Histoire du Maroc Contemporain

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La double stratification impériale dans la période coloniale et la double stratification coloniale dans la période indépendante.

Les dirigeant marocains à commencer par Mohammed 5, les istiqlaliens également s'inscrivait dans la dynamique makhzenienne tout en étant fasciné par l'Etat moderne qui était porté par ces mêmes autorités coloniales.

Ce dualisme sur lequel s'était greffé l'autorité coloniale a été repris dès le premier jour de l'indépendance mais d'une manière différente. L’état colonial était inscrit partout. Simultanément les structures makhzeniennes ont été maintenue, même renforcée.

Le leg administratif a été direct et immédiat avec le maintien des structures coloniales, on a même maintenu certain fonctionnaires qui sont devenu des assistants, des coopérants.

Jusqu'en 1978, la monarchie était totalement instable. A partit de 1960, la monarchie va fortement mobiliser le makhzen, ce qui va lui permettre de distancer et de se distinguer de la politique partisane. La mobilisation du makhzen va également aider la monarchie à reprendre tout le mouvement nationaliste.

Dès 1960, le palais et en son centre le roi, détenait le pouvoir incontestable au Maroc.

Le makhzen de l'indépendance englobait toute la population contrairement au makhzen du protectorat.

Mohammed 5 et surtout Hassan 2 vont reconstituer rapidement un cadre de vie politique qui va permettre au pouvoir central, le makhzen, de constituer un réseau sur tout le territoire marocain.

Avec Mohammed 5 et Hassan 2, le Maroc s'est engagé dans un processus de renforcement du Makhzen. Processus qui n'a pas été écarté et qu'on a pas cessé de poursuivre.

Comment le Makhzen va se réadapter, se reconstruire ?

A travers la création de conseils d'instance.

AU Maroc lorsqu'il y a un problème social, ce n'est pas forcément le gouvernement qui crée une politique publique, c'est le roi qui va nommer un conseil pour gérer. Ce qui veut dire que c'est le Makhzen.

Les Conseils sont nommés par le Roi pour répondre à des problèmes bien déterminés. Ils vont œuvrer en parallèle avec les instances administratives de l'Etat. Toutes ces instances non élues vont prendre le pas sur des instances élues. Chaque fois qu'il y a un problème qui apparaît sur la place publique, le Roi va nommer un conseil consultatif. Cette dualité va encore s'accentuer avec la création de fonds.

En réalité toutes ces activités s'inscrivent dans des contextes économiques bien déterminés. Elles ont été fondamentalement créées au nom de l’interventionnisme économique de l'Etat. Tous ces conseils ne font que mieux asseoir la légitimité du Makhzen au détriment du gouvernement qui va s'enliser dans des politiques vaines.

Ce dualisme devient le reflet d'une défiance par rapport au gouvernement. Dissociation de l'un et de l'autre. Ce dualisme se traduit par une distanciation par rapport aux règles institutionnelles de l'Etat moderne. Tous ces fonds ne sont pas inscrits au budget, ne sont contrôlés ni par le trésor ni par le parlement.

Lorsque le palais adopte ces activités, il démontre un certain dénigrement de l'activité économique du gouvernement. Décrédibilisation du gouvernement par une survalorisation des structures technocratiques qui sont censées être plus compétentes et plus objectives.

En jouant sur le registre de la dépolitisation, les technocrates vont formuler cette dualité que le makhzen a cultivé depuis l'indépendance et vont se distinguer de l'administration et du gouvernement qui eux restent politisés.

Toute cette dualité renforce le palais dans la vie politique, mais aussi dans la vie économique et financière.

Dédoublement du langage. Tout en s'inscrivant dans la modernité, le Maroc va garder sa tradition. Nous avons toujours des discours qui font référence à la tradition.

Lorsque le protectorat avait pour résident général Lyautey, le protectorat état sous un modernisme modéré. Restauration de a place du sultan et du makhzen tout en préservant sa forme antérieure. Le protectorat a agit comme un identificateur, en identifiant le makhzen, et l'a consolidé. Il a renforcé toute les pratiques politiques. Les autorités en place ont pris certaines pratiques et les ont figé (préservation de la propriété foncière individuelle tout en maintenant les terres collectives des tribus, don de plus de sacralité au souk).

Ces mêmes autorités coloniales ont adopté une politique musulmane profondément conservatrice pour démontrer aux marocains qu'ils sont chez eux et que leur intégrité religieuse est préservée.

Les autorités ont également respecté les catégories et les hiérarchies de la société marocaine. Cela s'inscrivait dans une politique d’accommodement qui avait permis aux autorités coloniales d'approcher les élites. Car approcher l'élite revenait à maîtriser toutes les strates sociales. Ce sont ces mêmes élites qui vont être les chantres du nationalisme marocain. Ce sont ces mêmes élites qui vont reprendre les pratiques coloniales après l'indépendance.

Le maréchal Lyautey était véritablement la source de toute cette politique conservatrice. Il ne cachait absolument pas son attachement au conservatisme. Ce conservatisme avait pour objectif principal l'adhésion des élites marocaines. Quand on parle de conservatisme, sa notion de conservatisme plus à une stratégie liée à l'adhésion des élites marocaines que de maintenir l'état du Maroc.

Les autorités coloniales à partir de 1912 ont mis en place un système administratif entièrement importé de la métropole. La résidence a commencé à mettre partout dans le pays des contrôleurs civils qui étaient des sortes de portes parole de la résidence.

De 1914 à 1955 l'augmentation du nombre de fonctionnaires montre que le makhzen fonctionne. Maintien d'institutions traditionnels tout en introduisant des institutions modernes.

Chapitre 1:

La stratification sociale marocaine est une stratification ancienne. La makhzen tel qu'il fonctionnait au temps de Moulay Hassan était composé de castes. IL y avait une caste qui avait