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Cours, Mémoires de la Seconde Guerre Mondiale, TS

Par   •  26 Septembre 2018  •  1 560 Mots (7 Pages)  •  597 Vues

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B-Le réveil du mémoire de la Shoah

Après la guerre, les témoignages des Juifs rescapés des camps de concentration, lorsqu'ils sont exprimés, sont peu entendus. Après le temps du refoulement vient le temps de la prise de conscience des mémoires refoulées.

Le procès d'Eichmann en Israël, en 1961, constitue un choc dans la mémoire de la Shoah :

- Ce procès libère la parole des témoins de la Shoah.

- Une mémoire émerge progressivement sur le sort particulier subi par les Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale.

Les différents travaux, ainsi que les procès, permettent à la mémoire de la Shoah de s'intégrer progressivement dans la mémoire nationale :

- Mises en place d'associations (ex : fils et filles de déportés juifs de France) qui vont se lancer à la traque des criminels de guerre

- documentaire Shoah en 1985

- procès de Klaus Barbie en 1987

C-Le rôle des historiens face au réveil des mémoires

Le réveil mémoriel pose de nombreuses questions sur le travail et le rôle des historiens. L'historien, dans son travail de reconstitution la plus objective possible du passé, est confronté à de nombreux témoignages qui sont considérés comme des sources historiques. Cependant, l'historien cherche à prendre de la distance avec les témoignages qui sont l'expression d'une expérience individuelle.

Aussi, l'interrogation à laquelle sont confrontés les historiens est la légitimité de leur participation. Par exemple, lors du procès de Papon, certains historiens ont été appelés comme témoins, ce qui a divisé la profession. L'historien est-il un juge ? Un témoin ? Un expert ?

III-Depuis 1990, transmettre histoire et mémoires ou Le «devoir de mémoire»

A-La reconnaissance officielle du rôle de la France

Avec l'arrivée de la gauche en 1981, on pense que l'Etat va reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans la déportation. Cependant, François Mitterrand s'y refuse. Cette position crée un malaise renforcé par le passé trouble de ce dernier : Mitterrand a été fonctionnaire du régime de Vichy avant de rejoindre les rangs de la Résistance. Le président fleurit la tombe du maréchal Pétain chaque année...

Reconnaissance qui n’a pas eu lieu comme on aurait pu imaginer.

La rupture intervient dans les années 90 :

1er temps : 1990 loi Gayssot = punit toute contestation des crimes contre l’humanité commis par un groupe de personnes ou un individu. On parle de loi mémorielle car elle veille au respect des mémoires. Avantages et inconvénients de cette loi : elle gêne historiens dans leur travail mais elle permet de mettre un terme aux négationnistes.

2eme temps : le président Jacques Chirac permet la reconnaissance officielle et solennelle en 1995 des crimes de l'État français. Lors de la commémoration de la rafle du vel' d'hiv, il reconnaît officiellement la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs et déclare que la France a "commis l'irréparable". Il rend aussi hommage aux "Justes parmi les nations".

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy plusieurs décisions font débat. Le président demande que la lettre de Guy Môquet soit lue dans tous les lycées. Il est accusé d'instrumentaliser l'histoire et la mémoire de la Résistance. Ces polémiques montrent que le "syndrome de Vichy" n'a pas disparu.

Depuis la repentance de Jacques Chirac, de nombreuses journées mémorielles sont instituées et les mémoriaux se multiplient. Beaucoup montrent les limites de ce phénomène d'hypermnésie (excès de mémoire).

B-Le rôle de l'historien face à l'hypermnésie

Les historiens s'interrogent sur cette résurgence des mémoires et son incidence sur leur travail. En effet, l'historien, dont le travail tend à l'objectivité, ne doit pas être soumis aux différents groupes qui veulent ne retenir, voire modifier, que certains aspects de l'histoire. Il ne doit pas céder aux revendications de ces groupes dont les objectifs ne sont pas seulement la recherche de la vérité, mais aussi la satisfaction de revendications présentes.

Les historiens contribuent aussi à faire émerger des mémoires qui sont marginales. Le génocide des Tziganes tient une place marginale dans les commémorations des victimes de la guerre. Emmanuel Filhol utilise le terme de "mauvaises victimes". Il montre que les traces de ce génocide ont été ensevelies et que, par exemple, de nombreuses communes refusent d'admettre l'existence de camps de Tziganes sur leur territoire pendant la guerre.

Conclusion : L'historien doit croiser toutes ses mémoires sur la 2nde GM, les prendre en considération sans toutefois s'arrêter à leur expression. Il doit varier ses sources et revoir régulièrement ses connaissances. Pour qu'il y ait histoire, il faut qu'il y ait une demande sociale de connaissance.

Ouverture : fév 2014, décision de faire entrer au Panthéon 4 résistants.

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