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Commentaire Phèdre Acte V scène 6

Par   •  4 Mars 2018  •  1 457 Mots (6 Pages)  •  1 211 Vues

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Au vers 1530, Hippolyte attaque le monstre en lui jetant une lance (« dard ») et lui inflige ainsi « une large blessure », mais cette blessure n’arrête pas l’animal, cela va déclencher sa colère et le monstre va utiliser une arme de dragon : le « feu », ce feu va être utilisé contre les cheveux, il « leur présente une gueule enflammée », « qui les couvre de feu, de sang et de fumée », Racine utilise ici un rythme ternaire.

Hippolyte est un personnage glorieux et héroïque mais son destin est tragique, injuste et sa mort humiliante.

Dans ce récit, on peut voir les liens entre Hippolyte et Thésée son père au vers 1527 :« Hippolyte lui seule digne fils d’un héros », la dignité d’Hippolyte est contradictoire car son père l’a jugé indigne et lui a lancé sa malédiction.

Du vers 1541 à 1544, il y a un quatrain à rimes suivies. Ce quatrain conclut sur la mort d’Hippolyte, ce héros « intrépide » est victime d’une injustice, il est prisonnier et victime de son char. C’est une victime d’une injustice par rapport à l’accusation qu’a porté Phèdre à son égard, mais aussi une injustice car les chevaux qui tractent ce char, sont les siens, il les a élevé lui-même. Au vers 1539 : « On dit qu’on a vu même en ce désordre affreux, un dieu, qui d’aiguillons pressait leur flanc poudreux », cela montre que le dragon/taureau est utilisé par Neptune, cela le rend plus fort mais cela rend aussi la bataille inégale.

L’étymologie du prénom d’Hippolyte est « celui qui délie les chevaux », cela renforce le tragique et l’humiliation car il est la victime de ses propres chevaux. On observe au vers 1535 à 1538, que les chevaux blessés et emballés sont les responsables de la mort du héros, c’est à cause d’eux que le mal arrive. Cette action est décrite au présent narratif ce qui rend l’action très vivante : « la frayeur les emporte, et sourds à cette fois Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix. Ils rougissent le mors d’un sanglante écumé ». Un alexandrin est coupé à l’hémistiche : « L’essieu crie et se rompt. L’intrépide Hippolyte », cette coupure est dramatique.

Devant ses chevaux Hippolyte ne peut rien faire, il est « trainé par les cheveux que sa main à nourris. Il veut les rappeler, et sa voix les effraie. Ils courent. Tout son corps n’est bientôt qu’une plaie », Hippolyte a beau appeler ses chevaux, il ne peut rien y faire, son destin est celé et commence déjà à mourir. On remarque aussi qu’il y a une allitération de la consonne « R », cela insiste sur l’horreur du corps trainé à terre par le char.

On peut voir que les chevaux s’arrêtent « non loin de ces tombeaux antiques où des rois nos aïeux sont les froides reliques », cet arrêt est symbolique car il est proche des tombes, c’est un peu comme si Hippolyte était déjà mort et enterré. La mort est présente avec cela mais elle est aussi présente avec la présence de la couleur du sang, le rouge. Cette couleur rouge devient obsédante et omniprésente : « De son généreux sang la trace nous conduit. Les rochers en sont teints. Les ronces dégoutantes. Portent de ces cheveux les dépouilles sanglantes ».

Le récit d’Hippolyte se termine sur ses dernières paroles dans lequel il citera les dieux avec une métonymie « le ciel », il évoquera aussi Aricie et son père.

Théramène rend compte de la mort d’Hippolyte en faisant part de ses sentiments et en accusant directement Thésée. Il faut aussi une description du monstre qui a été envoyé par Neptune, ce monstre qui provoquera l’affolement des chevaux et entraînera la mort du héros, qui mourra dans une injustice la plus totale et tué par ses propres animaux. Théramène pour rendre compte de cette mort se base sur le registre du tragique et du pathétique. Cette longue tirade constitue un registre épique qui rend bien compte et permet au lecteur de vivre l’action au présent comme si il avait été présent au moment des faits.

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