Commentaire bel ami

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sa nature…

c) Le rapprochement des deux époux : de leur œuvre intellectuelle commune qu’ils jugent « admirable », « d’un commun accord », naît une intimité physique « ils se souriaient, enchantés », ‘ « ils se regardaient au fond des yeux, émus d’admiration et d’attendrissement » l 35. Ils se sont mutuellement « épatés » ; Cette admiration réciproque provoque le désir de prolonger la communion spirituelle par une union des corps : « et ils s’embrassèrent avec élan, avec une ardeur d’amour communiquée de leurs esprits à leurs corps » (l 36). G est pleinement satisfait de leur travail, c’est maintenant à ses sens d’être comblés : « et maintenant, dodo, dit-il avec un regard allumé » (l 37) Il veut quitter le cabinet de travail pour la chambre à coucher, et dans ce domaine , c’est lui qui a l’initiative.

3. Journalisme, morale et politique :

a) Le complot : ce texte nous montre le rôle que les journalistes peuvent avoir quand ils ont des informations exclusives, ils peuvent être tentés de les utiliser pour déstabiliser des personnes importantes. Ils sont parfois amenés à agir avec rapidité (l 5) et dans la plus grande discrétion. Ils ne sont pourtant pas sensés faire autre chose que d’informer leurs lecteurs, mais cette possibilité peut leur paraître grisante, surtout quand ils ont un favori, sur le plan politique, Madeleine évoque la promotion possible de Laroche Mathieu « le futur ministre »

b) G et le fantôme de Forestier :G n’a eu aucun scrupule à prendre la femme de Forestier après le décès de ce dernier, il n’en a pas davantage à se glisser dans ses pantoufles ; la décoration du cabinet de travail n’a pas changé, il est orné des « trois vases achetés au golfe Juan par Forestier, la veille de son dernier jour » Cette précision temporelle est assez ironique, de même, Maupassant utilise des épithètes terribles pour deux objets. G pose ses pieds sur « la chancelière du mort »et s’empare, verbe qui exprime son avidité et son empressement, du « porte-plume…un peu mâché…par la dent de l’autre » Ainsi, les traces de la présence de Forestier sont très tangibles mais ne semblent pas gêner G le moins du monde. Il en sera autrement un peu plus tard, mais uniquement à cause du regard des observateurs peu complaisants de leur couple.

c) La collusion entre les journalistes et les politiques :ce texte montre aussi que les journalistes et les hommes politiques ont des rapports parfois pas très moraux, ces derniers organisent des fuites pour que des informations qui les servent soient diffusées. Les journalistes se chargent du travail et , bien sûr, sont endroit d’espérer un « envoi d’ascenseur », en contre-partie. On verra que Madeleine sera la maîtresse de Laroche-Mathieu, les rapports entre les deux mondes sont donc parfois plus que proches…Si G prend la plume, c’est dans le but ambitieux de renverser « le ministère actuel », il servira les intérêts de Laroche-Mathieu et les siens par la même occasion. G n’a évidemment pas l’intention d’arrêter là son parcours de journaliste, avec l’aide de Madeleine, son informatrice et sa rédactrice , il pourra gravir d’autres échelons, d’ailleurs, l’article dont il est question va lui valoir une promotion car « il fit grand bruit » (l 41), jusqu’à la Chambre des députés qui s’en « émut ». « Walter en félicita l’auteur et le chargea de la rédaction politique », ainsi, G se rapproche de ce qu’il convoite. On voit aussi qu’il n’est pas très moral de récompenser un individu intriguant et qui se fait aider en secret…

Conclusion :

• Portrait d’une femme complexe, active et qui aime prendre l’initiative. Elle réussit à contourner les interdits de son époque et parvient à mener une carrière de journaliste politique , par l’intermédiaire de son époux.

• Le couple Madeleine –Georges est en pleine lune de miel (ils viennent de rentrer de Normandie) Leur entente est à son apogée, ils se complètent admirablement et trouvent chacun leur compte dans leur association.

• L’image du journalisme et de la politique : liés beaucoup plus étroitement qu’il ne le faudrait

• , Maupassant nous montre que l’âme humaine est bien noire et que ce ne sont pas toujours les plus vertueux qui sont récompensés…