L'illusion théâtrale
Par Stella0400 • 14 Septembre 2018 • 1 379 Mots (6 Pages) • 420 Vues
...
dans son essai De l’Allemagne : « puisque nous consentons a croire que des acteurs séparés de nous par quelques planches sont des héros grecs morts il y a 3000 ans, il est bien certain que ce qu’on appelle l’illusion, ce n’est pas s’imaginer que ce qu’on voit existe véritablement. »
Comme nous l’avons vu, le théâtre est le lieu de l’illusion. Mais cette illusion est consentie par le spectateur. En effet, en allant au théâtre, il sait à quoi s’attendre, il sait très bien que tout n’est que supercherie. Et ne peut-on pas dire qu’il y va justement pour être berné et s’évader ? En effet, le spectateur est conscient de l’illusion théâtrale. C’est pour cela que le théâtre est le lieu de l’illusion mais aussi de l’imagination, comme le dit le personnage du philosophe dans l’essai de Brecht, le public ne peut « se contente(r) d’une l’illusion », il éprouve le besoin de se servir de son « imagination ». Ainsi nous pouvons dire que le théâtre n’est pas seulement le lieu de l’illusion mais aussi de l’imagination et de la réflexion.
Si l’illusion s’apparente à un mensonge, le théâtre joue dessus pour dévoiler certaines vérités humaines. De ce fait, le théâtre est aussi un lieu de réflexion. En effet, des pièces comme l’Avare de Molière par exemple, nous poussent à une réflexion sur des caractéristiques et des défaut humains, nous poussant ainsi à dresser une critique de la société dans laquelle on vit. La visée de nombreuses pièces de théâtre est de « transmettre au spectateur l’idée que nous avons de tel ou tel fait » comme le dit Brecht dans son essai, Abattre le quatrième mur pour mettre fin à l’illusion et à l’identification . Grâce à la mise en scène et à l’exagération des traits, les dramaturges n’étaient pas inquiétés par la censure et grâce à cela, des auteurs comme Molière pouvaient « castigat ridendo mores »,selon la formule de Jean de Santeul, corriger les mœurs par le rire, en critiquant la haute société du XVIIème siècle.
Comme le dit Victor Hugo dans Le Tas de pierre, « Le théâtre, c’est le réel dans l’irréel. » En effet, le théâtre semble être réel et prendre vie grâce à la présence d’acteurs en chair et en os. Ainsi, cette proximité de vie, provoque un sentiment de réalité et de vraisemblance bien plus prononcé que dans d’autres arts. Bien que le cinéma soit de plus en plus réaliste, et que les jeux vidéo nous offrent une « réalité virtuelle », le théâtre semblera toujours plus réel grâce à la présence des acteurs.
Cependant, bien que le théâtre ait un côté réel, cela n’est qu’une illusion car en effet jouer quelque chose sur une scène avec des artifices n’a rien de réel. Comme nous l’avons vu plus tôt, l’illusion est un mensonge, une tromperie. Or le théâtre n’est fait que de mise en scène, c’est donc une illusion. De plus, par son côté romancé avec des histoires extraordinaires, le théâtre nous plonge au coeur d’une illusion qui est de ce fait irréelle.
Ainsi, nous dirons que le théâtre repose sur un paradoxe entre le réel et l’irréel comme le dit V. Hugo. En effet, le théâtre a ce coté très réel et vivant que lui procurent les acteurs mais il est aussi fait d’irréel car tout n’est qu’artifice et mise en scène. Comme nous l’avons dit, le théâtre se sert de ce paradoxe pour dévoiler des vérités : de ce fait, nous pouvons affirmer que le théâtre est le lieu « du réel dans l’irréel ».
Comme nous l’avons vu tout au long de cette dissertation, depuis ses origines, le théâtre est un lieu d’illusion. Cependant, ce n’est pas sa seule caractéristique, il laisse aussi une grande place à l’imagination et à la réflexion. En effet, bien que l’illusion soit un « mensonge », le théâtre s’en sert pour dévoiler des vérités humaines ou des critiques de notre société. Ainsi grâce à cette nouvelle supercherie, il n’est pas censuré, bien que parfois critiqué, et permet ainsi d’amener les gens à réfléchir. La citation de Victor Hugo montre bien le paradoxe entre réel et irréel sur
...