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Le roman du 17ème siècle à nos jours

Par   •  4 Octobre 2018  •  1 655 Mots (7 Pages)  •  407 Vues

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Des personnages complets

Les personnages sont placées au sein de la société dont ils sont chargés de rendre compte ; leur ambitions, leurs contradictions sont racontées et analysées. Le roman d’apprentissage permet de raconter ces parcours, celui de Julien Sorel (Stendhal) ou de Fréderic Moreau (Gustave Flaubert). Le lecteur peut ainsi analyser à son tour le fonctionnement de la société des individus, puisque les portraits des personnages y sont très précis.

- Le XXe siècle : la déconstruction du personnage

Le temps des doutes

Le XXe siècle connait à son tour de nombreux bouleversement qui conduisent à une progressive remise en cause de la conception du personnage romanesque. Tout d’abord la psychanalyse – née à Vienne à la fin du XIXe siècle dans le cabinet de docteur Freud –et la notion d’inconscient invitent analyser autrement l’être humain et rendent plus difficile la caractérisation, qui semble désormais mouvante. Ainsi marc Proust choisit-il dans son œuvre A la Recherche du Temps perdu (1913-1927) une narration à la première personne ; les personnages, les lieux sont évoqués à travers le filtre d’une subjectivité qui se construit elle-même au fil des pages.

La fin du personnage ?

Les fondements et les valeurs de la société sont à leur tour mis à mal par les traumatismes des deux guerres mondiales. Les parcours et les attitudes des personnages rendent compte des désarrois et des questionnements face au monde, mais les auteurs n’en donnent plus les clés, renonçant à caractérisé analyser leurs personnages. Meursault dans L’étranger d’Albert Camus désarçonne le lecteur en ne livrant jamais ses sentiments. Les auteurs du Nouveau Roman, radicalisent encore cette déconstruction du personnage qui perd parfois jusqu’à son identité. Aucun portrait physique ou moral des personnages d’Alain Robbe-Grillet ou de Nathalie Sarraute ne sont livré explicitement au lecteur, qui doit alors construire sa propre image de ces personnages à partir d’indice qui lui sont livré, geste, paroles. La voix du personnage et la voix narrative se confondent ; elles s’étiolent, s’annulent, se diluent, prêtes à disparaitre.

Les auteurs jouent avec le lecteur en refusant d’assumer le rôle de narrateur omniscient, allant même parfois jusqu’à brouiller les pistes de la narration, comme le fait Michel Butor dans La Modification (1957). Ce « défaut » de caractérisation n’exclut ni l’identification ni l’empathie avec les personnages, mais elles résultent désormais de l’implication et de l’interprétation que voudra bien avoir le lecteur. La folie de Lol V. Stein dans le roman de Marguerite Duras n’est pas analysée directement par la narratrice, mais elle touche le lecteur par cet espace même qui lui est laissé pour la comprendre.

- Le roman, un genre dominant au XXIe siècle

Le roman est un genre dominant de la littérature actuelle.

L’histoire du personnage romanesque offre aux auteurs contemporains des voies diverses, que chacun peut exploiter en toute liberté. Avec ou sans passé, énigmatiques ou familiers, les personnages sont désormais multiples et changeants, selon ce que veulent leur dire - ou – non les romanciers, selon le rapport qu’ils veulent établir entre personnages et lecteur. La conception des personnages romanesques, qu’elle se veuille exhaustive ou lacunaire, reste en tout cas toujours le miroir des interrogations que l’auteur veut transmettre sur l’homme et le monde.

Les romans contemporains s’ouvrent à des genres divers, questions soulevé par l’histoire ou recourt à l’imaginaire. Les romanciers du XXIe siècle explorent toutes les formes narratives (romans historiques, autobiographique, récit, historique, roman parodique, essai, journal littéraire, conte, etc…).

Laurent Gaudé choisit un sujet d’actualité en dénonçant la détresse des émigrant clandestin et ceux qui les exploite dans Eldorado.

Fabrice Humbert mêle passé et présent dans sa narration et une par d’autofiction, pour une intrigue ayant pour cadre et les souvenirs les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale.

Les romans atypiques de Pascal Quignard s’éloignent délibérément des conventions romanesques en s’engageant dans l’exploration de voix narrative nouvelles. Ils ouvrent la voie au roman comme « espace de jeu ».

Conclusion

Le personnage de roman a bien évolué durant les siècles.

Au fil du temps, le personnage de roman s’est écarté de la perfection héroïque et des conventions pour se rapprocher de l’être humain doté d’une psychologie. Il est devenu l’individu ordinaire que nous côtoyons dans la vie, avec ses faiblesses et ses états d’âme. Certains auteurs contemporains se sont opposés à sa définition classique et il a ainsi évolué vers plus de souplesse, moins de convention.

De manière générale, l’intervention du lecteur libère le personnage de roman de son créateur. A travers le regard d’autrui, il devient ce que notre imagination fait de lui. Sans existence propre, il n’est qu’une image mentale, partielle et provisoire, que chacun de nous construit.

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