L’Éthique cas
Par Raze • 14 Août 2017 • 2 263 Mots (10 Pages) • 1 083 Vues
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Le CCNE s'interroge aussi sur les conséquences de la GPA sur les autres enfants, qu'il s'agisse des enfants de la mère porteuse ou de ceux du couple receveur. Une loi ne peut prétendre à remédier aux inégalités naturelles.
Objections éthiques à la légalisation de la PMA :
Depuis la naissance du 1er "bébé éprouvette" en 1978, les techniques d'aide médicales à la procréation ont fait des progrès considérables. Elles sont encadrées par des lois qui doivent être modifiées régulièrement et posent des problèmes éthiques sans cesse renouvelés.
La PMA est, pour l’heure, réservée :
- aux couples hétérosexuels (mariés ou non)
- « en âge de procréer »
- apportant une preuve de vie commune de plus de deux ans
Cependant, depuis la légalisation du mariage homosexuel en France, la PMA fait aujourd'hui polémique : le point sur l'état actuel de la législation et les enjeux d'une réforme.
B) Comparaison du rôle et statut de la mère porteuse avec les pays voisins
Le rôle et le statut de la mère porteuse posent de nombreux problèmes d'ordre éthique. Parmi eux, on compte le risque de marchandisation du corps humain, l'atteinte à la dignité des femmes ainsi que la négation du lien qui s'établit entre la mère et l'enfant pendant la grossesse. Ce rôle et ce statut sont abordés différemment selon les pays. Nous avons étudié le cas de la France précédemment, mais qu'en est-il des autres pays ?
La condition des mères porteuses dans les pays qui ont légalisé la pratique de la gestation pour autrui est très variable :
Au Royaume-Uni, la mère porteuse est le plus souvent mise en relation avec les parents commanditaires par le biais d'agences spécialisées. Celles-ci ne peuvent agir que dans un but non lucratif et ont l'interdiction formelle de faire de la publicité pour la mère porteuse. La mère porteuse n'est pas rémunérée, toutefois, les frais engagés pour mener à bien sa grossesse peuvent lui être remboursés dans la mesure du raisonnable. L'aspect psychologique de la gestatrice a également été pris en compte puisqu'un délai de 6 semaines a été instauré au cas ou elle changerait d'avis et voudrait garder l'enfant.
En Russie, la mère doit être âgée entre 20 et 35 ans, avoir déjà un enfant et ne pas avoir de maladies psychiques ou somatiques. Contrairement au Royaume-Uni, ce sont les agences spécialisées qui recrutent les candidates pour ensuite les mettre en contact avec les parents. Un commerce sauvage de particulier à particulier s'est aussi développé par l'intermédiaire d'Internet. La mère porteuse reçoit alors des indemnités mensuelles et une rémunération. Les mères porteuses en Russie sont devenues un commerce très lucratif : l'offre des mères porteuses dépasse même la demande des couples commanditaires. En contrepartie de ces indemnités, elle signe un document par lequel elle renonce à ses droits sur l'enfant et accepte de la confier à des tiers qui deviennent légalement les parents du bébé.
En Inde, la GPA est considérée comme un travail : les cliniques médicales recrutent les mères selon des critères de beauté, d'âge, d’obéissance et de détresse économique. Elle signent alors un contrat de travail si elles ont le consentement de leur époux mais n'en reçoivent pas toujours la copie. La rémunération dépend quant à elle du poids du bébé. La mère porteuse est dans la majorité des cas logée par la clinique pendant neuf mois et doit se soumettre aux règles imposées par les médecins et par le couple commanditaire en matière de nourriture, de déplacements, de visites de ses enfants… Elle doit, à la naissance de l'enfant, l'allaiter et s'en occuper les premières semaines de vie sur la demande du couple commanditaire. Elle n'a aucun pouvoir de contrôle ni de décision pendant toute la procédure.
Enfin en Ukraine, porter l'enfant d'autrui peut rapporter l'équivalent de dix ans de salaire : les clients déboursent "au total entre 40 000 et 50 000 dollars, dont environ 15 000 pour la mère porteuse, plus les frais du quotidien" selon la directrice d'une clinique citée par Le Monde. L'argent n'est donc pas complètement étranger dans le choix de devenir gestatrice pour autrui. Pour autant, elle déclare que "les personnes d'origine trop pauvre ont un niveau intellectuel inférieur [et] vivent dans un environnement pouvant impliquer de l'alcool ou même de la drogue" ne peuvent être mères porteuses.
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III) Des témoignages d'actualité et les conséquences
A) Témoignages
DES ASPECTS POSITIFS
Dans les pays où la GPA est autorisée, il faut déjà avoir été maman pour être mère porteuse. Comment, dans ces conditions, accepter de se séparer d'un enfant porté pendant neuf mois ?
« Pour moi, ce n’est pas mon bébé, explique Sandrine, dans le Parisien. Génétiquement, nous n’avons rien en commun, puisque je n’ai fait qu’accueillir des embryons formés d’ovules et de sperme de parents donneurs. » Quand les parents du petit lui font parvenir des photos, "je le regarde sans affection particulière, si ce n’est la fierté d’avoir aidé des gens dans la peine", précise-t-elle. Si de nombreux témoignages reconnaissent sans mal les chamboulements hormonaux et les moments de déprimes qui succèdent à l'accouchement, la plupart des femmes racontent s'être préparées au "don", définitif.
« Être mère porteuse est un grand honneur. C’est extrêmement gratifiant et satisfaisant de permettre aux personnes qui n’ont pas le droit de devenir parents de réaliser un rêve. » Mère d’un enfant, TJ n’en veut plus d’autres. Mais elle porte bien volontiers des enfants pour d’autres couples. Ainsi, elle a déjà mis au monde des jumeaux, et, tout récemment, un garçon.
DES ASPECTS NEGATIFS
« Même quand la grossesse se passe bien, les jours qui suivent la remise du bébé sont particulièrement difficiles
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