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La mort d'emma bovary

Par   •  2 Mai 2018  •  4 805 Mots (20 Pages)  •  633 Vues

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-Comédienne, Emma l’est aussi lorsqu’elle essaie de créer du mystère. Il s’agit de crée une tension dramatique, un suspens et elle cherche à intriguer Charles, le spectateur. Ainsi, par exemple, elle refuse de lui dire ce qui est écrit dans la lettre. Les exclamations de sa première prise de parole donnent l’impression qu’elle joue un rôle qu’elle a appris. De même, en s’épiant, en se penchant sur elle-même comme le montre le verbe pronominal « s’épier » et le discours indirect libre « Mais non rien encore », elle devient aussi spectatrice d’elle-même et semble attendre des sensations qu’elle aurait pu avoir découvert dans une de ses nombreuses lectures. Sa phrase « Ah C’est bien peu de chose que la mort » prononcé au discours direct montre à quel point Emma vit hors de la réalité, à quel point elle tente de recréer un univers romanesque et de le substituer au réel. Ce n’est pas anodin si Emma cherche à s’endormir et à fermer les yeux, de cette manière en effet, elle se coupe de la réalité. Pourtant, les premiers symptômes se font sentir : le gout d’encre suivi de la nausée, dès lors Emma perd le contrôle d’elle-même, la réalité reprend sa place. Le personnage qu’Emma a voulu se créer disparait peu à peu pour laisser place à la plume réaliste de Flaubert. [Notons tout de même qu’Emma essaie à certains moments de reprendre le contrôle (l.35 : elle sourit deux fois »)/]

➔Ainsi au début du texte, Emma est actrice et spectatrice de sa propre mort, la mort est donc bien dramatisée parce qu’Emma elle –même en se créant un personnage la met en scène. Finalement, c’est aussi les changements de rythme qui créent une dramatisation du récit.

- Des changements de rythme qui créent une dramatisation du récit. (écrit par les élèves de l’année dernière).

Le récit est rythmé et fait se succéder moments d’attente et changements soudains. Ainsi, la vitesse du récit est habilement travaillée. Etudions trois exemples :

-Tout d’abord, on trouve une phrase longue qui traduit le ralentissement de l’action à la ligne 3O « Alors délicatement et presqu’en la caressant, il lui passa la main sur l’estomac ». Ici l’auteur veut délibérément s’attarder sur les gestes de Charles pour ralentir le récit. La longueur de l’adverbe « délicatement » mime ce ralentissement du récit qui correspond au développement d’une pause dans l’action. La phrase suivante contraste fortement puisqu’elle est brève et comporte des mots d’une ou deux syllabes maximum. « Elle jeta un cri aigu ». Le rythme s’accélère soudain, signe d’une intensité dramatique, d’une tension.

- On trouve un autre extrait qui passe d’une pause descriptive à l’accélération du récit. C’est le cas des lignes 32 à 38 de « Un grand frisson » à « elle s’écria ». Le changement de rythme apparait par le changement de temps. Tout d’abord, nous trouvons une succession de verbes à l’imparfait qui ralentissent le récit et constituent un moment de pause descriptive (description réaliste du corps d’Emma) puis des verbes au passé simple qui marque une accélération soudaine du récit à partir de « furent plus fort », jusque « s’écria » qui constituent le moment où l’intensité dramatique est la plus forte et ou la douleur d’Emma est à son paroxysme.

-Nouvelle accélération du récit, avec la succession d’actions de Charles au passé simple « il bondit, brisa, lut.. » qui contraste avec la phrase précédente à l’imparfait « et il la regardait » qui ralentissait le récit.

- Au début du texte, nous pouvons repérer le même fonctionnement : scène : lignes 7,8,9, 11 qui correspond à une pause descriptive et à un dialogue et accélération soudaine du récit avec la phrase au passé simple et l’adjectif « soudaine » : « elle fut prise d’une nausée si soudaine » : cette accélération marque le début des douleurs d’Emma.

[Notons qu’à chaque accélération de rythme correspond la venue d’un symptôme : nausée (l. 16), « vomissements » (l. 24), « cri aigu » (l. 30 », « gémissements » et « convulsions » (l. 38),ce qui renforce le côté dramatique, pathétique et épouvantable de la scène. ]

Ainsi, l’auteur peut ralentir ou accélérer le rythme du récit en détaillant ou en résumant les évènements. Les variations de rythme correspondent à l’importance que l’auteur veut donner aux évènements et ont pour effet d’animer le récit, de dramatiser la scène, d’en augmenter l’intensité et la tension dramatique.

➔Ce récit dramatisé sert une description réaliste de l’agonie. La mort d’Emma est épouvantable.

- Le récit réaliste d’une agonie. Une mort épouvantable.

- La description réaliste d’une mort d’un personnage romantique. (Dina)

En effet, durant toute la scène on remarque que l'agonie est décrite de façon très minutieuse. On peut remarquer cela grâce aux divers adverbes tel que : "lentement" l.1, "curieusement" l.8, "vivement" l.17. Cela renforce donc le coté réaliste de la scène. De plus on remarque qu'Emma utilise différents sens tel que le goût : "goût d'encre" l.12, la vue : "entrevit" l.7, l’ouïe : " elle entendit" l.8. En invoquant ces sens, le personnage de fiction devient en quelque sorte un personnage réel. En outre, on remarque la présence d'un point de vue omniscient grâce aux expressions suivantes: "son pouls inégal" l.33, "c'est atroce" l.39. Cela permet au lecteur de pénétrer dans les pensées et les sentiments du personnage [des personnages] et rendre ainsi la scène plus vivante. D'ailleurs, on remarque que les symptômes qui apparaissent au fil de la scène sont vrais suite à la prise de l'arsenic. Nous pouvons prendre à titre d'exemple :"il se mit à geindre faiblement d'abord" l.32, "elle devenait plus pâle" l.33, ce qui rend la scène réaliste et imaginable dans la vraie vie. De plus est, Emma qui est d'un tempérament romantique comme nous le montre la phrase suivante: "c'est bien peu de chose la mort!". Cette dernière a cru qu'elle aurait une belle mort sans agonie ni souffrance mais cette scène vient détruire ses espérances.

[pic 1]

Compléments pour cette partie :

Une description clinique de symptômes

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