Lecture analytique: Des coches - Montaigne

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Mais le récit de voyage laisse très rapidement place au discours qui fait de ce texte un essai à visée argumentative.

2. Les modalités de la critique

-La critique de Montaigne est fondée sur l’ironie. Il emploie des antiphrases (notamment dans le discours des Espagnols : « qu'ils étaient gens paisibles », « s'ils voulaient lui payer un tribut, ils seraient très bénignement traités » ; « leur demandaient des vivres pour leur nourriture, et de l'or pour le besoin de quelque médecine »).

- La réponse des Indiens est structurée (elle reprend point par point le discours des Espagnols), ce qui en fait des êtres aussi intelligents que les Européens. Montaigne ne les considère pas comme inférieurs, à l’inverse des Espagnols.

- Implicite et indirecte (fausse naïveté des Indiens / développement esprit critique/utilisation du style indirect pour rendre la critique plus forte/subtile)

- Une critique plus directe du narrateur (modalisation du propos : balbutiements, prétendus / Montaigne s’inclut : « notre religion »)

3. L’objet de la critique

- Opérer un renversement (primitif, barbare, cannibale = idées des Espagnols vis-à-vis des indiens / mais Indiens bons et Espagnols barbares)

- Opposition Indiens / Espagnols (nature / civilisations (artifices)).

-La colonisation est fondée sur la conviction que la civilisation européenne est supérieure à la civilisation amérindienne. Au-delà de la colonisation, c’est la civilisation européenne elle-même qui est visée par Montaigne.

Conclusion :Ce texte est une dénonciation de la colonisation et de la civilisation européenne. On assiste, avec le portrait idéalisé de l’Indien, à la naissance du mythe du bon sauvage (fortement repris durant le siècle des Lumières). Montaigne opère un renversement de valeurs, ainsi le barbare prétendu (Indiens) va être aussi intelligent que les colons et ce sera donc les Espagnols dans le rôle du barbare. Cette leçon de relativisme, que l’on retrouve dans d’autres chapitre des Essais, et notamment dans le chapitre « Des cannibales », ainsi que dans « Supplément au voyage de Bougainville » est une illustration de la démarche humaniste de Montaigne.

Pour préparer l’oral :

-Donnez quelques éléments permettant de définir l’Humanisme :

L’humanisme est un courant culturel européen qui s'est développé à la Renaissance. Renouant avec la civilisation gréco-romaine, les intellectuels de l'époque manifestent un vif appétit de savoir. Considérant que l’Homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées, ils considèrent la quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines comme nécessaires au bon usage de ces facultés. Ainsi, cet humanisme vise à diffuser le patrimoine culturel. L’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté ou libre arbitre, de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont, de ce fait, indissociables de la théorie humaniste.

-Donnez la définition du genre de L’essai :

Un essai est une œuvre de réflexion portant sur les sujets les plus divers et exposée de manière personnelle, voire subjective par l'auteur. L'essai peut être polémique ou partisan. C'est un texte littéraire qui se prête bien à la réflexion philosophique, mais aussi à d'autres domaines : essais historiques, essais scientifiques, essais politiques, etc. L'auteur d’un essai est appelé « essayiste ».

-Est-ce qu’il y a d’autres lieux communs dans d’autres textes que tu as étudiés en cours :

Oui, par exemple « Supplément au voyage de Bougainville » de Diderot avec les Tahitiens. Ou encore le passage de « Candide » (Voltaire) ou celui-ci découvre un esclave mutilé par terre.

-Quels sont les registres présents dans le genre de l’argumentation :

Les registres de l’argumentation sont :

- Polémique : Réfuter le discours d’autrui, dénoncer un adversaire en cherchant à le discréditer

- Satirique : Se moquer, dénoncer les défauts des autres par le rire

- Didactique : instruire, transmettre un savoir, progression logique du propos