La mariage de Figaro, acte III, scène 6, Beaumarchais
Par Andrea • 14 Octobre 2018 • 1 615 Mots (7 Pages) • 1 168 Vues
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-Cette force de la survie est associée au désir de réussir malgré les obstacles que lui oppose une société figée par l’immobilisme social. Importance du pronom « moi », isolé par une virgule et par le juron « morbleu ! » et oppose au « vous » qui désigne le comte d’« homme assez ordinaire » 1ère antithèse moi/vous vient s’associer une autre qui la renforce : au simple mot « naître » s’oppose une phrase truffée d’hyperboles. Ce sentiment d’injustice est attisé par la jalousie ! Suzanne est l’enjeu d’une lutte de pouvoir entre un homme du peuple et un grand seigneur. Enfin non seulement Figaro est combatif mais il est doué pour apprendre, doué aussi pour écrire : il écrit une comédie puis un écrit sur la finance. Il a le sens de l’expression juste et forte : le monologue est rempli de formules qui pour certaines sont devenues des maximes
TRANSITION
- Critique sociale et politique
- Les dysfonctionnements de la société
-une société corruptrice : bien que Figaro soit issu d’un milieu de voleurs, il a cherché à être honnête. Or il est poussé pour survivre à voler, il est donc ramené par la société et contre sa volonté à son point de départ.
-une société qui ne sait pas reconnaitre les mérites et qui donne des places à des incompétents.
-une société qui refuse la liberté d’expression : Beaumarchais règle ici ses comptes avec ses propres problèmes de censure. C’est la principale cible de cette satire, on n’a pas le droit de critiquer la religion/le système économique sous peine de se retrouver en prison, on n’a pas le droit en fin de compte de parler de tout à partir du moment où on ne touche à aucun sujet sensible. C’est ce que la langue énumération des lignes 58 à 62 dénonce de manière ironique comme étant une « douce liberté »
- La satire sociale
-Le registre polémique laisse la place au registre satirique reposant principalement sur :
-l’ironie fondée sur des antithèses.
-les périphrases comiques, qui sollicitent la lecture
-comique de mots
L’humour de Figaro rend la satire très vive et drôle et encore plus redoutable
TRANSITION
- Un admirable morceau de bravoure
- Un monologue intégré à l’acte dramatique
Il faut noter tout d’abord que le monologue est habilement relié à l’intrigue : Figaro s’interrompt quand il croit entendre arriver Suzanne, Beaumarchais n’oublie pas la situation qui justifie le long isolement de Figaro : il guette l’arrivée de Suzanne pour la surprendre avec le comte. De même Figaro fait référence au barbier de Seville . Ce grand seigneur dont il est question à la l23 n’est autre que le comte. En outre Figaro feint de s’adresser à la « femme » en général, puis au comte, ce qui confère une grande vivacité au monologue.
- Un morceau à écouter
-rythme trépidant grâce à une grande variété syntaxique. La seule vision de la page écrite du monologue montre à quel point les tons utilisés par Figaro sont variés : la ponctuation. Autant de signes typographiques d’un changement de ton et de rythme dans la manière dont ce monologue doit être dit. Se succèdent les apostrophes au public, les soupirs, les interrogations oratoires, les phrases interrompues.
-ce rythme haletant est aussi donné par la succession étourdissante des différents métiers exercés par Figaro dans un temps relativement court. On sait en effet que c’est un homme jeune.
-Il y a peu de mots de coordination, beaucoup de juxtapositions ce qui contribue encore à donner au texte un rythme échevelé qui transcrit à la fois le désordre de la carrière de Figaro et sa rapidité. Notons aussi des allitérations : volé, élevé, danseur, calculateur, chirurgie, chimie, pharmacie, qui rythme aussi le texte.
- Un morceau à regarder
L’acteur ne doit pas seulement dire ce monologue, il doit le jouer, il est en action : il se lève, s’assied, va voir si Suzanne arrive, il mime l’arrivée du souvenir puis accompagne ses gestes éloquent, les énumérations le texte donné à l’acteur de nombreuses occasions de jouer une sorte de pantomime qui rend le monologue vivant.
Conclusion : Le monologue de Figaro, l’un des plus longs du répertoire français, constitue un véritable moment de bravoure pour l’acteur. Dans ce passage de la pièce, le héros est au centre des regards et doit maintenir l’attention du spectateur. Le contenu du monologue est savamment construit et équilibré : Beaumarchais raconte les mésaventures de son perso tout en instillant dans son discours des propos politiques voire plémiques. On peut également considérer que le monologue de Figaro est une sorte de « pause » dans cette folle journée. Le héros fait le bilan de sa vie, s’adresse au public et à lui-même et tente, en évoquant ses souvenirs, de comprendre son présent.
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