’inverse, Lahontan met en scène certaines similitudes au niveau du mode de vie des Français au travers de l’incarnation du bon sauvage, Adario, et fait transparaitre la présence de la pauvreté qui règne au sein des deux civilisations.
Illustration 3.2
« Hé! Combien y en a-t-il parmi vous, qui couchent sur la paille, sous des toits ou des greniers que la pluie traverse de toutes parts, et qui ont de la peine à trouver du pain et de l’eau ? J’ai été en France, j’en parle pour l’avoir vu […]. »
Explication 3.2
Notamment, l’exclamation d’Adario intensifie le fait que les Européens n’ont rien à se vanter ayant constaté de lui-même. Adario symbolise un sauvage libéré, qui semble vivre comme bon lui semble. Son affirmation vient compenser la perception des Européens du mode de vie des Hurons - ces deux civilisations ont bien plus en commun. Plusieurs écrivains et philosophes du Siècle des lumières utiliseront la figure du bon sauvage, dans le genre d’Adario, pour juger librement, mais subtilement, dans le regard de l’autre, les faiblesses de la civilisation européenne.
INTRODUCTION
La découverte de l’identité collective et l’appropriation de notre culture reposent sur un fondement riche, soit les différents courants littéraires qui ont marqué au fil des époques notre imaginaire, mais aussi la véracité pure de ce que nous sommes et connaissons aujourd’hui. À cet égard, la tradition littéraire du voyage et des découvertes tant pour le caractère ethnographique et géographique(source page 16 livre) a marqué la progression de notre littérature, mais a réussi à renforcer notre identité collective. S’inspirant des écrits de voyage, Cartier, dans Extrait de Voyages en Nouvelle-France, de Jacques Cartier (1534) et Lahontan, dans Dialogues de Monsieur le baron de Lahontan et d’un Sauvage dans l’Amérique, (1703), ne présentent pas les Français de la même façon. Même si le thème de la supériorité est bien présent dans les deux récits, ceci s’oppose à la vision qu’ont les Français envers les Amérindiens selon chacun d’entre eux.
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