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Princesse de Clève, La Fayette

Par   •  5 Décembre 2018  •  4 393 Mots (18 Pages)  •  865 Vues

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3. Genre du texte : poésie, roman, théâtre, texte d'idées… est-il possible de déterminer le genre ? quels sont les indices ?

4. Structure du texte : Comment est-il composé ? De combien de parties (cf connecteurs logiques)

5. Tonalité ou registre du texte : lyrique, comique, tragique…

Bilan : Quels outils vais-je utiliser en fonction de ces premiers repérages ?

Quelles connaissances sont susceptibles de m'aider pour analyser le texte ?

La Princesse de Clèves est un roman publié anonymement par Marie-Madeleine de La Fayette en 1678. Cette œuvre est est considérée comme le premier grand roman de la littérature française car il est le premier qui dote son héroïne d'une psychologie complexe. Son portrait s'inspire du roman héroïque et de la préciosité mais relève du roman psychologique par l'importance accordée au portrait moral et surtout à l'analyse à laquelle se livre Mme de la Fayette pour expliquer les vertus dont est dotée sn héroïne.

L’action se déroule, en 1558, à la cour du roi Henri II. Mademoiselle de Chartres, jeune fille de seize ans élevée par sa mère selon de rigoureuses règles de morale, paraît pour la première fois au Louvre. Le prince de Clèves, ébloui par sa beauté, la demande en mariage. Mademoiselle de Chartres accepte ce mariage de raison. Trop tard, la Princesse de Clèves rencontre le duc de Nemours, un coureur de jupons. Naît entre eux une passion immédiate et partagée, à laquelle sa mère, Madame de Chartres la conjure de renoncer. Le roman décrit avec beaucoup de minutie les étapes du sentiment amoureux chez les trois personnages, ses effets sur leur comportement et la lutte de la princesse pour ne pas trahir les préceptes maternels. Souvent partagé entre la passion et le devoir, le héros classique choisit toujours de rester maître de lui-même

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I – Un portrait élogieux de Mlle de Chartres

1 – L’effet d’attente, un art du portrait

Il s'agit de la première apparition de Mlle de Chartres, le lecteur s'attend à ce que l'auteur brosse son portrait qui débute traditionnellement avec le portrait physique. Mais le narrateur se contente de reprendre au début de la description le terme « beauté » pour la désigner : « Il parut alors une beauté », « une beauté parfaite » avec l'emploi de l'adjectif hyperbolique « parfaite » soulignant sa grande beauté et « son esprit et sa beauté ». Cela donne l'impression de théâtraliser l'entrée en scène de la jeune femme et la triple occurrence du mot « beauté » traduit l'admiration qu'elle suscite chez les courtisans.

Les premières phrases de l’extrait créent un effet d’attente. Madame de la Fayette ne révèle en effet pas tout de suite le nom de l’héroïne du roman. Le lecteur la découvre à travers le regard intrigué et admiratif des courtisans. Tout est mis en oeuvre pour retarder son apparition et susciter l’intérêt :

- La formule impersonnelle ( « Il parut alors une beauté à la cour ») qui donne à cet extrait la tournure d’un conte de fée.

- L’article indéfini « un » (« une beauté », « une beauté parfaite ») qui prolonge le mystère sur son identité.

- La convergence de tous les regards vers l’héroïne : «qui attira les yeux de tout le monde« , « elle donna de l’admiration ».

- Afin de faire durer l’attente, Madame de la Fayette ménage une pause dans le récit pour revenir sur le passé et l’éducation de la jeune fille.

L’héroïne n’est nommée directement qu’à la fin du texte (« il fut surpris de la grande beauté de Mademoiselle de Chartres »). Madame de la Fayette met ainsi son héroïne en valeur, dévoilant petit à petit ses multiples qualités.

2 – Mlle de Chartres : un modèle de perfection

La Princesse de Clèves est présentée comme un modèle de perfection. Elle est désignée la première fois par une métonymie (« une beauté ») qui la consacre d’emblée comme une incarnation de la beauté.

Mlle de Chartres apparaît d’autant plus exceptionnelle et distinguée qu’elle se fait remarquer dans un lieu d’exception : la cour. Elle « attira les yeux de tout le monde [...] dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes ».

On relève des hyperboles et des superlatifs : « une beauté parfaite« , « la grande beauté« , « un éclat que l’on n’a jamais vu qu’à elle » caractéristiques du registre épidictique (=relatif à l’éloge)

Son statut social, également exceptionnel, fait d’elle une personne distinguée.

On apprend qu’elle est de la même maison que le vidame de Chartres et « une des plus grandes héritières de France« , « un des plus grands partis qu’il y eût en France ». (superlatifs)

Il faut noter que le portrait de Mlle de Chartres demeure abstrait : aucune précision n’est donnée quant à ses traits. Sa beauté est davantage suggérée que décrite : « la blancheur de son teint que l’on n’a jamais vu qu’à elle », « ses traits étaient réguliers« , « son visage et sa personne étaient plein de grâce et de charmes« Loin de tendre au réalisme, Madame de la Fayette fait imaginer par touches successives une beauté idéale qui fait rêver le

lecteur. La surenchère de procédés hyperboliques, l’abstraction du portrait et l’art de la suggestion participent à l’idéalisation du personnage

II – Une éducation hors du commun

A – Madame de Chartres : une mère d’exception

Madame de Chartres est dépeinte comme une mère d’exception qui concentre toutes les qualités, à l’exception de la jeunesse et de la beauté.

Ses qualités morales sont énumérées dans une suite de substantifs laudatifs mis en valeur par l’adjectif hyperbolique « extraordinaires » : « Le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires« .

A contre-courant des pratiques de son époque, elle s’est retirée de la Cour pour

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