Idéologies politiques contemporaines
Par Orhan • 29 Mars 2018 • 27 218 Mots (109 Pages) • 535 Vues
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état à un autre, « pour leur conservation, pour leur sûreté mutuelle, pour jouir paisiblement de ce qui leur appartient en propre ». Mais pour Locke en construction de cette association, les hommes n’ont pas perdu les droit dont ils jouissaient à l’état de nature. Le passage à l’état sociétal ne fait pas perdre les droits de l’individu.
La pensée de Locke annonce la pensée des Lumières et notamment la théorie des droits naturels, la théorie selon laquelle l’homme possède des droits propres à sa nature. Ces droits découlent selon l’ordre de l’état de nature qui préexistaient selon l’ordre sociétal. L’Homme est isolé dans cet état de nature et doit s’assumer au sein de sein de ses droits qui sont la liberté (l’Homme est libre et ne peut être réduit à l’état d’esclavage), l’indépendance et la propriété privée. Il considère la propriété de la terre comme le fruit du travail de l’homme et est limité par sa capacité de consommation. La société politique est définie à partir d’un lien contractuel. Le souverain doit respecter le contrat en se soumettant aux lois. Ces lois doivent garantir la liberté des individus contre l’arbitraire du souverain. C’est pour préserver ces droits que l’homme est passé d’un état de droit à un autre par le biais du consentement qui est la marque d’un gouvernement légitime et tout pouvoir établi par la force, la violence, peut-être considéré comme illégitime, donc idée que toute révolte est légitime lorsque le pouvoir souverain a bafoué des lois. Locke a posé quelques uns des principes sur lequel le libéralisme va s’appuyer. La doctrine libérale puise avant tout dans la doctrine des Lumières.
II. La matrice du libéralisme : la pensée des Lumières.
La pensée des Lumières apparaît contre l’absolutisme. On note :
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) avec Du contrat social, 1762 et l’idée du « bon sauvage » qui passe à l’état de société afin de se réunir et d’atteindre un bonheur commun.
Montesquieu et la séparation des pouvoirs qui permet une liberté des hommes déliée de l’Eglise, auteur de L’esprit des lois, 1748.
Voltaire (1694-1778)
La pensée des Lumières repose sur le rationalisme. L’Homme doit se servir de la raison pour lutter contre les préjugés, les idées préconçues, lutter contre la superstition. Les Lumières prônent la tolérance et s’opposent au fanatisme. L’Homme doit selon eux faire preuve d’esprit critique, et il doit être guidé par sa seule raison. L’apport essentiel des Lumières au libéralisme est l’énonciation de la philosophie des droits naturels. L’Homme possède un certain nombre de droits inhérents à sa condition. Ces droits sont données par la nature et sont imprescriptibles au sens d’universels et intemporels. Une fois posé ce postulat, les Lumières se sont penchés sur les solutions pour préserver ces droits dans le cadre de la société civile.
Cf. extrait de L’Encyclopédie, Chevalier de Jaucourt, Article Liberté civile. La publication des articles de L’Encyclopédie permettent d’afficher les convictions des Lumières en matière politique, dans la défense des libertés civiles, en matière religieuse mais aussi économique.
L’auteur est le chevalier de Jaucourt (1704-1779). Il a rédigé 17 000 articles sur 68 000 de L’Encyclopédie.
Analyse du texte : Nature : Document littéraire, article littéraire/philosophique extrait de L’Encyclopédie. Auteur : Chevalier de Jaucourt, Louis de Jaucourt, médecin, philosophe et encyclopédiste français. Surnommé « l’esclave de L’Encyclopédie » par Diderot, il rédigea plus de 17 000 articles sur un total de 68 000. Date/Contexte : Essor des philosophes des Lumières.
— Analyse (résumé) : Définition de la liberté civile par la personne de Louis de Jaucourt. Idée que la liberté est préalablement conduite par les lois. Articulation de la liberté civile au sein du mécanisme des « meilleures lois possibles ».
Correction : La liberté civile s’oppose à la liberté naturelle. L’auteur s’intéresse à l’importance du cadre juridique. La liberté civile est garantie par les lois civiles. Idée de séparation des pouvoirs pour que le gouvernement soit légitime et que la liberté de chacun soit assurée. Idée de gouvernement modéré.
De la liberté naturelle à la liberté civile
Comment la liberté civile découle t-elle nécessairement des lois et d’une séparation des pouvoirs ?
L.1 à l.5 : Définition de la liberté civile; l.6 à l.13 : Faux usages du mot « liberté » et démonstration de l’instrumentalisation du mot « liberté »; l.13 à l.20 : Différence entre liberté civile et gouvernement libéré; l.20 à la fin : Nécessité de la séparation des pouvoirs.
On retrouve l’influence de Montesquieu (lois), Rousseau (communauté des biens).
La liberté peut-être le fait d’élire des dirigeants, et est parfois associée à certaines formes de gouvernement comme dans l’esprit de Montesquieu. L’auteur défend que la liberté ne peut être confondue avec des pratiques de pouvoir et elle n’est pas plus associée à un gouvernement qu’à un autre.
2. La liberté civile et les gouvernements
La liberté a un caractère universel. Elle ne relève pas de la capacité d’agir mais de la contrainte aux lois. Le gouvernement modéré est donc un modèle de société civile dans la mesure où les lois sont faites, qu’il faut s’y soumettre et qu’il ne faut pas s’y soumettre.
L’exécutif est aux mains du roi, et le pouvoir législatif est aux mains du parlement.
Ces principes posent les bases de la séparation des pouvoirs et qui vont servir aux monarchies censitaires.
Les libertés fondent les droits des citoyens et a des devoirs, ceux de soumettre aux lois et aux institutions. Le libéralisme est une doctrine individualiste. C’est avant tout la liberté de l’homme, de l’individu, dans le cadre d’une société que l’on cherche à garantir. La théorie des droits naturels est fondamentale dans l’idéologie libérale. Les Lumières ont cherché à garantir ces droits contre l’arbitraire, contre le groupe, et pour défendre la propriété également. Les Lumières ont contribué à promouvoir un pacte social unissant
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