DEVOIR DE MEMOIRE . TS
Par Matt • 3 Septembre 2018 • 1 803 Mots (8 Pages) • 549 Vues
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5) Le 27 mai , jour choisi comme journée nationale de la résistance est le jour anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance (CNR)en France. Réuni pour la première fois à Paris le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin, émissaire du général de Gaulle, le Conseil national de la Résistance rassemble – en France occupée – des délégués de mouvements de la Résistance, de partis politiques et de syndicats hostiles au gouvernement de Vichy. Il était l'organe qui dirigea et coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française. Les collègiens et les lycéens sont associés à cette journée afin d’assurer la transmission des valeurs de la Résistance et de celles portées par le programme du CNR. La Journée nationale de la Résistance, donne aux équipes éducatives l'occasion de mener une réflexion avec leurs élèves sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du CNR, telles le courage, la défense de la République, le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect d'autrui.
BILAN
Après la défaite du gouvernement de Vichy, il était logique que se développe en France une mémoire valorisant les Résistants et minimisant la collaboration. Largement entretenue par le Parti communiste qui se proclamait le 1° parti de la résistance, cette mémoire résistantialiste fut dynamisée par le retour au pouvoir du gl De Gaulle (le héros de la Résistance en 1958). Gaullistes et communistes arrivèrent à faire croire que les Français avaient majoritairement soutenu les Résistants et que les collaborateurs ne représentaient rien. Mais à la fin des années 60 ce mythe commence s’effriter.
Les années 70/80 mirent en lumière l’importance de la collaboration et de la participation des autorités françaises au génocide comme le fit l’ historien américain Paxton fit paraître en 1973 un livre sur Vichy à partir d’archives donc objectif dans lequel il montre l’ampleur de la collaboration de Vichy avec les Allemands et prouve ainsi que Vichy n’avait pas protégé les Français en discréditant la théorie du « glaive et du bouclier » : Pétain le bouclier aurait protégé les Français pendant que De Gaulle (le glaive) combattait les Allemands..
De même,en 1987 la mémoire du génocide des Juifs est réactivée en partie suite au procès pour crime contre l’humanité du SS Klaus Barbie. Ce procès produit un véritable choc dans l’opinion publique française Ainsi au début des années 90 le mythe resistancialiste a été balayé et maintenant s’ouvre une troisième période dans laquelle se pose la question de la responsabilité de l’Etat français et son intervention dans cette question des Mémoires de la 2° guerre et aussi de la multiplication des groupes mémoriels qui réclament réparation et reconnaissance.
Alors qu’en 1990 sous la Présidence de F. Mitterrand est votée la loi Gayssot qui pénalise la négation du génocide des Juifs, la question de la responsabilité de l’Etat français dans le génocide n’est pas abordée. Jusqu’alors l’attitude des Présidents de la République était calquée sur celle de De Gaulle qui ne reconnaissait aucune légitimé au gouvernement de Vichy et donc aucune responsabilité de la France dans les actes commis par Vichy ; pour lui la France c’était la Résistance. Le président Mitterrand qui fut pétainiste avant d’être un grand résistant se refusera comme le Générall De Gaulle à assumer la responsabilité de l’Etat français.
Il faudra attendre l’élection de J. Chirac pourtant gaulliste en mai 1995 pour qu’il prononce quelque mois après , en commémoration de la rafle du Vel d’hiv de juillet 1942 ( plus de 13000 juifs dont 4100 enfants , seuls 100 survécurent dont aucun enfant) par la police française pour être expédiés à Drancy puis dans les camps d’extermination un discours dans lequel il reconnait que l’Etat français a commis des « fautes » et que « La France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable » Ce discours représenta donc une rupture fondamentale ,soulageant les Juifs et les historiens.
La mémoire de la Résistance a été valorisée par le Pt Sarkozy qui dès son élection a voulu présenter comme modèle aux enfants de France le jeune résistant Guy Môquet fusillé à 16 ans pour son appartenance au parti communiste. De même chaque année il effectuait un pèlerinage au plateau des Glières haut lieu de la Résistance.
François Hollande lui aussi valorisera cette mémoire en particulier en septembre 2012 lors de l’inauguration d’un mémorial de la Shoah au camp de Drancy lieu de départ pour la mort, il insistera sur le besoin de transmettre pour éviter l’oubli ou encore lors de la promulgation de la loi instaurant le 27 mai comme journée de la Résistance.
Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont donc évolué en fonction du contexte national et international, mais aussi du long et lourd travail de mémoire des historiens, des cinéastes, des journalistes, des juges et des groupes particuliers (enfants de disparus, les Justes, etc.). Au temps du résistancialisme gaulliste et communiste a succédé, au tournant des années 1960-1970, la lente émergence de la mémoire de Vichy et de la Collaboration, ainsi que celle du génocide. Le devoir de mémoire s'impose comme l'un des fondements de notre démocratie.
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