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Personne qui se dédouble et qui s'adresse à son reflet.

Par   •  22 Décembre 2017  •  1 959 Mots (8 Pages)  •  394 Vues

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- « Je suis encore vivant ! » (paroles historiques rapportées par Suétone) nouvelle phrase exclamative qui pourrait signifier que d’autres comme lui prendront sa place : la tyrannie n’est pas morte ? cf 1° version 1937 de Camus : « Non, C n’est pas mort . Il est là, là ! Si vous aviez le pouvoir, vous le verriez se déchaîner ce monstre ou cet ange que vous portez en vous ! » C représenterait une face potentielle de chaque spectateur. Pourquoi ce cri alors : simple mise en garde contre le Mal qui est en nous, ou contre le nazisme qui sévit à l’époque ou ses conséquences comme les règlements de comptes de la Libération?

- Sens général de cette mort/suicide = Camus conclut lui-même : « C consent à mourir pour avoir compris qu’aucun homme ne peut se sauver tout seul et qu’on ne peut être libre contre les autres hommes » (préface à l’édition américaine)

Conclusion :

Ce dénouement répond à la convention classique : il règle le sort des protagonistes et met un terme à la conspiration en proposant la mort (en direct contrairement aux règles de la bienséance) du tyran ainsi châtié.

« Tête à tête sombre et limpide/ d’un cœur devenu son miroir », cette scène d’une violence tragique n’est pas exempte d’un certain romantisme dont le héros, allégorie du Mal, prononce/déclame les derniers mots ambigus, afin de laisser le spectateur réfléchir au sens de cet ultime défi. La méditation sur le thème du double fait songer au roman de E.E. SCHMITT La Part de l’autre (2001) qui montre les deux faces d’Hitler et rappelle qu’ « on ne naît pas monstre, on le devient ».

Par ailleurs, ce soliloque n’est pas sans rappeler le monologue final de Béranger dans la pièce de IONESCO Rhinocéros (1960) (théâtre de l’absurde) qui s’interroge sur sa place dans l’histoire et assume sa condition d’homme (« Je ne capitule pas ! »), alors que Caligula y renonce dans une forme de suicide que Camus qualifie de « supérieur ». Faut-il donc imaginer Caligula heureux comme le disait Camus de Sisyphe ? Non puisqu’il constate qu’il s’est trompé (« ma liberté n’est pas la bonne »). En effet, au lieu de libérer les hommes il les a victimisés, terrorisés, mais non convertis à son point de vue. Pourtant certains voient dans sa mort une forme de réussite : ayant désiré enseigner, dans un individualisme monstrueux, la vérité aux hommes en leur montrant l’absurde du monde, il leur a permis de se fédérer et de choisir solidairement la révolte ... (point de vue de B.N. chez Laffont/Bouquins) Sans doute toutes ces victimes s’en seraient-elles bien passé…Mais il est vrai que Cherea a pu être analysé comme la figure du Résistant …

oici le thème de la pièce présenté par l'auteur lui-même :

« Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa sœur et sa maîtresse, que "les hommes meurent et ils ne sont pas heureux". Dès lors, obsédé par la quête de l'absolu, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne. Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l'entraîne sa passion de vivre.

Mais, en postulant que la vérité est de se révolter contre le destin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se détruire soi-même. C'est pourquoi Caligula dépeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu'il faut pour armer contre lui ceux qui finiront par le tuer. »

Dans cette écriture nous essayerons qu’au cours d'une analyse thématique et structurale signaler dans la pièce le schéma actantiel, les péripéties et les autres éléments de cette pièce de théâtre.

ne question, l'absurde

« L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde ». Dans cette phrase est concentrée la puissance d'un conflit, d'une confrontation qui supporte et emporte l'œuvre de Camus. Deux forces qui s'opposent : l'appel humain à connaître sa raison d'être et l'absence de réponse du milieu où il se trouve. L'homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu'à sa raison d'être.

L'homme absurde ne pourrait s'échapper de son état qu'en niant l'une des forces contradictoires qui le fait naître : trouver un sens à ce qui est ou faire taire l'appel humain. Or aucune de ces solutions n'est réalisable.

Une manière de donner du sens serait d'accepter les religions et les dieux. Or ces derniers n'ont pas d'emprise sur l'homme absurde. L'homme absurde se sent innocent, il ne veut faire que ce qu'il comprend et « pour un esprit absurde, la raison est vaine et il n'y a rien au-delà de la raison »

Une autre manière de trouver du sens serait d'en injecter : faire des projets, établir des buts, et par là même croire que la vie puisse se diriger. Mais à nouveau « tout cela se trouve démenti d'une façon vertigineuse par l'absurdité d'une mort possible ». En effet, pour l'homme absurde il n'y a pas de futur, seul compte l'ici et le maintenant.

Une réponse, la révolte

Il faut maintenir l'absurde, ne pas tenter de le résoudre, car l'absurde génère une puissance qui se réalise dans la révolte. C’est connaître notre destin fatal et néanmoins l'affronter, c'est l'intelligence aux prises avec le silence déraisonnable du monde, c'est le condamné à mort qui refuse le suicide. C'est pourquoi Camus écrit : « L'une des seules positions philosophiques cohérentes, c'est ainsi la révolte. Tout n'est pas permis dans la révolte, la pensée de Camus est humaniste, les hommes se révoltent contre la mort, contre l'injustice et tentent de « se retrouver dans la seule valeur qui puisse les sauver du nihilisme, la longue complicité des hommes aux prises avec leur destin.

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