La condition humaine, le personnage de Clappique

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Malgré l’image véhiculée par Clappique, nous pouvons remarquer la dualité du personnage. En effet, Clappique nous dévoile un aspect sérieux, mais aussi un aspect impulsif. Cette dualité reflète le coté sombre du monde et de l’Homme : « Les deux Clappique qui le formaient » (cinquième partie, page 241).

Clappique représente le sérieux du monde, ainsi que les décisions impulsives prises par les gouvernements de son époque. André Malraux, écrivain engagé communiste, dénonce à travers Clappique l’égoïsme de l’économie de son époque : le capitalisme.

La lâcheté de Clappique montre l’aspect peu fraternel du monde. En effet, Clappique pouvant sauver Kyo préfère jouer pour s’enrichir plutôt que de sauver son ami.

Clappique est un personnage mythomane, qui de plus n’est pas digne de confiance : « Il avait parfois besoin de s'inventer des biographies complètes » (cinquième partie, page 247) ou encore « Clappique couvrant son mensonge comme d’autres leur ivresse » (cinquième partie, page 257). Clappique se contente de raconter des histoires imaginaires plutôt que de les vivre. Il endosse des rôles comme celui du marin (sixième partie, page 293), ce qui fait de lui un véritable comédien, qu’il reconnaît lui-même : « Il avait joué une comédie inquiétante » (sixième partie, page 293).

C’est un personnage angoissé : « L’angoisse revenait » (cinquième partie, page 245), qui malgré son détachement de la vie, est un être déchu qui renie les questions existentielles de la vie telles que la mort, la solitude et l’angoisse à travers une attitude grotesque : lorsqu’il met au point son plan afin de retourner en Europe en oubliant son ami Kyo, prisonnier (sixième partie, page 290). Dans la cinquième partie, Malraux utilise le champ lexical de la terreur afin de définir Clappique : « terrible », « nuits anxieuses ».

Clappique est un personnage qui incarne les différents vices de l’Homme. Il est tourmenté par sa soif d’argent et de pouvoir.

À l’image de La condition humaine, Clappique est un personnage complexe, aux multiples facettes. Il incarne le anti-héros par excellence : un personnage banal, sans rêve ni idéal. À travers le personnage de Clappique, Malraux nous expose une vision pessimiste des Hommes, qu’il caractérise comme étant égoïstes, peu fraternels et tourmentés par l’argent, les jeux et le pouvoir. Ce sont d’ailleurs ces Hommes qui, d’après lui, dirigent le monde en écrasant ceux qui osent se rebeller. En effet, Clappique sortira vivant de cette insurrection tandis que la plupart des révolutionnaires mourront.

Clappique est comparable à Ferral, un personnage également égoïste et assoiffé de pouvoir et d’argent. En revanche, il échouera à la fin de l’histoire en mourant.