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Survenant de Guèvremont

Par   •  16 Novembre 2018  •  1 627 Mots (7 Pages)  •  655 Vues

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Image : Lorsqu’Alphonsine s’indigne suite au départ du Survenant : « Un vrai sauvage, quoi! Ces survenants-là sont presquement pas du monde. Ils arrivent tout d’une ripousse. Ils repartent de même. C’est pire que des chiens errants. Une journée, ils vous mangeraient dans le creux de la main tellement ils sont tout miel. Le lendemain, ç’a le courage de vous sauter à la face et de vous dévorer tout rond. » (p. 195)

Ce commentaire, fort en émotions, laissé par Alphonsine dénote tout le non-respect à l’égard de cet étranger qui est parti sans laisser de traces. Elle, qui avait tant donné au Survenant, l’a regardé partir et a bien compris que les étrangers, tels des chiens errants, sans attaches, pouvaient utiliser les autres à leurs avantages et partir par la suite.

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Étape 2 : Rédaction

Dans le roman Le Survenant, l’auteur nous expose la vie d’une famille québécoise du début de 20e siècle dévouée à l’agriculture et au mode de vie sédentaire, les Beauchemin, où leur quotidien se voit chamboulé suite à l’arrivée d’un étranger, le Survenant. Dès le début du roman, il est possible de constater que le mode vie sédentaire correspond à une grande réussite dans la vie d’un travailleur des champs. D’abord, le fait que tous les membres d’une lignée se retrouvent à travailler sur les terres entraîne une grande fierté et montre la force de la valeur de la famille : « Quand il [Didace] avait pris possession de la terre ancestrale, puis à la naissance de son fils, un sentiment de durée, de plénitude, l’avait pénétré jusque dans sa substance même : la force tranquille de l’arbre, qui, à chaque jour, à chaque heure, à chaque instant, enfonce ces racines plus avant dans le sol. » (p.80). L’insertion de la métaphore, qui compare les liens familiaux des Beauchemin et les racines d’un arbre, dénote la force qui s’est forgée et ancrée à travers les années de la lignée Beauchemin. Ce procédé stylistique est renforcé par une gradation (jour, heure, instant) qui montre qu’en tout temps et aussi longtemps que les membres de la famille travailleront sur la terre, la puissance de ces liens s’intensifiera. On constate par le fait même que cette union n’est pas retrouvée auprès des personnes nomades. Parallèlement, il est possible de voir que l’abondance et la certitude d’obtenir de quoi manger montre un haut niveau de sécurité et de fierté pour les paysans de cette époque : « Maintenant, ils étaient quinze attablés. La nourriture abondait comme à des noces. Entre la dinde, bourrée de far aux fines herbes à en craquer, à une extrémité de la table et, à l’autre, la tête de porc rôti avec des pommes de terre brunes alentour, il y avait de tous les mets d’hiver, […], des soucoupes pleines de cornichons, de betteraves, de marmelade de tomates vertes, […], et de mélasse où l’on pouvait tremper son pain à volonté. » (p. 99). Cette longue énumération met de l’avant les nombreux choix de plats et la grande quantité de nourriture disponible pour une famille qui travaille aux champs. Cette abondance représente la récolte de leurs efforts quotidiens et montre clairement que les familles en milieu rural ne manquent pas de nourriture. Qui plus est, il apparait évident que dans ce roman, le travail aux champs fait partie intégrante du quotidien du peuple du Chenal du Moine et le fait de rentrer chez soi chaque soir et de demeurer sous un toit est signe d’accomplissement et de sécurité. D’ailleurs, lorsqu’Amable énonce : « Un survenant, si tu veux le savoir, c’est quelqu’un qui s’arrête à une maison où il n’est pas invité» (p. 35). On constate que la maison s’avère un lieu privé et familial où chacun y trouve sa place et où les origines de chacun prennent leur sens. Les pièces de celle-ci se voient toutefois marquées par l’arrivée du Survenant, dévoilant ainsi les contradictions subsistantes entre deux modes de vie. Somme toute, la maison est un lieu de rassemblement où il fait bon y vivre et seule les familles sédentaires peuvent accéder à cette chance.

Pour conclure, il est évident que dans le roman de Germaine Guèvremont, le Survenant, la vie sédentaire est idéalisée. En mettant de l’avant le quotidien idyllique des familles rurales, le lecteur saisit qu’elles jouissent davantage de la vie, comparativement à celui des personnes nomades, qui est fortement déprécié par les habitants du village à l’intérieur de ce livre. Quoique Le Survenant est un roman basé sur la littérature réaliste de la culture des Canadiens-Français du début du 20e siècle, il pourrait être intéressant de le comparer au roman Le nomade, de Raymond Plante, paru en 1999, qui montre quant à lui une vision plus appréciable du mode de vie nomade.

Nombre de mots : 540 (paragraphe) et 110 (conclusion)

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