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Par   •  13 Janvier 2018  •  1 176 Mots (5 Pages)  •  484 Vues

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être complètement soi-même en raison du poids de ses souvenirs, puisqu’il utilise la deuxième personnes du singulier « tu » (v1-3-9-10) pour parler de lui-même, il a donc du mal à parler de sa vie, des ses souvenirs. Puis au vers 15 le « je » réapparaît mais à un moment ou l’auteur ne parle plus de ses sentiments, un sujet certainement trop délicat, il se contente d’observer le monde. Apollinaire garde un regard neutre car il a lui même peur d’être jugé. Le champ lexical du regard avec les mots « fenêtre », « observent » au vers 9 et 10 montrent la peur du regard des autres sur soi et du regard du public. On relève un deuxième champ lexical qui renvoie à l’idée de péché et de remords. « la honte te retient » exprime les remords du poète sans développer davantage de détails, ce qui indique que ce-dernier a certainement un passé lourd dont il ne parvient pas à ce libérer. De plus les mots « honte », « église », « confesser » renvoie à cette idée, de mal tenu au fond de l’auteur qu’il ne peut dévoiler. Le sentiment religieux est éternel, même si Apollinaire est athée, il reste marqué par son enfance pieuse, il ressent l’envie d’ « entrer dans une église », tout en y renonçant par « honte », peut-être honte de la perte de sa foi. Les vers 9 et 10 montrent aussi le désir de retour de l’auteur à une croyance naïve en la religion.

L’auteur désir un changement, un monde nouveau par des choses qui n’existent pas encore, il souhaitent innover, renouveler sans dévoiler son lourd passé. Ici, la religion est donc signe du passé mais elle a un statut paradoxal dans ce poème, de ce fait elle est aussi ce qu’il y a de plus moderne.

Rejetant les valeurs passées, le poème fait appel à la modernité avec une religion toujours jeune. La religion occupe une place importante dans « Zone ». Le « tu » revoie au poète mais aussi au christianisme (« tu n’est pas antique ô Christianisme », v.7), ce qui montre un rapprochement étrange entre Apollinaire et le Christianisme. Le vers 5 montre que cette religion « est restée toute neuve », donc moderne et jeune qui n’est ainsi « pas antique » (v.7). Ce vers songerait également à l’enfance du poète. En effet, l’adjectif « neuve » issue de la famille de l’adjectif nouveau peut faire penser à la jeunesse, la naissance. Le pivot central du vers est « est restée », cela renforce à l’extrême l’impression d’une religion immuable. De plus, le nom « religion » encadre le vers, Apollinaire insiste sur le mot. Le vers est symétrique et on peut remarquer la sonorité proche entre « neuve »/ « seule ». La religion est comparée aux « hangars de Port-Aviation » (v.6) exprimant directement la modernité car les « hangars » sont à l’époque une des choses les plus moderne. L’image est assez saugrenue, l’auteur fait preuve d’un modernisme extrême. Apollinaire poursuit sa description d’un Christianisme toujours jeune aux vers 7 et 8, la référence au « Pape Pie X » est très surprenante quand on sait que ce Pape fut l’auteur de l’encyclique « Pascendi » contre le modernisme, qu’il est l’un des Papes les plus rétrogrades de l’histoire. C’est ici le cas d’un paradoxe puisque le poète parle de « l’Européen le plus moderne » en citant ce Pape qui va clairement à l’encontre de la modernité. Les vers 7 et 8 sont construit en parallèles avec des synonymes ou mot de la même famille : « Europe »(v.7 )/ « Européen » (v.8) ; « pas antique » (v.7)/ « le plus moderne » (v.8). Les deux vers développent la même idée, celle d’une religion moderne. La religion n’est pas inscrite dans le temps, elle ne peut donc pas vieillir, elle est continuellement nouvelle.

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