Lecture Analytique - La Peste, la soirée à l'Opéra
Par Ninoka • 22 Juin 2018 • 1 568 Mots (7 Pages) • 637 Vues
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- Lexique de la séparation : « séparés, exilés » → la scène est un miroir de la scène, à l'image de ce que vivent plusieurs couples.
- Dimension lyrique + pathétique : « plaintes mélodieuses, appels impuissants, Orphée se plaignit, son malheur, pathétique, ses pleurs » → douleurs diverses éprouvées par la population.
- Modalité de la répétition : « depuis des mois, chaque vendredi » → caractéristique du quotidien des Oranais depuis le début de l'épidémie ; la mise en abyme de la Peste & ses conséquences est ainsi prégnante.
B. La mort du chanteur, au moment où Eurydice échappe à Orphée
- Lyrisme : « demandait […] au maître des Enfers de se laisser toucher par ses pleurs » → Orphée était un poète savant manier particulièrement les mots é la musique, pour charmer les Dieux.
- La peste, qui cause la mort du chanteur et donc d'Orphée, modifie la cours du mythe : il n’est plus de voix, plus de chant possible pour exprimer la douleur. Le saccage est absolu, la mort règne en maître. La peste rend ainsi tout vain et inutile : le monde protégé que semblait être la salle de spectacle, qui affirme la suprématie de la création artistique , est aussi détruit', pour ne plus laisser que « des images de ce que semblait être leur vie d'alors : la peste sur scène » → La lecture de ce passage s'effectue ainsi à plusieurs niveau.
C. Une image de l’absurdité de la conditions humaine
- Phrase : « le moment où Eurydice échappait à son amant » → l'opéra de Gluck port une vision tragique : la mort sépare les amants. L'homme est donc condamné à voir détruit ce à quoi il tient & qui peut le rendre heureux. Tout semble vain : l'homme doit accepter sa condition mortelle et rien n'est assez fort pour l'aider à affronter le mal absolue que constitue la peste.
- Le théâtre n'est qu'un lieu d'apparences sociales : l'habit n'est pas suffisant pour chasser la peste... Il ouvre véritablement les yeux des hommes, en agissant comme un révélateur & en les obligeant à se voir tels qu'ils sont. L'acteur n'est ainsi plus qu'un « histrion désarticulé », « tout un luxe devenu inutile » → Cet opéra, et les conditions dans lesquelles s'effectue la représentation ce soir-là, offrent un miroir démultiplié aux spectateurs.
Conclusion :
S'ils se rendent à l'opéra pour oublier leurs malheurs depuis qu'ils vivent sous le règne de la peste, les Oranais vont y entendre, ce soir-là, l'écho de leurs plaintes de séparés & y voir la mise en scène des souffrances qui leur sont devenues habituelles. La mort du chanteur en plein représentation fait de la pest un acteur à part entière, capable de briser les conventions théâtrales & d'imposer sa toute-puissance en fauchant Orphée avant la fin du mythe. La mise en abyme des éléments quotidiens est ainsi doublée d'une relecture de l’histoire d'Orphée & d'Eurydice, suggérant au lecteur la tragédie absolue de la condition humaine.
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