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Le commerce hollandais au XVII ème siècle

Par   •  10 Janvier 2018  •  4 464 Mots (18 Pages)  •  534 Vues

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Ainsi, les Hollandais entreprennent l’exploitation systématique du domaine colonial créé en Insulinde. La Compagnie, qui a le monopole de l’exploitation, impose aux indigènes et aux princes vassaux les cultures qui lui paraissent les plus rémunératrices : girofle, muscade, poivre, canne à sucre, et plus tard le café. Tous les produits sont concentrés à Batavia, qui devient le plus grand entrepôt de l’Asie du Sud-est, où arrivent les lourds voiliers venus d’Amsterdam en droiture par le cap de Bonne-Espérance et d’où ils repartent vers l’Europe en faisant escale dans les comptoirs de l’Inde.

La création de cette compagnie, la première du monde, par les pouvoirs politiques a été accompagné par une stricte politique de régulation du marché et notamment la réduction ou la destruction des plantations suivant les impératifs du monopole (politique d'arrachage) de façon à éviter la chute des cours.

Au-delà des de l’Inde, les Hollandais s’intéressent de près à l’Amérique.

C’est en 1621 que les Etats-Généraux autorisent la création d’une « Compagnie des Indes occidentales », à laquelle ils attribuent le monopole du commerce sur les côtes occidentales de l’Afrique et les côtes orientales de l’Amérique. La Compagnie pratique le pillage systématique des bateaux espagnols et portugais, cependant que les capitaux, en majeure partie amsterdamois, n’affluent que lentement. Il faut attendre deux ans avant d’équiper le premier navire. Enfin, quelques comptoirs peuvent être ouverts au Brésil.

En effet, en 1624, les Hollandais s’emparent de la capitale brésilienne, Bahia et s’y maintiennent quelques mois. Dans les années qui suivent, en dépit de la résistance de leurs adversaires, ils multiplient les coups de main contre les possessions et les flottes ibériques. En 1630, ils s’emparent de Recife, le grand centre de la région à sucre et le port américain le plus proche de l’Europe ; il va devenir pendant 24 ans, la capitale d’un Brésil hollandais. Jean-Maurice de Nassau étend la conquête pendant 4 ans à toute la côte du Nord-est, constituant ainsi l’apogée de la colonie et des exportations de sucre à destination d’Amsterdam : il parvient à donner un certain essor aux plantations et aux comptoirs d’Olinda, Récife, Paraïbo. Cependant, les révoltes se multiplient à partir de 1644 chez les planteurs portugais et les troupes demandées par Jean-Maurice de Nassau n’arrivent pas. L’entreprise se trouve donc condamnée peu à peu. En 1654, la perte de Recife marque la fin du Brésil hollandais.

Pourtant, les Hollandais ne sont pas totalement chassés d’Amérique latine : ils restent à Curaçao, qu’ils ont colonisé en 1634. Ils y attirent des dépôts salins naturels. Cette île fortifiée et peuplée d’esclaves africains devient la base de la Compagnie de l’Inde occidentale. Elle sert d’entrepôt au riche commerce de contrebande que les Hollandais installent au cœur même des possessions espagnoles de l’Amérique.

Mais les actes de Navigation anglais de 1652 et 1660 tendent à instaurer le monopole des vaisseaux britanniques tant dans leurs ports métropolitains que dans leurs colonies, et par conséquent, à en exclure de force les Néerlandais. Les Provinces-Unies, à peine reconnues en droit international depuis le traité de Westphalie (1648), doivent donc faire face à de nouvelles guerres contre l’Angleterre en 1652-1654 et en 1664-1666, puis contre l’Angleterre et la France en 1672-1679. Ces guerres, disputées essentiellement dans de grandes rencontres navales, annoncent l’arrivée de deux nouveaux concurrents atlantiques. A très long terme, elles marquent les limites d’un siècle d’or qui a vu une véritable domination néerlandaise sur toutes les mers du monde,

B. L'émergence d'une économie capiltaliste

Le comportement des Néerlandais, y compris des catholiques, lui doit de nombreuses caractéristiques : une simplicité qui confine à l'austérité aussi bien dans la décoration des bâtiments publics que dans le vêtement et la toilette. Le noir est de rigueur, la coquetterie condamnée, la propreté une véritable obsession qui tranche avec la saleté urbaine en Europe.

Le calvinisme n'est pas davantage étranger à l'ambivalence des Néerlandais d'hier et d'aujourd'hui par rapport à l'argent. De 1581 à 1658 les banquiers furent même exclus de la communion publique.

Si l'on portait des habits sombres, l'étoffe était souvent de soie ou de satin et l'étalage de la fortune se réfugiait dans les dentelles et la passementerie. Cette ambiguïté traduisait, une tension constante entre l'appât du gain et les préoccupations morales. Le calvinisme n'a pas peu contribué à entretenir ce malaise, sans pour autant condamner le gain en tant que tel.

En fait le calvinisme rendit bien des services au capitalisme naissant qu'il protégeait de ses propres excès. La condamnation religieuse des fraudes et les imprécations contre la spéculation, dont le déchaînement sur le cours des oignons de tulipe en 1636/1637 faillit ruiner le système financier national, en furent autant d'exemples. Davantage, l'appel à une retenue dans la consommation somptuaire permit d'éviter la stérilisation des capitaux, si dommageable à la production dans l'Europe de l'Ancien Régime, et encouragea le maintien d'un très fort taux d'épargne dans les hautes classes de la société.

De même la condamnation de l'usure par Calvin qui recommandait un taux d'intérêt inférieur à 5 %, loin d'être un obstacle à la rentabilité du capital, correspondait parfaitement aux besoins en liquidités d'un système déjà moderne de production et d'échanges. La fameuse « tolérance » hollandaise dont les arrière-pensées économiques ne doivent jamais être oubliées, ne devait en tout cas rien aux disciples de Calvin qui inspirèrent une législation sociale très répressive.

- « Le siècle d'or » des Provinces-Unies : les fondements d'une puissance

A. Des équipements maritimes remarquables

Les Provinces-Unies tiennent ce rôle de premier plan grâce à un équipement remarquable pour l’époque. Vers 1660, on estime que la flotte totalise 2 millions de tonneaux, répartis en quelque dix mille vaisseaux. Au même moment, à titre de comparaison, on compte 200 000 tonneaux pour l’Angleterre, 150 000 pour la France et 100 000 pour l’Espagne. La valeur

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