Le Misanthrope - Molière
Par Plum05 • 30 Août 2018 • 1 342 Mots (6 Pages) • 811 Vues
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1224, v.1245).
Opposants (celui qui contrarie la quête) : Oronte devient l’ennemi d’Alceste après que ce dernier a fait une critique acerbe de ses vers. Il intentera contre lui un procès (v.751-754).
Clitandre, Acaste et Oronte sont les rivaux d’Alceste pour conquérir le cœur de Célimène.
Alceste est son principal ennemi. Sa franchise intransigeante rend le dialogue impossible. Cet homme blessé qui n’a pas su, ou pas voulu s’adapter au monde qui l’entoure se retrouve isolé. Les valeurs qu’il défend lui portent préjudice dans la société qui valorise les relations mondaines et hypocrites. L’emphase de ses emportement est l’instrument de sa conviction mais finit par être périlleux pour lui d’une part et pour ceux qui l’estiment encore. Le misanthrope devient l’artisan de son propre malheur. Le désir d’absolu d’Alceste se révèle également dans le domaine amoureux. Cette posture extrémiste l’entraîne dans une spirale destructrice (v.1769-1784).
La fin de la pièce illustre l’inadéquation d’une telle radicalité pour l’insertion dans la société. Alceste est rejeté par Célimène qui refuse de s’exiler à la campagne et va se retrouver seul. Philinte bénéficie de sa défaite : Eliante, qui avait un penchant pour Alceste non payé de retour se laissera finalement séduire par la proposition de mariage de ce dernier.
Fiche 4 : Caractérisation du personnage et l’effet produit sur le spectateur
Alceste est :
- Misanthrope
- Honnête
- Franc
- Dénué de tact
- Excessif, radical
- Esprit de contradiction
- Têtu
- Colérique, tourmenté, déchiré
- Atrabilaire, mélancolique qui est d’un tempérament où la bile noire domine
- Jaloux
Alceste est un noble, honnête, franc et radical. Il prône l’absence totale de compromis, la sincérité absolue jusqu’au chaos et rêve d’une société sans masques. Champion de la lucidité, il fait preuve d’un aveuglement sur lui-même. Colérique, il ne se rend pas compte qu’il se met en danger dans ses prises de position et dans son amour éperdu.
Il est follement épris de Célimène qui représente l’archétype de la médisance et de la duplicité. Elle incarne les valeurs opposées à celles défendues par Alceste. C’est un amant jaloux, excessif qui veut régner seul sur le cœur de Célimène.
C’est un ami franc, têtu et intransigeant, excessif dans ses propos y compris avec ses proches.
Alceste est un noble qui fréquente ses pairs dans le salon de Célimène. Ce Misanthrope (v. 118) isolé est un homme blessé parce qu’il n’a pas su, ou pas voulu s’adapter au monde dont il fait partie. Il entre en scène dans un état de souffrance exacerbée et est présenté comme atteint d’un dérèglement de ses humeurs et notamment de la bile noire (v. 90-91, v. 98, v. 105 « maladie »). Il s’insurge durant toute la pièce contre ses contemporains. Ses emportements sont le fruit à la fois de son amour-propre trop développé et de son inadaptation à une société qui a changé.
Le personnage d’Alceste est comique dans ses excès et dans son positionnement ridicule à lutter seul contre tous contre l’hypocrisie de la cour. Dans cette pièce tragi-comique, Alceste subit des sautes d’humeur, se met à nu et exprime tout au long de la pièce une douleur qui déplace les frontières du comique vers une gravité dramatique.
Le spectateur du 21e siècle se range tantôt du côté d’Alceste et tantôt du côté de Philinte. Le rejet violent de l’hypocrisie d’Alceste est a priori séduisant mais est-il possible dans un monde civilisé de se passer d’hypocrisie, de ne pas s’attacher à mettre des formes pour préserver l’autre ? Pour vivre en société il ne faut pas tel Alceste basculer dans l’excès et si la franchise d’Alceste séduit, il convient de modérer son discours surtout lorsqu’il comporte une critique afin de ne pas rompre le dialogue.
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