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Mme de la Fayette, Princesse de Clèves

Par   •  24 Septembre 2018  •  1 782 Mots (8 Pages)  •  653 Vues

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ne put que voir Madame de Clèves ». Le verbe pouvoir montre que c’est plus fort que lui et qu’il n’y peut rien. La beauté de cette dernière éclipse toutes ces concurrentes.

• De plus, le Duc fait preuve de modestie, d’humilité et de galanterie. Il est plein de tact et est subtile lorsqu’il lui parle « Mme de Clèves n’a pas les mêmes raisons pour deviner qui je suis ».

TRANSITION : La rencontre entre Mme. De Clèves et le Duc constitue certes un topos romanesque, mais les circonstances qui l’entourent en font une scène clé pour le reste de l’histoire. En effet, cette rencontre qui semble prédestinée indique que le sort des personnages ne dépend pas d’eux, et qu’ils ne pourront pas y échapper.

II. Rencontre piégée, détournée par le jeu social.

A. Cadre exceptionnel :

• Nous sommes à la cour du roi et le jour des fiancées de la fille du roi : c’est une situation brillante, un cadre et une circonstance exceptionnel. champ lexical de la fête : bal/ festin royal/ parure : + 5 occurrences du verbe « danser » champ lexical de la cour et de l’aristocratie : prince L1/ la Cour L 2/ festin royal L 6/ le Louvre L 6 (résidence royale).

• Il s’agit donc d’un cadre brillant (idéal précieux). Tout semble parfait ainsi qu’en témoignent les termes valorisants « beauté » « air brillant » « admiration » « étonnement » ou encore « louanges ».

• Le but du bal est de voir et d’être vu.

• Nous avons ici une mise en scène caractéristique du classicisme, tout semble parfait : ex du soin porté aux parures.

TRANSITION : Cette grandeur contribue à dramatiser la scène, car la rencontre a lieu dans un cadre public, sous les yeux de la noblesse qui va participer à cette rencontre.

B. Le rôle perfide de la cour :

• Cette rencontre semble mise en scène par le roi et son entourage : - « il se fit assez grand bruit…à qui on faisait place » : entrée théâtrale de Nemours orchestrée avec la complicité de la Cour - le roi s’adresse à Mme de Clèves d’un ton impératif «il lui cria de prendre celui qui arrivait » tel un metteur en scène parlant à ses acteurs dont il dirige ici le regard (après l’ordre donné par le roi, la princesse, de fait, « se [tourne] et [voit] » Nemours) et les mouvements (les 2 héros se trouvent dans l’obligation de danser ensemble). De fait, le roi collabore lui-même à la naissance de cette passion adultère.

C’est une façon pour la narratrice de montrer que les relations amoureuses, toujours plus ou moins soumises au regard d’autrui, ne sont pas libres à la Cour.

• En effet, les courtisans ne se contentent pas d’organiser, de provoquer les relations amoureuses, ils les encouragent et les attisent - par leurs regards et leurs commentaires élogieux « murmure de louanges » qui ont pour effet d’isoler les 2 héros qui constituent à leurs yeux un couple parfait.

TRANSITION : La cour a tendance à mettre Mme. de Clèves dans l’embarras, elle qui n’a pas le droit à l’erreur

C. Conséquences de ce jeu cruel pour la princesse dans le dialogue indirect qu’elle a avec Nemours

• La princesse est une femme mariée, réservée, qui n’a aucune expérience de la Cour : elle ne veut ni ne peut avouer qu’elle a identifié son cavalier. Elle se trouve donc dans l’obligation de dissimuler, de peur de laisser paraître que le duc ne lui est pas indifférent : « Je vous assure…si bien que vous pensez ».

• Mais c’est sans compter sur le rôle perfide de la dauphine qui se plaît à mettre mal à l’aise la princesse et qui se divertit d’une façon un peu cruelle de son embarras : - dans sa 1ère réplique, la dauphine la pousse à avouer elle-même qu’elle a reconnu Nemours : « Je crois…le sien ». - dans sa 2ème réplique, la dauphine tente d’abord de rétablir la vérité (« Vous devinez fort bien » : la princesse est accusée de mensonge devant Nemours !), puis elle interprète le silence de la princesse comme le signe que Nemours a toutes les chances de se faire aimer d’elle : « et il y a même qqch d’obligeant… sans l’avoir jamais vu ».

La princesse se trouve donc piégée par la dauphine. En femme mariée et en femme dotée d’une haute moralité, elle cherche à refouler cette passion naissante. Le signe de sa passion est négatif (refus), elle cherche à réprimer ses sentiments.

Conclusion :

Par de nombreux aspects, cette scène de rencontre correspond parfaitement au cliché romanesque du coup de foudre : les circonstances, le décor et les personnages sont exceptionnels, ce qui va renforcer le caractère dramatique de la passion qui s’ensuivra, et qui est pour l’instant toujours pas claire : l’héroïne elle-même n’a pas encore compris ce qui lui arrive.

M. de Nemours et Mme. de Clèves semblaient destinés à se rencontrer, et pourtant il ne semble pas y avoir d’issue heureuse pour leur passion, puisque Mme. de Clèves vient de se marier. Mme de Lafayette construit ainsi une sorte de suspense : cette scène est le moteur du reste du roman.

Pour finir, on peut comparer ce coup de foudre à un autre coup de foudre : celui que le prince de Clèves à éprouver pour Mlle de Chartres quand il la rencontrait dans une bijouterie mais cette amour est à sens unique, ou encore avec le chevalier des Grieux qui tombe sous le charme de Manon dès la première rencontre, alors qu’elle n’éprouve rien en vers

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