Commentaire de texte - La princesse de Clèves - Madame de la Fayette
Par Ramy • 6 Juillet 2018 • 1 777 Mots (8 Pages) • 815 Vues
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A ) Mme de Chartres : une mère d’exception
Dans cet extrait Mme de la Fayette fait aussi une éloge de Mme de Chartres qui s’est chargée de l’éducation de sa fille et lui a transmis ses valeurs. Elle est présentée comme une femme forte et méritante car elle était seule à élever sa fille après le mort de son époux. À contre-courant des pratiques de son époque, on apprend qu’elle s’est retiré de la cour pour faire le deuil de son mari, ainsi que se consacrer à l’éducation de sa fille « plusieurs années sans revenir à la cour » ligne 7 ou encore « pendant cette absence » (l.8). « Elle ne travailla pas seulement à cultiver » ligne 9 suggère que l’éducation de sa fille a été un travail régulier, patient, long et minutieux. Le narrateur insiste par ailleurs sur ses qualités morales puisqu’elle est présentée comme une femme « dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires » (l.6). Elle est très fière des qualités exceptionnelles de sa fille dont elle est en partie responsable comme l’indique « extrêmement glorieuse »(l.24).Ce portrait semble suggérer la perfection morale de Mme de Chartres qui est présentée comme irréprochable. C’est une mère attentive qui cultive aussi bien la beauté que l’esprit de sa fille et qui s’oppose aux femmes de son époque, il faut savoir qu’au XVIIe siècle les jeunes filles lorsqu’elles recevaient une éducation était éduquer au couvent ou par un précepteur, on comprenez donc toute l’originalité de l’implication de Mme de Chartres qui se charge elle-même de l’éducation de sa fille comme nous le montre les lignes 8 et 9 avec le lexique de l’éducation « donner ses soins », « travailla à cultiver » « songea aussi a lui donner. »
À travers Madame de Chartres c’est en réalité madame de Lafayette qui nous transmet un programme éducatif original pour élever les jeunes filles. Elle critique implicitement l’éducation traditionnelle qui repose sur l’évitement de nombreux sujets dont l’amour et la galanterie. Ce jugement critique de la romancière transparaît dans l’emploi du présent de vérité générale « la plupart des mères s’imaginent », « Les malheurs domestiques ou plongent les engagements », « qui est des mais son mari », L’education crée par Madame de La Fayette loin d’être fondée sur la contrainte, s’appuie sur la franchise et la confiance réciproque. C’est ainsi que Mme de Chartres aborde avec sa fille tous les sujets afin de la persuader et non de la contraindre.
B) Une Préparation à la vie de cour et aux risques qu’elle comporte
L’éducation dont bénéficie Mlle de Chartres est une éducation basée sur le dialogue et ou l’Esprit et la beauté ainsi que la vertu et l’amabilité sont placé au même niveau. C’est une éducation surtout originale par l’enseignement moral que Mme de Chartres donne à sa fille. Le narrateur insiste d’ailleurs comme dit précédemment sur la différence entre Mme de Chartres et les autres mères notamment avec la phrase « La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner » qui mentionne l’attitude habituelle des mères a dissimuler les dangers de la séduction à leur filles ce qui s’oppose bien a ce que pense Mme de Chartres qui en tant que mere moderne et ouverte n’a pas peur des mots est parle de galanterie et des hommes a sa fille.
Mme de Chartres oppose l’attitude des « hommes », considérés comme des séducteurs peu fiables par « leurs tromperies et leur infidélité » et « peu de sincérité » ; et d’autre part, celle des femmes qui se laissent abuser par ces séducteurs.
Mme de Chartres en opposition cela explique à sa fille ce qu’est l’« honnête femme », Il s’agit d’un phénomène rare et singulier qui permet d’éviter « les malheurs domestiques »(l.15) auxlesquels la plupart des femmes de la cour sont suggérer être entrainées. Etre une « honnete femme » amene la « vertu », « l’eclat », et « l’elevation » mais il est difficile de le rester et cela nécessite donc un combat permanent .
Pour Mme de Chartres, la condition du bonheur est « aimer son mari et d’en être aimée ». Le mariage semble donc être le seul aboutissement de la vie d’une « honnête femme ».
Mme de Chartres se consacre ainsi à un enseignement complet et très habile car elle ne cache pas à sa fille les malheurs à être infidèle mais elle ne lui masque pas non plus ce qu’il peut y avoir « d’agréable ».
Elle lui parle des dangers de l’amour, ainsi que le fait qu’un couple équilibré est la clé de tout.
Conclusion
Pour conclure on peut dire que ce portrait de Mlle de Chartres laisse présager un destin exceptionnel car il la présente comme l’incarnation de la perfection par sa « beauté parfaite », son appartenance à la haute noblesse, sa pureté et sa vertu qui lui viennent de l’éducation irréprochable qu’elle a reçue de sa mère.
Mme de la Fayette nous offre ici un portrait élogieux de son personnage qui ne permet cependant pas de la singulariser puisque toutes les héroïnes de roman héroïque présentent ces caractéristiques. Au cours des siècles, la volonté de présenter un héros au qualité parfaite évolue vers l’idée d’un héros plus réaliste voir vers un antihéros tel que Manon Lescaut dans le roman l’abbé prevost.
(M)
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