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La Société des Nations et le rôle d'Aristide Briand

Par   •  23 Novembre 2018  •  2 689 Mots (11 Pages)  •  640 Vues

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l’Allemagne à payer ses réparations de guerre : malgré la violation directe d’une des règles de la SDN, celle-ci n’agit pas car la France est un des pays majeurs de l’organisation.

Malgré les difficultés de l’organisation, une personne se bat pour retrouver une paix durable dans le monde, en s’appuyant sur la SDN : Aristide Briand.

II – Une organisation marquée par le briandisme

A) Réconcilier les rapports franco-allemands

→ Ministre des Affaires Étrangères de la France dès 1915 jusqu’à sa mort en 1932, délégué français à la SDN en 1923, Aristide Briand ne s’inscrit pas dans le Bloc National qui a la volonté de faire porter aux Allemands la responsabilité totale de la Grande Guerre. Lui est partisan d’une politique de rapprochement et d’apaisement entre la France et l’Allemagne. Ainsi, cela se concrétise d’abord dans les années 1921-1922 par la réévaluation du montant des réparations dûes par l’Allemagne, qui passent de 210 milliards en janvier à 148 milliards en février, puis à 132 milliards en mai. Il faut ajouter à cette politique, le rétablissement des relations officialisées avec le Saint-Siège en 1921.

Cette politique lui est énormément reprochée au sein de la France, et il est obligé de présenter sa démission de la présidence du Conseil le 12 janvier 1922.

→ Il s’installe par la suite durablement au Quai d’Orsay, de 1925 à 1932, et marque la politique étrangère française. Toujours dans le souci de se rapprocher de l’Allemagne, il permet la signature des accords de Locarno en 1925, par lesquels l’Allemagne reconnaît ses frontières occidentales avec la garantie de la Grande-Bretagne et de l’Italie. Il compte vraisemblablement sur « l’esprit de Locarno » pour combler progressivement les lacunes dans la sécurité européenne. Par ailleurs, ces accords permettent l’entrée de l’Allemagne dans la SDN, et prononce à cette occasion un de ses plus célèbres discours à la SDN où il dit :

«Ah! messieurs, les ironistes, les détracteurs de la Société des nations, ceux qui se plaisent journellement à mettre en doute sa solidité et qui périodiquement annoncent sa disparition, que pensent-ils s’ils assistent à cette séance ? N’est-ce pas un spectacle émouvant, particulièrement édifiant et réconfortant, que, quelques années à peine après la plus effroyable guerre qui ait jamais bouleversé le monde, alors que les champs de bataille sont encore presque humides de sang, les peuples, les mêmes peuples qui se sont heurtés si rudement se rencontrent dans cette assemblée pacifique et s’affirment mutuellement leur volonté commune de collaborer à l’œuvre de la paix universelle. [...] Arrière les fusils, les mitrailleuses, les canons ! Place à la conciliation, à l’arbitrage, à la paix! »

On voit bien que Briand conçoit ces accords comme un moyen de mettre en œuvre la paix entre la France etl’Allemagne mais aussi de stabiliser l’équilibre européen.

B) Réintégrer les Etats-Unis dans le processus international

→ A l’origine de la création de la SDN par leur président Wilson, les Etats-Unis n’en font cependant pas parti. En effet, le Sénat américain a refusé de ratifier le Traité de Versailles et donc a voté par conséquent contre l’adhésion à la Société des Nations : le pays se replie sur lui-même et abandonne l’Europe à un sort incertain.

→ Aristide Briand souhaite approfondir sa politique de détente européenne par l’intégration des deux grandes puissances, alors absentes de la SDN, les Etats-Unis et l’URSS. En avril 1927, il prend l’initiative de proposer aux États-Unis, un engagement mutuel de renoncer à la guerre comme moyen de résoudre les différends. Sa proposition, par le biais de la presse, de renoncer mutuellement au droit à la guerre dans le cadre d’un traité de paix reste longtemps sans réponse. C’est seulement fin décembre que le secrétaire d’État Frank Kellogg prend position sur la proposition de Briand.

Kellogg fait alors en sorte que Briand accepte l’idée d’un traité multilatéral de renonciation à la guerre, avec les autres grandes puissances que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni l’Italie et le Japon, alors que Briand voit là un danger pour le système d’alliance et de sécurité de la France. Briand honore cette signature, salue et défend ce pacte. Même s’il s’agit surtout d’un pacte moral, et c’est essentiel pour Briand, qui estime que la paix se construit d’abord dans les esprits.

C) Sortir du rapport de force bilatéral

Enfin, le briandisme se construit aussi par une volonté d’empêcher les relations de puissance contre puissance par l’existence d’une organisation supérieure, telle que la Société des Nations.

Le 5 septembre 1929, Aristide Briand s’exprime devant la 10ème session de l’assemblée de la SDN : il annonce vouloir créer « un lien fédéral  entre les peuples d’Europe», mais aussi vouloir remédier aux entraves qui contrarient les échanges économiques et commerciaux européens et mondiaux.L’initiative du Président du conseil français est surtout motivée par l’idée de canaliser la montée des tensions autour des minorités nationales et les tentations de réarmement de la république de Weimar.

Quatre jours plus tard, le 9 septembre 1929, cette suggestion du « président du Conseil » français reçoit le soutien appuyé du chancelier allemand Gustav Stresemann. Du coup, les représentants des gouvernements européens membres de la SDN confient au gouvernement français le soin d’élaborer un mémorandum sur ce sujet.

Il est rédigé par les services du Quai d’Orsay, sous l’autorité d’Alexis Léger, collaborateur d’Aristide Briand et directeur de son cabinet diplomatique : il est rendu public le 1er mai 1930.

Ce document précise la raison d’être, l’organisation, le fonctionnement et les missions de cette future « Union européenne ».

Ce projet apparaît dangereux aux yeux de la diplomatie allemande, notamment le ministre allemand des Affaires étrangères, Julius Curtius, qui entend réserver à ce projet un « enterrement de première classe ». L’Angleterre partage cette attitude négative, convaincue qu’il existait des arrière-pensées françaises d’hégémonie sur le continent européen. Ainsi, le projet d’union européenne ne dépasse pas le stade d’une commission d’étude au sein de la SDN, qui ne fonctionne activement que pendant quelques

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