Méthodes de l'analyse de texte
Par Orhan • 11 Mai 2018 • 14 686 Mots (59 Pages) • 650 Vues
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- Situation du passage
- Caractérisation :
GENRE > comédie
FORME > tirade en alexandrins
REGISTRE > épique (thèmes > présence de la guerre, des exploits, du combat) + comique > l'effet voulu de l'épique est normalement l'admiration mais là c'est le rire > BURLESQUE/HEROÏ-COMIQUE > reprise comique des codes de l'épopée, de l'héroïsme
- Relevé des éléments signifiants du texte : lexical, syntaxique et rhétorique + les figures de style > associer les mêmes questions : qu'est-ce qui est dit, comment est-ce dit et pourquoi, quel effet a-t-il chercher, à créer ?
Le relevé lexical : les champs lexicaux : de la guerre > « guerre », « bataille », « armée », « ennemis », « canons » > informations sur l'identité du personnage (Matamore) c'est un capitaine, donc on s'attend à la présence de ce registre guerrier ou militaire.
De l'amour : « ma maîtresse », « archet », « amour », « grâce », « beauté » > effet de contraste entre ces deux champs lexicaux, ils ne sont pas répartis sur l'ensemble du texte. Le champ lexical de la guerre > domine sur une première partie de l'extrait et le champ lexical de l'amour est concentré dans les derniers vers de la tirade. Champ lexical du regard > « yeux », « bel oeil » > rejoint le thème de l'amour. Eloge de la personne aimée. Le regard fait la transition entre les deux thèmes. Le « regard assassin » métaphore qui existait déjà à l'époque de Corneille qui l'utilise pour un contexte de guerre et pour le ramener au contexte amoureux donc son sens premier.
Du pouvoir : « je renverse », « mon commandement », « les empereurs », « des plus heureux monarques ».
La puissance : « Les Trois Parques », « petit archer » (associe l'amour et la guerre), « Mars ».
Relevé syntaxique : « Veillaque » > rejet. Effet provoqué par le rejet : mettre en valeur. Une insulte décuplée par le rejet. Elle accentue la rupture entre les deux thèmes (guerre et amour). Une insulte, un mot tendre « maîtresse » langue lyrique. Ce vers marque le pivot entre les deux thèmes. Phrases longues, phrases complexes. Le premier vers > 3/3//3/3 : pour accentuer sur la colère de Matamore > interjections, phrases exclamatives (ponctuation lyrique) > exprimer la colère du personnage + rythme chamboulé de l'alexandrin lié aux insultes et à l'exclamation. Le rythme : plus rapide pour la première partie > phrases plus complexes « renverse », « défait », « gagne ». Le lien entre « renverse » et « défait » > même sujet, elles sont juxtaposées. « défait », « gagne » coordonnées. Accumulation d'actions dans une seule phrase > actions toutes mises sur le même plan > juxtaposées ou coordonnées. Rythme régulier > sa violence, force. Progression (gradation) de ses exploits : phénomène de surenchère. La partie sur l'amour : les phrases sont plus courtes, phrase complexe avec une proposition relative « qui » > ralentissement du rythme. « Qui massacre » retour du refoulé, de l'évocation militaire > accumulation, gradation. On retrouve l'accélération du rythme. Rythme ample et rapide > thème de la guerre, rythme doux et lent > sentiment amoureux.
Relevé rhétorique : deuxième vers > allitération en « S ». Personnification « le seul bruit de mon nom renverse les murailles ». Exagération : « Je vais t'assassiner d'un seul de mes regards ». Divinisation du héros : « Mars », « trois Parques », « Le foudre est mon canon » représentation d'un héros sous le forme d'un Dieu. Hyperbole : « D'un souffle je réduis leurs projets en fumée ». L'arme principal de Matamore est la parole, le bruit > c'est du vent. Personnage qui en fait des tonnes mais la manière dont il le dit déconstruit son propos, son discours héroïque c'est du vent. La transition vers le registre amoureux est de ce point de vue très intéressante.
à revoir : propositions coordonnées/juxtaposées/subordonnées
Le soldat fanfaron : type comique crée par Plaute dans Miles gloriosus type qui a été repris dans les pièces ultérieurs, le soldat qui se glorifie de ce qu'il a fait mais ce qu'il a fait c'est du vent. Différence entre type et personnage : le type c'est un cliché > une définition de un ou deux traits de caractères caricaturaux qui vont définir un personnage de théâtre que l'on va retrouver dans différentes pièces de différents auteurs. Le personnage : singulier/original, psychologie plus fouillée, plusieurs traits de caractères, il a une histoire, un nom.
Matamore : soldat fanfaron. Il passe du héros épique à l'amoureux transit.
Comment Corneille nous présente son personnage en retravaillant un type qui existe déjà mais qu'il va réinventer/renouveler en travaillant sur le mélange des registres ? (épique et galant/courtois, l'amoureux excessif).
Discours non crédible, qui s'auto-détruit.
Plan du commentaire linéaire :
Situation du passage : L'Illusion Comique reprend l'esthétique du théâtre baroque, esthétique du mouvement, de la rupture, de l'éphémère. Cette pièce reprend les codes du théâtre baroque espagnol (idée d'une mise en abyme du théâtre, le théâtre est représenté dans le théâtre). Le personnage de Pridamant est à la recherche de son fils Clindor qui a disparu, qui s'est enfui et il demande l'aide d'un mage pour retrouver son fils. Ce mage va lui montrer ce qu'est devenu son fils par le biais d'une vision procurée par la magie. On voit Clindor devenu valet au service d'un terrible capitaine : Matamore. Ici c'est la première tirade de ce personnage, tirade dont on attend qu'elle nous présente ce personnage.
Caractériser le texte : tirade en alexandrins, en vers donc, qui relève d'une nature épidictique (genre de discours où on fait l'éloge de quelqu'un). Matamore fait son propre éloge dans ce texte en employant le registre épique et héroïque qui sont tournés en dérision. On peut relever la présence d'un registre héroï-comique ou burlesque.
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