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Commentaire le Loup et l'Agneau, Jean de la Fontaine

Par   •  13 Novembre 2018  •  1 211 Mots (5 Pages)  •  661 Vues

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à sa victime. Il se permet alors de le tutoyer, grand manque de respect à l’époque « tu » alors que l’agneau reste courtois. Derrière cette représentation animalière on peut y voir le schéma de la société humaine du XVIIeme. Une personnification du tiers-etat à travers l’agneau et celle de la royauté avec le loup.

Ensuite, c’est leurs argumentations qui marquent encore plus leur opposition. On distingue clairement que l’argumentation du loup est de mauvaise foi. On remarque d’abord qu’il fait preuve d’un grand manque de réparti et de mauvaise foi dans son raisonnement. Il reproche d’abord à l’agneau de « troubler son breuvage » (7) alors que cela n’est qu’un prétexte, il annonce directement que l’agneau « sera châtié », en utilisant le futur, il ne laisse aucune issue à l’animal chétif. De plus, durant le dialogue, le loup n’utilise aucun argument construit, il n’est pas logique: « c’est donc ton frère » « c’est donc quelqu’un des tiens », il juge donc l’agneau sur un crime qu’il n’a pas commis personnellement. Puis, on remarque que le Loup va jusqu’à mentir « On me l’a dit, il faut que je me venge » l’utilisation du prénom indéfini « on » pour tenter de camoufler son manque d’arguments. L’animal féroce est donc de mauvaise foi, de plus il ne parvient pas à convaincre le lecteur, il se décrédibilise. Dans le passage « je sais que de moi tu médis l’an passé -comment l’aurais-je fais si je n’étais pas né? » , on retrouve une sorte de comique, l’auteur rend le loup ridicule.

Quant à lui, l’Agneau a recourt à une argumentation logique, raisonnée, pleine de stratégies. D’abord, il utilise la flatterie et la politesse afin d’adoucir le loup, en vain « Votre Majesté » , « Sire ». Il réfute les arguments du Loup et tente de le convaincre de son innocence grâce à des arguments de raisonnement « je n’étais pas né » « je n’en ai point ». Néanmoins, il ne parvient pas à le faire changer d’avis: son sort est scellé depuis l’énonciation de la moralité au début du texte « la raison du plus fort est toujours la meilleure »

Leurs deux argumentations sont donc bien différentes, lorsque l’agneau argumentes intelligemment et de manière réfléchie, le Loup se comporte en brute. L’énonciation de la moralité dès le premier vers indique le verdict du « procès » (v29), l’agneau est condamné à être « châtié » (v.7) malgré son innocence. On note aussi que le Loup a les pouvoirs absolus, il est créateur de loi (législatif), juge (judiciaire), bourreau (exécutif), il représente donc le monarque absolu, Louis XIV.

Pour conclure, l’opposition des personnages et leur personnification est claire, l’Agneau innocent est le peuple, le Loup cruel est le roi. L’issue de la fable est écrite en avance, il n’y a pas de retournements de situation possible. L’argumentation de l’Agneau, bien que meilleure et mieux fondée que celle de son bourreau, est inutile, puisque la raison du plus fort est toujours la meilleure. Cet apologue est la représentation de la situation injuste de la monarchie absolue. Le procès de l’Agneau n’a pas de sens puisque c’est de toute manière le Loup qui en décide le verdict. « Le Loup et l’Agneau » est donc un hymne écrit afin de dénoncer l’atrocité de la justice arbitraire

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