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Lecture analytique de Thérès Desqueyroux de Mauriac, chapitre IV

Par   •  27 Août 2018  •  2 331 Mots (10 Pages)  •  844 Vues

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- Champ lexical de la violence : « elle le repoussa », « d’une main brutale », « le précipiter », « la femme ayant rejeté » lignes 6 7 8

>Jalousie envers Anne :

- Anne vit l’inverse de ce que vit Thérèse : Opposition entre Thérèse au bord du suicide « Penchée sur le gouffre de pierre » ligne 21et la sensualité vécue par Anne « extrême bord de la dernière caresse »

- Jalousie envers le sentiment amoureux qui donne des ailes à Anne : « S’il me disait de le suivre, je quitterais tout sans tourner la tête » ligne 16

- Jalousie envers le bonheur éprouvé : « la seule approche dépasse toutes les joies » 17

Haine d’Anne :

- A travers ses actes : « Elle déchira les lettres en menus morceaux »

- Insulte : « cette petite idiote là-bas » ligne 26

- Volonté de lui faire vivre le même enfer qu’elle : « Si elles ne possèdent rien d’autre en commun, qu’elles aient au moins cela » ligne 28

- Elle cherche à détruire ses illusions : « il fallait qu’elle sût, comme Thérèse, que le bonheur n’existe pas » ligne 27 : Enumération et gradation : l’ennui, l’absence de toute tâche haute, de tout devoir… » ligne 28

- Dénigre Anne à travers le discours indirect libre : « Anne, après tout, n’est pas si riche » ligne 35

- Cherche à la pousser avec un homme qu’elle n’aime pas : « Si Anne manquait le mariage Deguilhem, ce serait un désastre » ligne 34

> Toutes ces réactions sont des réactions de jalousie, qui montrent aussi l’ambigüité du sentiment qu’elle éprouve. Lorsqu’elle apprend qu’Anne n’est pas aimée par Jean, sa jalousie se calme.

b. Un désir de mort

Le dégoût pour Bernard se transforme en désir de mort :

- Métaphore filée de la mort omniprésente, annonçant la suite du roman :

- Comparaison : « Sommeil profond et comme éternel » ligne 13 14

- « Le précipiter hors du lit, dans les ténèbres »ligne 8

- « Sa respiration ne s’entendait même pas » ligne 12

- Métaphore du cadavre : « sur ce corps » ligne 11, « l’homme immobile »,ligne 11 « la femme ayant rejeté sur ce corps la couverture » (comme on recouvre les cadavres d’un drap) ligne 14

- Opposition entre Bernard présenté comme une victime « il dormait, Adam désarmé et nu » ligne 13 , « son front pur encore, sa tempe sans ride » 13 et Thérèse qui par opposition est associée à Eve, la tentatrice, à l’origine du malheur des hommes. Thérèse est également désignée par l’expression « La femme » : à travers l’article défini « la », ligne 14

- L’article défini « la » est un moyen de généraliser le propos, Thérèse est comme beaucoup de femmes, malheureuse dans son mariage elle peut songer à tout faire pour échapper à son cauchemar.

- L’article défini « la » est un moyen de dénigrer l’attitude de Thérèse, de la présenter comme un être maléfique.

Conclusion : c’est surtout le point de Thérèse qui fait de Bernard un monstre. > fantasme d’avoir le premier rôle.

L’évocation du suicide marque un profond désespoir :

- Métaphore du précipice : « Penchée sur le gouffre de pierre » ligne 21

- Image de la mort : « Tache de son corps en bouillie sur la chaussée » ligne 24

- Imagine la réaction des curieux qui s’intéresseraient à sa mort : « Ce remous d’agents, de rôdeurs » ligne 25 fantasme d’avoir le premier rôle.

- Refuse néanmoins le suicide à travers la négation : « Elle ne souhaitait pas de mourir » ligne 26

- Trop d’imagination pour te tuer, Thérèse. Ligne 25 Dans ce contexte, qui s’adresse à Thérèse ? Le narrateur s’est déjà adressé à elle en préambule au roman, et cela arrivera de nouveau au cours de la narration. Ici, il pourrait aussi s’agir de paroles que la jeune femme s’adresse à elle-même.

L’hypothèse de son suicide évacuée, il ne reste alors que deux solutions : se venger d’Anne et empoisonner son mari.[pic 3]

Conclusion : reprendre les lignes de ce qui a été dit.

Ce texte concentre plusieurs thèmes du roman : la solitude auprès de Bernard, dont on découvrira plus tard la médiocrité ; et l’impossibilité de communiquer : son mari dort et son amie vit une expérience opposée. Le lecteur hésite entre compassion, ce qu’a réclamé le narrateur à l’orée du roman, et horreur quand il pressent que Thérèse fantasme la mort de son mari, comme seul échappatoire.

Ouverture.

Comme dans beaucoup d’œuvres du XXème, le lecteur ne trouvera pas toutes les réponses à ses questions au sein de l’oeuvre, et une fois le livre refermé on ne saura toujours pas si Thérèse est excusable ou non de son geste.

Une femme qui ressemble à une Emma Bovary du XXème siècle : espoir avant le mariage, désillusion dans le mariage. Mais pas la même vengeance : l’une prend des amants, l’autre essaie d’empoisonner son mari. Et se débat sur le chemin de la rédemption. (rachat, expiation)

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- « Je prends Thérèse Desqueyroux lorsqu’assurée du non- lieu, elle quitte le juge d’instruction pour rejoindre le mari qu’elle a tenté d’assassiner. En voiture, puis dans un wagon, elle se rem more les circonstances du drame : son passé reflue sur son présent. Elle réfléchit en même temps à ce que devra être son attitude devant le mari, sa victime qu’elle est au moment d’affronter : le proche avenir bat de sa vague le présent qui s’écoule dans ce train qui l’emporte. Voilà la sensation qu’il s’agissait de donner au lecteur : cette minute présente assiégée à la fois par toute une vie révolue et par toute une vie non encore vécue ».

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