Commentaire sur l'excipit de Bel-Ami : l'Apothéose
Par Raze • 21 Avril 2018 • 1 998 Mots (8 Pages) • 1 642 Vues
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yeux fixés sur la grande baie ensoleillée », « Il ne voyait personne » (l.19) ainsi que la locution « puis relevant les yeux, il découvrit là-bas derrière la place de la Concorde, la Chambre des députés » présente à la ligne 22, montre respectivement la fierté, l’orgueil et le souhait du héros. Enfin, Bel-ami s’expose à un triomphe narcissique et personnel, « Mais, il ne les voyait pas » (l.24) et « Il ne pensait qu’à lui » (l.19). Duroy a les yeux tournés vers d’autres buts et vers la lumière, vers l’avenir, « Il lui semblait qu’il allait faire un bond » (l.22).
Finalement, ce passage apparaît comme une clôture étant donné qu’il s’agit de l’apothéose du roman. Pourtant, cette fin est une fin ouverte. En effet, Duroy a gravit les échelons de la société, mais il ne compte pas se contenter de ce qu’il a. Il regarde vers l’avenir « yeux fixés sur la grande baie ensoleillée » (l.18), dans lequel il envisage une carrière politique « Puis, relevant les yeux, […], la Chambre des députés. » (l.22). Notre héros pense également reprendre sa liaison avec Clothilde. Par exemples, à la ligne 7, l’expression « désir brusque de la reprendre » et « charmante maîtresse, tout de même » (l.9) montrent que Bel-ami ressent toujours une certaine attirance pour Clothilde. Enfin, à la ligne 25, l’expression « image de Mme de Marelle » confirme que Georges pense toujours à sa maîtresse, l’aime et veut la reconquérir. Le roman se clôt sur le mot « lit », que l’on peut interpréter de plusieurs façons. En outre, le lit évoque aussi bien la naissance que la mort ainsi que l’amour. Ici, c’est de ce dernier dont il est question, il s’agit d’un double adultère, dans lequel Clothilde continue de tromper son mari et Duroy à peine marié y songe. Le lit n’est donc pas celui de la mariée, auquel on s’attend, mais celui de la maîtresse.
L’excipit de Bel-ami de Guy de Maupassant doit se lire en lien avec son incipit. En effet, l’attitude, les pensées ainsi que le statut du protagoniste y sont différents, Georges Duroy ayant gravit les échelons de la société. Tout d’abord, l’attitude de Duroy est très différente entre le début de son apprentissage et sa réussite totale. En effet, au début du roman, notre héros à l’allure rapide est hautain, violent et séducteur. Même si certain trait de sa personnalité ont subsisté, à la fin du roman, Bel-ami est un homme admiré par les autres, à la démarche royale. On trouve à la ligne 4, l’expression « se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer » ou encore, à la ligne 17, « Il allait lentement, d’un pas calme ». Ensuite, notre apprenti qui ne souciait pas du regard des autres est devenu célèbre, « Le peuple de Paris le contemplait et l’enviait » (l.20-21). Enfin, Duroy qui cherchait à atteindre un objectif, a réussi et regarde maintenant vers l’avenir avec satisfaction, « la tête haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée » (l.17-18). Malgré sa satisfaction, Georges continu de se fixer de nouveaux buts répondants à ses envies. On se demande donc si notre héros atteindra un jour une entière satisfaction.
Ensuite, les pensées de Duroy changent. En outre, au début de ce roman d’apprentissage, le héros, Bel-ami, est insatisfait de sa situation et a des envies de réussir. En revanche, à la fin du roman Georges Duroy, a totalement réussi, il est satisfait, mais pas complètement. Il envisage d’autres projets, « il lui sembla qu’il allait faire un bond » (l.22) exprime totalement sa soif d’avancer. De plus, les lieux se répondent, alors qu’il espère être riche et célèbre et donc de se marier dans un lieu somptueux, qui n’est autre que L’église de la Madeleine, on découvre qu’à la fin du roman le personnage s’y marie et en sort. Enfin, tandis que seules les femmes du restaurant le regardaient, c’est maintenant tout Paris qui le regarde d’un air différent, Bel-ami est célèbre et convint de part son statut social.
Pour finir, le statut social de Bel-ami évolue également sur tous les plans. En effet, notre héros commence en tant que petit employé de bureau, pauvre, presque ruiné, insatisfait et sans but, pour finir grand journaliste, marié, riche, avec un nouveau but professionnel, mais là aussi insatisfait. Il se fixe de nouveaux buts « la Chambre des députés » (l.22), et reconquérir Mme de Marelle, « Je t’aime toujours » (l.11). Georges Duroy a donc réussi mais apparaît comme un éternel insatisfait.
Nous pouvons donc conclure que cette fin cyclique montre la réussite totale de Bel-ami, même si celui-ci n’est pas totalement satisfait. En effet, au début du roman, Duroy est pauvre, vient de province et fait partie de la foule, à la fin du roman il est riche, noble et à la foule à ses pieds ; tout le peuple de Paris est venu assister à son mariage. Lorsque Maupassant écrit Bel-Ami, il a à l’esprit les romans d’apprentissage écrits au cours du XIXème siècle. Il veut montrer un héros fin de siècle, libéré de tout romanesque, sans scrupules, qui utilise les femmes, car il n’a aucun autre talent que la séduction. Bel-Ami est donc un roman d’apprentissage type qui respecte toutes les règles de cette sous catégories du roman. Il est ambitieux à l’instar de Rastignac.
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