Sciences po
Par Raze • 20 Décembre 2017 • 21 738 Mots (87 Pages) • 821 Vues
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Suite à cette fondation de l’école libre des sciences politiques, dans les années 1880-1890 (3ème République) le gouvernement va mettre en place les concours administratifs, il faut recruter des candidats avec les compétences nécessaires pour occuper un poste de fonctionnaire qui fera fonctionner l’Etat de façon efficace.
Cette science politique va s’enraciner plus précisément au 20ème siècle, elle va être enseignée après la WW2 car seront créés les instituts d’étude politique (filiale de science po Paris). La science politique s’émancipe petit à petit des facultés de droit et génère quelques facultés de sciences politiques qui naitront dans les années 1970. La science politique existe au CNRS (centre national de recherche scientifique) qui oriente tous les programmes de recherche scientifique en France.
Ce cheminement français n’est pas présent aux EU, la science politique a été enseignée en tant que science bien plus tôt qu’en France, dès les années 1930. Il y a une raison historique car dans les 1930’s on voit arriver beaucoup d’intellectuels allemands qui fuient le nazisme et qui ont été formés par Max Weber. Il faut faire réfléchir ces politologues pour savoir comment le régime nazi s’est instauré. Le gouvernement américain lui même est demandeur de savoirs scientifiques, le but est d’améliorer la gouvernance. Après la WW2 les américains vont financer beaucoup de science politique en Europe.
- La science politique comme discipline
- La « politique » comme objet d’étude
La première grande question que cette science essaye de résoudre est celle du politique. En science politique, le mot « politique » a au moins 3 sens.
La politique est un ensemble d’individus qui se disputent l’accès à des positions de pouvoir et qui pour se faire, cherchent à obtenir le soutient des citoyens.
La politique est un champs social (domaine de la société) qui est dominé par des conflits d’intérêts régulés par un pouvoir qui monopolise la violence légitime.
Le politique quand on revient à l’étymologie est ce qui touche au gouvernement de la cité.
◆ Les trois grands sens du terme « politique » en science politique :
- Il y a la politique au sens de Politics, la politique est l’espace où s’affrontent des individus et des groupes pour conquérir le pouvoir. Mais c’est aussi une activité politique (« faire de la politique »).
- Il y a la politique au sens de Policy (« politique publique »), la politique est un ensemble d’actions gouvernementales cohérentes et orientées vers un but.
- Il y a le politique au sens du terme Polity, la politique est un champs social ou un domaine de la société qui agrège des intérêts contradictoires qui sont régulés par le pouvoir.
En science politique on s’intéresse à la façon dont un problème social va devenir politique. Pour tout problème qui va devenir politique, il y a eu un travail de construction sociale de ce problème par un groupe intéressé par ce programme. L’enjeu est de satisfaire aux besoins matériels d’un individu. Il y a l’existence de communication, l’Etat joue un rôle très important dans la mise en place d’outils de communication pour se comprendre. Problème de la maitrise de la contrainte, de la violence, la question centrale du politique est de réguler la violence.
- Un concept clé au centre de l’étude du politique : le pouvoir
→ En science politique le concept de pouvoir est différent de celui au sens juridique. La science politique s’intéresse au pouvoir en se demandant ce qu’est le pouvoir et pourquoi obéit t’on au pouvoir.
Le pouvoir est la capacité de contraindre, on obéit car on a peur de la contrainte. La légitimité caractérise également le pouvoir. On obéit au pouvoir car on a peur de la sanction mais également car on pense qu’il est légitime.
Dans l’univers politique, le pouvoir est la pour réguler les relations entre différents acteurs et il est la pour faire durer l’ordre social. Dans un sens juridique, le pouvoir est la capacité légale d’exercer une compétence, la personne qui exerce le pouvoir a une attribution particulière qui lui est donnée par la loi.
En science politique, il y a en plus une dimension sociologique, c’est aussi une relation. Weber nous dit « le pouvoir est toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté même contre des résistances ». Robert Dahl nous dit « le pouvoir c’est la capacité à imposer sa volonté ». Ce pouvoir est une relation inégalitaire dans la mesure ou l’individu A qui exerce le pouvoir sur l’individu B oblige l’individu B à faire quelque chose qu’il n’aurait pas fait par lui même.
Ce pouvoir se décline en deux branches : d’un côté il y a le pouvoir d’injonction qui implique la sanction, et de l’autre côté l’influence qui implique une récompense, un individu A exerce une influence sur un individu B en essayant d’offrir un avantage à B.
Le pouvoir dans nos sociétés est un mélange de contrainte, de coercition et de légitimité. Nos sociétés contemporaines reposent sur un processus de pacification qui consiste à maitriser ou à éliminer la violence. L’Etat se fait obéir en organisant la domination d’une classe sur les autres. L’Etat a le monopole de la violence légitime.
→ La légitimité est une question creusée par Weber qui a essayé de comprendre les différents types de légitimité que l’on peut trouver à l’appuie du pouvoir. Pour Weber il y a trois grands types de légitimité :
- La légitimité traditionnelle : elle consiste à ce que le citoyen consente au pouvoir au nom du respect de coutumes, on trouve cette légitimité traditionnelle dans les régimes monarchiques (sous la Monarchie Absolue par exemple).
- La légitimité charismatique : les citoyens consentent au pouvoir puisqu’ils croient en les capacités exceptionnelles du chef de l’Etat (Exemple du régime nazi, ou de la présidence de De Gaulle ou de Napoléon).
- La légitimité légale rationnelle : elle conduit le citoyen à accepter d’être gouverné car le pouvoir s’appuie sur des règles de droit qui sont des règles impersonnelles.
- Le pouvoir se fonde sur un mélange de coercition et de légitimité
Le pouvoir s’appuie sur un mélange de coercition et
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