Lecture analytique Micromégas, chapitre IV, Voltaire

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supérieurs cherchent tout d’abord à utiliser leur sens afin de prouver leurs idées : « ils tâtèrent partout » ou « ils ne reçurent pas la moindre sensation. ». On retrouve un discours similaire dans le chapitre II où les géants comparent le nombre de sens qu’ils possèdent, pour eux la clé du savoir. Voltaire réalise dans Micromégas un éloge du mouvement empiriste de John Locke, qu’il admire. En effet, ce mouvement théorise que les pensées et les idées proviennent de notre expérience et de nos sens, à l’inverse de Descartes.

Voltaire utilise aussi l’idée de l’altérité de manière plus directe en comparant l’homme et sa condition en avec d’autres : Micromégas et le Saturnien.

Voltaire nous invite déjà à relativiser l’importance de la race humaine sur l’échelle de notre univers.

Tout d’abord, c’est notre planète qui est dénigrée comme une « taupinière ». et puis, « Ils eurent fait le tour du globe en trente-six heures », un de ses océans étant rien qu’ « un autre petit étang » la Méditerranée une « mare, presque imperceptible pour eux ».

La satire de notre planète comme un objet minuscule à l’échelle de ces géants et de l’univers a pour but de nous montrer que l’échelle humaine est en comparaison microscopique. Elle est si réduite pour les géants qu’ils ne « reçurent pas la moindre sensation qui pût leur faire soupçonner que nous et nos confrères les autres habitants de ce globe avons l’honneur d’exister », nous ne sommes même pas mentionné tel est notre insignifiance à leur égard. Notre existence n’est même pas mentionnée avant la fin du chapitre suivant, l’avant-dernier du conte.

Dans l’ensemble de ce conte philosophique, Voltaire utilise le principe du « gai savoir » originaire de Rabelais.

En effet, tout en utilisant un registre satirique drôle et plusieurs situations comiques divertissant le lecteur, il fait passer des messages concernant la condition humaine tel que la relativité de l’humanité et de sa planète dans l’univers ou encore des réflexions sur de nombreux sujets philosophiques de l’époque tel que les théories sur la connaissance humaine et l’observation scientifique.