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Purgation des passions

Par   •  11 Janvier 2018  •  1 790 Mots (8 Pages)  •  600 Vues

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• Dans le préface de Bérénice, Racine dit : "La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour arriver à cette première

Par ailleurs, dans Andromaque, Racine donne à son texte toute une profondeur de champ historique à travers de de simples périphrases («fils d'Achille», «fils d'Agamemnon», «fille d'Hélène», «veuve d'Hector», «ta Troyenne»...) ou de véritables tableaux, et des hypotyposes qui sont des descriptions qui consiste à décrire une scène de manière réaliste, animée et frappante de façon à ce que le lecteur ait l'impression de la vivre, comme par exemple l’évocation de la nuit de carnage subie par Troie (vers 992-1008), le souvenir des dernières paroles d’Hector (vers 1018-1026). Racine a également élaboré un grand nombre de métaphores où il a usé des registres du feu et de la flamme, de la nuit, du corps humain (les yeux, les bras, le coeur, le sang) pour accentuer le style tragique. Dans I'obscurité qui enveloppe la raison d'Oreste, Hermione est métamorphosée en «fille d’enfer» (vers 1637).

Dans Andromaque, l'’amour et la haine sont également deux thèmes profondément liés. Chez Racine, l’amour est passion, souffrance, autant pour celui qui aime que pour celui qui est aimé. Chacun aime celui qui ne l’aime pas : Oreste aime Hermione ; celle-ci aime Pyrrhus et ce dernier aime Andromaque. Mais celle-ci ne peut pas répondre à son amour, parce que son mari a été tué par le père de Pyrrhus, Achille.

L’amour des héros est aussi fort que leur frustration, car ils ne peuvent pas être aimés en retour. Chez Hermione, l’amour est intimement lié à l’amour propre. Cela entraîne du dépit, de la jalousie et de la haine qui la détruit ainsi que son entourage : Oreste tue Pyrrhus. Le seul amour « pur » est l’amour maternel que porte Andromaque à Astyanax.

*La fatalité : Les personnages de Racine ne sont pas maîtres de leur destin, ils le portent en eux. Ils rejettent parfois comme Oreste toute responsabilité sur les Dieux.

*La fidélité : est représentée par Andromaque qui reste fidèle à son défunt mari. Cette fidélité entre en conflit avec le désir de sauver son fils. Elle est en effet déchirée entre son amour pour Hector et la menace de Pyrrhus qui veut tuer son fils si elle ne l’épouse pas.

*La folie : Dans Andromaque, tous les personnages souffrent et ont des comportements pathologiques : Hermione a des accès de fureur sanguinaire ; Oreste va jusqu’à tuer Pyrrhus et sombre dans la folie totale en apprenant le suicide d’Hermione : (Acte V, scène 1, Hermione, seule.)

La mort est donc présente tout au long de la tragédie. Elle sert de décor : avec la mort d’Hector et le massacre des Troyens. Elle constitue aussi l’action : Oreste vient demander la mort d’Astyanax et Andromaque souhaite se suicider pour sauver son fils. Enfin, le dénouement est marqué par le meurtre de Pyrrhus et le suicide d’Hermione.

Ainsi, un grand nombre de procédés et de thèmes sont mis en place par Racine pour contribuer à l'aspect esthétique de la catharsis dans Andromaque.

Dans la tragédie classique, l'intrigue est simple et se déroule dans un lieu unique, en une seule journée : c'est la règle des trois unités. Écrite en alexandrins, la pièce s'organise en cinq actes : l'exposition (acte i), la progression de l'action (actes ii et iii), retardée par l'acte iv, puis le dénouement malheureux (acte v)

(Interet esthétique de la purgation

Un véritable tableau

Comme dans un tableau, les acteurs principaux de cette terrible nuit ont tous une place précise.

Le récit de la dernière nuit de Troie est organisé comme un tableau. Au premier plan et au centre : Pyrrhus, ses victimes à terre, et un peu en arrière Andromaque « éperdue » (v. 1005, p. 72), avec le cadavre du vieux Priam à ses pieds. En toile de fond : les palais qui brûlent dans la nuit (v. 1000, p. 72). On peut imaginer au loin, au-delà des murailles assiégées de Troie, le corps d’Hector traîné ou abandonné. Dans L’Iliade, ces événements n’ont pas tous lieu au même moment, mais c’est justement un caractéristique important de l’art pictural (qui n’est pas chronologique et linéaire) de synthétiser des événements.

Ces vers sont dominés par certaines couleurs. Ce texte constitue une véritable symphonie en noir et rouge. Le noir représente la nuit, l’ombre et le deuil. Le Rouge quant à lui représente le sang (v. 996 etv. 1002, p.72), les flammes et l’ivresse meurtrière (« échauffant » v. 1002, p. 72). Ces deux couleurs dominantes contribuent à créer une atmosphère tragique et dramatique, le rouge et le noir se rejoignant symboliquement dans l’idée de la mort.

Tout en clair-obscur, ce tableau accorde une large part aux jeux de lumière. Ce tableau est fondé sur une série de contrastes entre l’ombre et la lumière : ombre de la nuit qui s’oppose à la clarté du feu (« brûlants » v. 1000, « flamme » v. 1004, p. 72), aux éclairs de lumière lancés par les épées (« fer » v. 1004, p. 72), et même aux étincelles de haine qui luisent dans les yeux de Pyrrhus (v. 999, p. 72). Par-delà la dimension purement visuelle et esthétique, ces jeux de lumière peuvent renvoyer symboliquement à l’idée de la lutte entre le bien et le mal, ou de façon plus concrète à l’idée de disparition du peuple troyen,

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