Lecture analytique L'autre monde De Bergerac
Par Stella0400 • 2 Mai 2018 • 1 123 Mots (5 Pages) • 694 Vues
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scientifique. Il demeure tout de même une part d’imagination avec l’idée que la Lune est peuplée d’êtres plus grands que nous.
b. Le narrateur fait également des allusions à la mythologie grecque « cette aventure me fit souvenir […] j’avais ouï conté à ma nourrice, des sirènes, des faunes et des satyres ». Il montre par cette analogie que malgré les expressions scientifiques, ce qu’il décrit est purement imaginaire.
c. Le narrateur amplifie dans son récit ce qu’il voit. L’ordre politique et social est calqué sur celui de la Terre et est marqué par le mépris et l’arrogance « infailliblement ». L’attitude des grands est « plus modérée » avec l’emploi d’une litote. Ils sont plus morgues, hautains et réservés que le peuple.
Il y a également une amplification des usages avec l’hyperbole des géants. Le fait qu’ils habillent les singes de la même manière que les espagnols est particulièrement caricatural. De plus, il marche sur quatre pattes au lieu de deux. Cette caricature se fonde sur l’amplification.
d. Ce texte emploie de l’humour, du burlesque. En effet, le narrateur est pris pour une femelle et un animal. Avec un renversement de perspective, tout ce qui nous semble évident ne l’est pas pour les Sélénites « ils ne peuvent croire que je fusse un homme ». Ainsi, la nature humaine du narrateur est remise en cause. L’auteur se moque également des espagnols puisque qu’il créer à leur image des singes habillés comme eux en précisant qu’ils sont « ridicules ». Lui-même est pris pour un singe. À travers cette image, Cyrano de Bergerac se moque des usages de la Cour car la Reine a des singes comme animal de compagnie, habillés de la sorte.
B) La visée argumentative
a. Pour les Sélénites, le narrateur n’est pas un homme puisqu’il marche sur deux pieds. Leur erreur vient du fait qu’ils se prennent comme référence, ce que ce texte dénonce. De Bergerac est contre l’ethnocentrisme. D’où vient la conclusion suivante : on ne peut pas s’appuyer sur les usages et les coutumes pour définir l’être humain.
b. Ce texte se fonde sur du relativisme. La rencontre entre le narrateur et les Sélénites provoque un même effet de surprise pour les deux partis avec le champ lexical de l’étonnement, « causées par l’admiration ». Les usages des uns suscitent l’étonnement de l’autre : tous les usages se valent. Les habitants de la Lune ont la même réaction que celle que nous aurions vis-à-vis d’un ‘sauvage’. Ils considèrent l’être humain comme un être à part voire un monstre. Cette réaction nous semble pourtant inappropriée voire absurde : l’Autre n’est pas un monstre, il a des usages différents. Cette rencontre se fait à travers la réciprocité du regard.
c. Ce texte cherche à lutter contre les préjugés. Les Sélénites raisonnent mal. Ils jugent sur l’apparence et cette erreur de raisonnement vient du syllogisme suivant : l’espagnol est habillé à l’espagnol, les singes le sont aussi, l’espagnol est donc un singe. C’est pourquoi ils prennent le narrateur pour l’animal de la reine, à travers ce critère erroné de l’habit. Cyrano montre ainsi qu’il faut raisonner scientifiquement et non à partir de jugements infondés.
Contrairement aux Sélénites, le narrateur est marqué par le temps et la prudence : il remet en cause ses propre observations (d’abord des bêtes, puis des bêtes-hommes et enfin des hommes)
CONCLUSION
Le voyageur compare les conventions, les règles de son propre pays à celles des Sélénites. Il compare un monde imaginaire avec celui du voyageur (qui est en fait lui-même). Cyrano construit la contestation du monde réel. Cyrano critique alors le gouvernement de son époque et l’ethnocentrisme (=homme au centre du monde).
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