Philosophie : la bêtise
Par Raze • 21 Septembre 2018 • 947 Mots (4 Pages) • 400 Vues
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dans laquelle il se trouve. En effet, son erreur est une illusion, en ce sens que selon Kant, l’erreur ne survit pas au savoir. Or on l’a dit, le bête peut être intelligent. Il s’agit donc fondamentalement d’une illusion qui empêche la prise de conscience de son égarement par l’individu. Bien entendu, cette illusion peut avoir des conséquences qui varient du plus au moins selon l’étendue de l’action. Le bête vit en étant persuadé de ne pas l’être, d’où le caractère pernicieux de la bêtise ; et au plus l’individu possède d’intellect, au plus il sera persuadé de sa légitimité. Il faut maintenant distinguer intelligence et intellect, car on peut dire que l’intelligence réside dans la capacité à utiliser son intellect efficacement et pour le bien. Dès lors, la bêtise réside dans un défaut d’intelligence et pas d’intellect. La bêtise d’exclu pas non plus la raison : selon Descartes, seule la raison permet de parler. Or un homme bête peut parler, et même un homme stupide.
Plus loin, on peut dire que la bêtise est uniquement humaine. D’abord parce que le jugement de valeur n’existe pas chez les animaux, mais également parce que la liberté est une condition essentielle de la bêtise. On ne peut pas faire une mauvaise utilisation de ses capacités si l’on a pas en aval la possibilité de les utiliser selon notre gré. La liberté étant la qualité spécifique de l’homme, il s’agit alors de comprendre les conséquences de sa qualité très spécifique -la perfectibilité- sur la bêtise. La perfectibilité de l’homme, exposée par Rousseau, réside dans la capacité à développer ses facultés à l’infini et pour le meilleur ou pour le pire. En résulte que la bêtise est infinie : car d’une part le développement de l’intellect résulte, comme vu plus haut, en une affirmation de l’illusion de l’individu, mais d’autre part parce que l’on peut considérer la bêtise comme une faculté, et en sera dès lors développée en soi.
Enfin, la bêtise est temporellement instable, car on n’est bête que par nos actes, en tant qu’ils définissent nos intentions. La bêtise n’existe donc que dans nos actes qui vont contre le bon sens ou qui font preuve d’un manque de jugement. Il est dès lors possible de mêler dans un même individu des actions intelligentes et d’autres bêtes, sans qu’il ne connaisse la différence et les considère toutes comme justifiées. On voit bien que la bêtise est un concept insidieux et difficile à saisir, aux traductions parfois sporadiques et fondamentalement objectif. S’il s’agit de combattre, d’éradiquer la bêtise, c’est alors qu’elle représente un ou plusieurs dangers.
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