Lecture Analytique, J'accuse, Zola
Par Orhan • 28 Août 2018 • 2 019 Mots (9 Pages) • 725 Vues
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d’intégrité morale.
Les accusations sont présentés comme émanent d’une soif de justice, « je n’ai contre eux ni rancune ni haine », ces accusations sont assorties à une réelle violence à polémique. Il cherche à créer le débat. Il y a tout de même des insultes, « une enquête scélérate ». Le superlatif, « la plus monstrueuse partialité », « les plus saugrenues et les plus coupables ». Il arrive bien à distinguer l’homme mauvais du système néfaste dans lequel il vit. Il distingue le responsable de cet acte, qui émane lui même d’un système néfaste, « quant aux gens que j’accuse », il les caractérise comme était « des entités », « des esprits de malfaisance sociale ». C’est ce qui fait qu’il ne recours pas à l’insulte personnelle mais à l’accusation des responsables. L’image de ses adversaires est connoté de manière très péjorative, avec l’expression « machination saugrenue », « faiblesse d’esprit ». On a des adjectifs subjectifs qui portent un jugement, « diabolique ». Il dit que l’enquête est « scélérate », « monstrueuse », adjectifs très subjectifs qui permettent d’exprimer son indignation. De ces accusations il arrive à établir un combat qu’il va élargir à la dimension d’une lutte générale pour la justice, « je n’ai qu’une passion, celle de la lumière », sous entendu la justice.
Il utilise aussi l’Ironie pour convaincre le lecteur, quand il affirme que les experts en écriture ont mentis, « à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vie et du jugement », le « à moins que », crée de l’ironie, et il fait une injure car il sous entends qu’ils sont ou fous ou malvoyants. Il évite les attaques personnelles et il essaye d’élever le débat, la haine est rejeté du côté de l’antisémitisme et du militarisme aveugle. En revanche, la colère marqué par des termes comme « explosion » et par la dernière phrase exclamative, « qu’on ose donc me traduire en cour d’assises », montre bien qu’on est dans une passion éthique.
b. La défense d’une position
Dans son réquisitoire, il va défendre la thèse de la fraude judiciaire, « crime juridique », fait au service de la raison d’état et de l’armé. Il va émettre des accusations qui sont un ensemble de déduction qui vont au crédit de sa thèse. Il va tout faire pour crédibiliser sa thèse. Il va accuser clairement en identifiant avec la reprise anaphorique de « J’accuse ! ». Il découpe son accusation en paragraphes pour chaque accusation. Il va en dénombrer 8. Pour Paty de Clam, la volonté de couvrir sa propre faute, Mercier pour complicité par lâcheté, Billot pour dissimulation de preuves, Boisdeffre et Gonse, aveuglement cléricale et militaire, Pellieux et Ravary de partialité dans l’enquête, Belhomme, Varinard et Couard d’une expertise graphologique erroné. Mais il finit par élargir les responsabilité en parlant de la manipulation de la presse, on a menacé les journalistes de ne pas révéler l’affaire, et de transgression de la loi par les conseils de guerre. Zola n’accuse pas des personnes mais toute une institution.
c. Une argumentation fondée sur des valeurs
Les valeurs sont liés aux Lumières car Zola fait un combat pour la justice, avec la métaphore, « je n’ai qu’une passion celle de la lumière », une justice pour tous. « la vérité », « le droit au bonheur », les adversaires sont associés au lexique de la partialité, du mensonge, du secret, tandis ce que Zola est associé à la lumière.
III. L’engagement en faveur de la justice
a. L’élan oratoire
Ce qui permet de donner de la force à cette lettre c’est la péroraison, la fin du raisonnement, portée par l’anaphore « J’accuse » qui permet de donner plus d’élan à chaque grief. Le titre correspond à son but, « J’accuse! ». On a des phrases amplifiés grâce à des compléments circonstancielles, il rajoute à chaque fois un élément pour donner plus de volume. Il cherche à faire des effets de clausule (dernière proposition d’une phrase complexe, par extension une clausule est la fin d’une phrase, d’un texte ou d’une œuvre), par exemple ligne 14-15. Certaines phrases courtes traduisent l’affirmation de sois, ce sont des rejaillissements, « c’est volontairement que je m’expose » comme si il rejaillissait une dernière fois. On a un ton emphatique, nourris par des hyperboles, des métaphores qui apportent un certain lyrisme, lorsqu’il parle par exemple de « moyens révolutionnaires », de « l’explosion de la vériét », et de « la passion de la lumière » qui s’oppose à « l’obscurantisme ». Zola s’amuse à jouer avec les sons, il faut des homeotéleutes (répétition d’un même son à la fin d’un mot ou d’une phrase), « Varinard et Couard ».
b. Un engagement concret
Il est engagé, il dit à la fin du texte, « j’attends ». Il utilise des phrases marquant son action, « l’acte que j’accomplis », comme le soulignait Joséphine il utilise des verbes au présent d’énonciation, avec une valeur de vérité générale, il s’amuse à employer des verbes performatifs (il fait en même temps qu’il dit, par exemple quand il dit « J’accuse ») Il y a beaucoup de références déictiques, (ici, la), « l’acte que j’accomplis ici », pour montrer qu’il agit à un endroit bien précis. Il utilise aussi le lexique de la justice, avec des termes comme « accusation », « justice », « article », « loi », etc, qui vont faire référence aux conséquences de l’acte. On est donc dans une réthorique judiciaire, on cherche à défendre une cause.
Conclusion.
Dans cet extrait, Zola s’engage personnellement et passionnément pour le rétablissement de la vérité dans l’affaire Dreyfus et cette lettre aura des conséquences fâcheuses pour l’auteur, il sera condamné pour diffamation, mais les conséquences ont été bénéfiques puisque Dreyfus sera acquitté en 1906. Cette lettre est un merveilleux exemple d’éloquence oratoire, mis au service d’une cause.
Zola, dans cette lettre ouverte, semble revendiquer l’idéal rationaliste du 18eme siècle, il fait référence à la raison, à l’esprit critique. Par cette référence, Zola suggère la continuité entre son engagement dans une affaire d’antisémitisme et celui de Voltaire contre la persécution
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