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Le Misanthrope Commentaire Scène des portrait

Par   •  3 Octobre 2017  •  2 553 Mots (11 Pages)  •  1 594 Vues

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En premier lieu, au début de l’acte 2 scène 4, Célimène semble se réjouir, lorsqu’Eliante accompagné de Philinte, lui apprend de la venue des marquis. Elle réclame « des sièges pour tous ! » (v.561) avec un point d’exclamation qui marque son enthousiasme. Elle semble savoir d’avance qu’elle va exiber son art de la parole. En effet, au premier abord de la scène de portrait qui est délimité ici entre les vers 631 et 694, Célimène semble avoir une prise de parole importante, elle est sur 27 alexandrins et elle complète 2 stichomythies. Dans cette partie délimitée Alceste est sur 24 alexandrins contre 8 pour Philinte, 3 pour Clitandre et 1 pour Acaste. Ce jeu de portrait qui est un art de l’improvisation qui consiste de dépeindre de façon saisissante et concis pour ainsi divertir. Ce jeu permet à Célimène grâce à sa qualité rhétorique, d’être le centre d’attention des marquis mais aussi pour les séduire, elle cherche à se faire plaire de sa cour. Damis, l’un des personnages que Célimène dépeint dans ce jeu est « de mes amis » (v.633), ce qui ne l’empêche pas pour autant d’en faire le portrait psychologique en forme de satire et non son portrait physique. La répétition du mot « esprit » 3 fois vers 634, 640 et 64, insiste que Damis assoit sa supériorité en voulant « avoir trop d’esprit » (v.632) et qu’avec ce dernier « il regarde en pitié, tout ce que chacun dit. » Elle dit qu’ « il se travaille à chercher de bons mots » (v.636) et ridiculise ainsi publiquement et ouvertement l’un de ses « amis » en lui reprochant un manque de naturel, cela a un effet comique et pour se donner bonne conscience prouve à sa cour c’est-à-dire les marquis, Philinte, Eliante et Alceste que elle n’en a pas besoin, à travers des rimes suivies réfléchi, elle utilise un vocabulaire soutenu comme avec le mot « guindé » (v. 635) par exemple et tout ça à un rythme régulier. Célimène use aussi de différents procédés. En plus de mentionner les défauts, elle les montre à travers des comportements. Ainsi aux vers 637 avec une métonymie, elle lui reproche de s’être mis dans la tête d’être habile. Puis elle le traduit dans les vers suivants qu’ainsi « il veut voir des défauts à tous ceux qu’on écrit » (v.639).Elle marque ainsi sa dominance et notamment le pouvoir de la séduction, elle fait rimer le mot « charme » (v.677) et le mot « arme » (v.678) contre Alceste. Elle lui implique aussi une question rhétorique « Et ne faut-il pas bien que monsieur contredise ? » (v.669). Célimène allie aussi finesse de l’analyse psychologique parce qu’elle lie le comportement de Damis à celui d’Alceste, en prouvant qu’ils ont la même vanité : Damis « Aux conversations, même il trouve à reprendre (v.645) et pour Alceste « l’honneur de contredire, a, pour lui tant de charme » (v.677). Ainsi Célimène donne le ton de la conversation et ceux qui refusent de la suivre par le rire sont exclus socialement comme Alceste.

Le rôle des marquis semble avoir une incidence sur le trait médisant de Célimène dans ce jeu mondain qui créer une complicité au sein de l’auditoire. Les marquis nourrissent la vanité de Célimène par le rire et l’éloge. Acaste déclare « Dieu me damne » (v.649) c’est-à-dire que c’est avec une sorte d’assurance mélée de surprise qui loue la rhétorique de Célimène qui a dépeint son « portrait véritable ». Clitandre au vers suivant appuie les propos d’Acaste en la qualifiant d’ « admirable » (v.650). Ils ont pour rôle de relancer le dialogue avec Célimène par le biais de réplique courte qui préserve le dynamisme du texte et plonge ainsi les lecteurs au cœur de ce jeu mondain entre ami. En effet ce jeu comporte une dimension contraignante, car elle crée l’unité au détriment de celui que l’on critique ce qui met le rire dans une position inconfortable. Sans leurs présences, les paroles de Célimène n’auraient pas eu la même dimension, ici le malaise est moins présent. Alceste quant à lui es présent mais à l’écart dans cette scène, il refuse de participer à ce jeu, mais son points de vue différents fait de lui un personnage d’une grande importance.

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En deuxième lieu, il semble que cette scène aurait une portée critique sur les rouages de la société du 17ème siècle. L’intervention d’Alceste appuie cette idée. Jusqu’alors, Alceste n’avais pas prononcé un seul petit mot, ce qui sous-entend qu’il s’est mis à l’écart dans ce milieu qui fait profession d’un jeu mondain mais entendait néanmoins les propos des autres. Pour la 2ème fois, Alceste se retrouve dans un milieu qu’il est en train de critiquer. L’éloge gracieux des marquis à l’attention de Célimène (v. 649-650) à fait sortir de sa réserve Alceste. Par ironie, il déclare avec une antiphrase « Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cour » (v.651). Il dévoile dans les vers suivants la face sombre du jeu et en dénonce ainsi l’hypocrisie qui y est lié. On remarque une métonymie au vers 653 ou les yeux représentent une personne. L’adverbe « Cependant » (v.653) montre l’opposition entre ce que l’on dit d’un côté et le comportement que l’on tient de l’autre. En effet, Alceste montre que les marquis « n’en épargne point » (v.652) et enchainent les médisances « chacun à son tour » (v.652) mais par la suite lorsque qu’ils vont avec hâte à la rencontre des personnes précédemment médit comme le dit Alceste au vers 654, ils vont aller « Lui présenter la main et d’un baiser flatteur Appuyer les serments d’être son serviteur. On voit alors l’hypocrisie de ces gens qui d’un côté attaquent mais de l’autre flattent. L’intervention d’Alceste pourrait mettre fin au jeu, mais il ne le fait pas. Néanmoins, le jeu grâce à l’intervention d’Alceste prend une nouvelle tournure, ce n’est plus un simple rituel complaisant mais il s’apparente à un affrontement direct. Tout cela déclenche une tension chez Alceste qui se fait ressentir à travers ses jurons comme « morbleu » cité à 2 reprise (v.659; v.687). Alceste s’énerve et cela devient verbalement violent mais cet énervement donne un aspect comique à la situation car il dénonce des faits connu de tous. Alceste pèsent c’est mots et insiste avec des points d’exclamations sur son opposition concernant ce jeu mondain et on le voit à travers 3 « non » (v. 659; v.691). On peut relever le champ lexical d’un mal, d’une tristesse : « chagrin » (v.688 ; v.685) ; « souffrir » (v.693 ; v.686) ; « mourir » (v.692) ; « blesse » (v.656). Alceste se sent mal de cette situation, pour lui c’est affligent.

Dans cette pièce, le personnage

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