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Pierre et Jean, Chapitre IV - Maupassant

Par   •  3 Mai 2018  •  1 041 Mots (5 Pages)  •  598 Vues

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Pour cette seconde grande partie, l’étude porte sur la mise à distance de la figure maternelle, constituée des deux sous parties « une femme ordinaire » et « un type romanesque ».

La mère de Pierre est selon lui une femme comme les autres, le vocabulaire qu’il emploie lui permet de considérer la situation d’un esprit clair et de comprendre que cette femme n’est pas parfaite : « sa mère […] cette femme simple, chaste et loyale ! », la comparaison « comme une autre » associe Madame Roland à une femme lambda. La question rhétorique « Pourquoi serais-t-elle différente d’une autre bien qu’elle fût ma mère » témoigne de la désillusion de Pierre qui parvient à formuler l’accusation contre sa mère, Pierre semble grandir dans ce conflit intérieur et se rend compte petit à petit que l’idéal féminin qu’il pensait être dans sa mère n’est qu’espéré, l’emploi du pluriel « comme les fillettes qui épousent le garçon doté que présentent les parents » atteste d’une réalité sociale dont la mère n’est pas exclue. Pour que celui-ci puisse accepter la culpabilité de sa mère, Pierre doit admettre que sa mère n’est qu’une femme ordinaire.

La mise à distance de la figure maternelle se traduit par son association à un type romanesque : celui des livres romantiques. La métaphore « enfermé, emprisonné dans la boutique » associe la vie conjugale à une prison et fait penser à une princesse séquestrée en haut d’une tour par un homme méchant qui correspond à la situation initiale d’un conte. L’adjectif dépréciatif « un mari vulgaire » corrobore (renforce) cette image. Cette femme semble chercher son idéal de vie dans les livres et dans les intrigues dramatiques : « lisant des livres, applaudissant des actrices mourant de passion sur la scène », l’idée du prince qui vient sauver la femme enfermée est introduite comme l’élément perturbateur dans les contes : »et puis un homme un jour était entré comme entrent les amoureux dans les livres ». L’antithèse entre « un mari vulgaire et parlant toujours commerce » et la jeune femme qui rêve de « clair de lune, voyage » souligne l’insatisfaction de cette dernière. Pierre désapprouve donc la volonté de sa mère de faire ressembler sa vie à un conte de fée.

Ce passage traduit le conflit intérieur de Pierre, ce dernier apparaît en effet comme traversé par des impulsions dont il n’est maître. C’est un personnage divisé au terme d’une opération porteuse de vérité qui va le conduire à l’exil.

Cet extrait de Pierre et Jean montre donc le dilemme auquel Pierre doit faire face et qui va causer son exil. De tout ceci ressort une réponse à la question posée « En quoi cette scène est-elle cruciale et annonce la fin roman ? ».

Cette scène est cruciale car c’est le moment où Pierre fait un des plus importants choix de sa vie (s’exiler ou révéler la vérité sur ce qu’il sait), et annonce donc la fin du roman car à partir de maintenant on saura que le choix de Pierre a été l’exil et donc on sait comment se termine l’histoire.

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